Par Camille Loty Malebranche
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Pour illustrer la vacuité conceptuelle de l’amoralisme, prenons en exemple les théoriciens d’une authentique révolution! Dans une révolution, les révolutionnaires passent toujours par une certaine phase d’amoralisme, rejetant l’autorité pseudomorale du statu quo ante, autorité responsable de l’indigne condition ignoblement inique, insidieusement injuste de la société mais vont, nécessairement dans leur mode de substitution, restituer la morale à sa justesse, sa vérité. Car il ne peut y avoir de nouvel ordre sociopolitique et économique sans normes nouvelles, sans essor d’une nouvelle matrice structurant et réglementant.
Il ne saurait exister une refondation sociale sans une réinvention de la logique et de la praxis comme modalités de connexion des humains et de leur rôle, sans une refonte de l’imaginaire et du mental dûment moralisatrice de la structuration des rapports sociaux entre institutions et individus pour réformer radicalement les rapports de gouvernance.
L’amoralisme révolutionnaire n’est jamais qu’éphémère par son exigence d’instaurer une morale authentique et sans simulacre, à la juste mesure de la dignité humaine, loin des tyrans du légalisme social ou religieux! C’est toujours une action contre l’ordre établi des ennemis de la dignité humaine et non une révolte contre la juste morale. Car la juste morale est précisément la motivation suprême et sacrale de l’action révolutionnaire. Un amoralisme qui est de fait antimoralisme pour le régissement de l’idéal social à la praxis politique à ajuster pour s’y rapprocher. Donc l’amoralisme de la révolution, quel que soit son domaine d’intervention, est la proclamation et l’arme discursive du révolutionnaire sapant l’emprise des lois idéologiques réductrices de l’homme à une humanité du devoir sans autre droit qu’obéir à quelques profiteurs, une humanité objectivée et prédéfinie par la sujétion légaliste, humanité sans transcendance, où les cerbères institutionnels empêchent l’expression de l’homme libre, pleinement sujet, capable d’exercer sans coercition sa liberté.
Une morale subjective, élaborée en pleine conscience humaine ne saurait être dite amorale puisque le sujet humain qui l’assume, lui-même débarrassé de la logique de la domination avec son insidieuse dialectique du dominant et du dominé, sait objectivement que l’autre aussi est un sujet, et en aucun cas le protagoniste de la morale subjective ne saurait s'opposer à celui d'en face qui porte la même vision subjectiviste de la liberté! Ainsi, celui qui assume la morale subjective comme liberté, ne peut que reconnaître à l’autre le droit d’affirmer son subjectivisme que celui-ci manifeste dans sa propre subjectivité morale. Et c’est là, le dilemme des limites de la subjectivité morale en société; vu les risques de débordement des émotions néfastes, la morale du sujet sans appui ni référent extérieur court le danger de plonger son homme dans des formes d’une hubris périlleuse pour lui et pour autrui!
L’amoralisme glisse fatalement à l’immoralisme puisqu’il se prive de la pierre de touche que sont les valeurs fondamentales du primat du bien de l’homme dont le respect limite la liberté de chacun et empêche les débordements subjectifs de l’ego au prétexte de la liberté.
L’antimoralisme est juste si et seulement si, il sait se garder de l’amoralisme, cet excès qui le transforme en son contraire. L’antimoralisme est juste si et seulement si son combat est de défaire l’étau de la morale oppressive des religions et sectes institutionnels légaux ou illégaux comme les mensonges de la moralité sociale sale qui poursuit et punit le larcins du pauvre volant un pain mais couronne sordidement, nauséeusement en héros, les grands criminels financiers ou politiques et les immondes prédateurs et charognards civilisationnels qui dévorent le monde par la prédation économique et l’hégémonie idéologisée pour se justifier en s’érigeant moralisateurs dans les lois et les codes moraux. Et, chose pathétique, ce sont ces monstres qui brandissent le pire amoralisme de fait dans leur vie pratique et active; cela pour rappeler aux esclaves mentaux de ce monde que la morale du maître est sceptre de domination qui trône grâce à la morale de l’esclave, ce code de la soumission qu’impose le maître et qu’accepte l’esclave.
La morale du maître, morale amoraliste et de démesure singeant la loi, consacre son règne, règne de prépondérance due au statut de son pouvoir. Pouvoir au nom duquel le maître profane ou religieux de secte a le droit d’infliger légalement la violence pour se faire obéir! La morale de l’esclave est édiction de la servitude, un fatras de lois scélérates codifiant l’obtempération et la sujétion...
Morale spirituelle et amoralisme
Ne jamais oublier que Dieu, comme le proclame royalement le psalmiste David par les paroles consignées au chapitre premier du livre des psaumes, a créé l’homme pour sa gloire divine, qu’il l’a fait de peu inférieur à sa propre stature en le couvrant à son tour de gloire et de magnificence! C’est donc à l’homme, par la foi et l’union spirituelle, de se déifier et de jouir de cette prérogative de grandeur divine qui est en lui. Voilà pourquoi en aucun cas, aucun humain assumant consciemment son humanité ne doit oublier sa propre gloire, sa grandeur latente.
L’homme doit avoir la conscience aiguë de la déité humaine pour savoir qu’en aucun cas, il ne doit se laisser rabaisser par les constructions idéologiques d’une quelconque société ou autorité, fût-elle étatique, religieuse ou familiale! Cela est une morale si noble qu’aucun amoralisme ne peut rien lui objecter!
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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