Par Camille Loty Malebranche
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Le changement authentique, le bon changement, constitue une des propensions fondamentales de la conscience intelligente qu’est l’homme face à soi et aux situations où il doit agir et réagir.
Changer pour le bien, c’est entonner une célébration à la perfectibilité humaine, c’est faire adhésion à l’appel des cimes comme un hymne d’exaltation à notre propre ascension, comme un chant éberlué de la vie à la vie, c’est répondre à l’intuition de notre essence profonde qui appelle à être assumée en sa vérité supérieure loin des poncifs du cours banal et fonctionnel des situations et contingences que charrient les vicissitudes de ce monde. C’est pourquoi le vrai changement, authentiquement conçu, tend paradoxalement à embrasser les valeurs immuables toujours mêmes et renouvelées, à la fois morales et logiques de l’élévation de l’homme par lui-même! Le bon changement n’a jamais qu’une vocation : maintenir les vérités immuables et éternelles de l’être contre les faussetés inventées pour saper la base spirituelle, intellectuelle et morale du véritable accomplissement humain. Le bon changement assume la route comme la destination selon la primauté morale des principes essentiels de la justice.
Le changement d’un mode d’action au niveau des choses, même s’il tient à conséquence, reste infrahumain car infra-ontologique, puisqu’il y est question de faire autrement pour améliorer ce qui est dysfonctionnel ou révoquer ce qui piétine pour guetter d’autres voies efficaces, c’est loin en deça des exigences du changement portant sur soi.
Le changement, tout changement authentique dans les choix de vie d’un homme, pour être effectif et efficace, doit se faire dans une souplesse comportementale par l’ouverture éclairée à l’adoption d’une praxis rigoureuse et sans complaisance quoique sans rudoiement de soi-même, pour orienter la pensée et l’action au creuset soit morale soit logique selon les occurrences pour dépasser les faiblesses dont il évite les conditions d’éveil et de manifestation. Là, nous parlons de faiblesses qui détournent de la bonne voie à suivre ou qui, au départ, altèrent la finalité choisie jusqu’à la rendre factice. Changement dans l’action, changement dans la perception, et affirmation de la foi en Dieu et en soi pour anéantir toute complaisance avec le mauvais. Car les faiblesses humaines n’ont aucun pouvoir de manifestation quand elles sont méprisées et ignorées par la proactivité du bien, la fixation sur le bien, la prépondérance ferme, active, totale de l’attention au bien.
Le changement idoine et juste est inchoatif-téléologique et entéléchique; car il commence par la reconsidération stratégique autant des moyens à prendre que de la fin voulue! Une justesse logique et précision projective dans l’attitude et l’agir. Clairvoyance et volonté d’une résolution rationnelle ferme d’orchestrer le nouveau en répondant pertinemment à ses exigences finalitaires. Le changement est donc émanation d’une autocritique pertinente effectuée par un humain ou un groupe humain, quitte à revoir entièrement l’orientation de départ de l’agir! Le seul but du bon changement, c’est d’atteindre le bien clairement identifié selon les valeurs justes démontrées dans le domaine de son intervention impliquant directement ou indirectement l’homme, conditionnant l’existence humaine en situation dans l’action ou la réaction. L’homme ne change et ne devient que par l’adoption des valeurs, le changement est toujours axiologique et réversible comme la conscience et ses stades.
Le bon changement est radicalement fermé à toute rigidité statutaire car il est ouvert à sa propre amélioration donc à des mises au point de justesse qui le renforcent. C’est un monde de nuancements ajusteurs pour le mélioratif qui est la part possible du perfectible dans cette sphère mondaine où la perfection reste inatteignable, demeure l’idéal qui nous sauve de l’abdication des potentiels et de toutes formes de misérabilismes, tels l’abandon à la paresse du lacunaire, la complaisance dans la bassesse du bâclé... C’est un tri pointilleux des valeurs qu’adopte un homme en conscience et en conviction. L’homme du bon changement est le chantre zélé de la méliorativité, le musicien de la perfectibilité.
Le bon changement est un lieu de défis justes à relever, et, parmi eux, l’exaltation de la construction du soi selon les valeurs supérieures de l’esprit avisé de son essence, et qui donc rase toute connivence avec les turpitudes des gloires immondes et des arrivées factices d’avortons dans un monde de déchus régnants… Car le mal, le médiocre, le lacunaire sont des vices de construction dans l’expression mentale, qui ternissent l’humain et se laissent voir spectraux dans la manifestation des consciences en déchéance, telle qu’on les voit dans l’action plurale qui fait souvent du monde une horreur, action souvent abjecte de platitude et de méchanceté que l’on constate dans les différents champs de manifestation des hommes, du singulier au collectif. Car le monde est en forte partie la projection de l’homme tel qu’il se représente comme agent façonnant culturellement la nature.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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