Par Camille Loty Malebranche
Le dévoilement, en octobre dernier, des pratiques bancaires offshore désigné sous le nom de Pandora Papers prouve encore une fois, après les scandales des Panama Papers de 2016, des Paradise Papers de 2017, et celui des subprimes 2007 ayant déclenché la crise économique mondiale de 2008, l’insanité, la gabegie institutionnelle propre à l’ordre financier malsain du capitalisme mondial. Avant toute autre considération, les révélations de l’enquête médiatique des Pandora Papers, montre, après tant d’autres aberrations décriées, tant de crimes d’un système économique et financier qui favorise les vices comme la vénalité, l’égoïsme avaricieux, le délire d’arrogance prédatrice et les injustices qui en viennent, que la légalité n’est pas forcément l’équité, que la loi en nos soi disant sociétés de droit tellement légalistes et soi disant civilisées démocratiques ne sert pas nécessairement la justice.
Dans le contexte socioéconomique, il arrive souvent - pour ne pas dire de manière permanente car systémique - que la loi soit l’arme de l’injustice la plus immonde. En effet, en aucun cas - dans une société à clivages où quelques surhommes, quelques puissantes familles très minoritaires dominent et utilisent leurs semblables - la légalité n’est garante de la justice ni la loi, prompte à l’équité!
Dans le mode de domination matérialiste de l’homme par l’homme, immanent au capitalisme, il arrive même souvent que le légal soit totalement inique et abominablement oppressif des majorités. Car la loi y est pour donner un vernis de dignité et d’acceptabilité, à ce qui n’est que violence prédatrice et oppression systémique des masses. Les lois, dans un système fondé en injustices, sont le plus fréquemment comparables à ces temples de pierre, ces cathédrales et basiliques qui font oublier aux bigots éberlués, adeptes ébaubis par les apparences psychédéliques du sacré, que le corps de l’homme est seul temple vrai et sacré que Dieu s’est créé, car habitat vivant de Dieu avec l’esprit incarné qu’est l’homme! La loi, pour y revenir, les chartes légales servent ordinairement à masquer l’injustice en lui donnant une factice légitimité, lui imprimer de la présentabilité qui manipule la conscience et le jugement des masses. En cela, l’État dit de droit ou les conglomérats d’États avec leur système de lois sont un pur mauvais génie de la manipulation conscientielle. Quand la loi est taillée sur mesure pour permettre au bout des méthodes de procédure, l’enrichissement et la protection des richesses excessives de la classe du pouvoir, il n’y a que sophisme juridique et verbiage légaliste pour approuver indolemment et en toute bonne conscience, le pillage des nations, la dilapidation légalement encadrée des biens communs des peuples voire de l’humanité.
Si je parle de la sorte, c’est pour avoir entendu l’ignoble impudence de certains grands indécents politiciens après que leurs noms aient été cités dans leur mise en cause aux documents de Pandora Papers. De véritables cuistres de la crapulerie décorée et arrogante! Ceux, cités dans cette investigation journalistique, qui ont crié au mensonge, devraient être scrutés à la loupe de l’enquête minutieuse sur leur activité dans les paradis fiscaux offshore, lesquels paradis sont en soi une imposture dans un monde où la soi disant communauté internationale se veut si active contre les arbitraires et les dictatures! Car l’arbitraire, la dictature, c’est aussi ce privilège de quelques-uns de profiter de tous légalement et ensuite, de ne même pas payer leur maigre part, véritable poussière de redevance fiscale - vu l’ampleur de leurs gains - à leur nation d’hébergement voire aux nations étrangères qu’ils égrugent déjà par toutes sortes de privilèges qu’ils s’octroient légalement par des codes légaux taillés pour eux sur leur démesure, eux qui ne connaissent aucune mesure à leur avidité!
Dans l’affaire, c’est surtout ces deux dirigeants libanais, notamment l’actuel premier ministre du Liban, qui nous ont le plus interpellés. On dirait le même comportement lugubre de prédateurs, affiché par certains des riches acteurs économiques d’origine libanaise parmi d’autres oligarques de toutes origines en Haïti - je dis bien, certains, pas tous, par justice pour ceux d’entre eux, hommes de bien, qui produisent et paient au moins intégralement leurs taxes - lesquels ont lourdement contribué par leur malversation, leur combine politique avec des politicards et autres vermines kakistocrates d’Haïti, tel cet ex premier ministre haïtien dont le nom figure également dans les Pandora Papers, les aidant à séquestrer l’État, à faire de cette portion d’île caribéenne, une terre de chaos inqualifiable, de paupérisation infernale, de misère inhumaine et d’instabilité destructrice par leur financement de coups d’État militaires dans les décennies récentes et de subornation des élus étatiques afin de prévenir toute constitution de gouvernements haïtiens qui voudraient empêcher leurs prébendes, leurs contrebandes, leur improductivité de simples revendeurs malgré leur fortune sans aucune vision productive ni même aucun respect de leur obligations légales vis-à-vis du fisc haïtien. Pour revenir aux actuels politiciens du Liban, particulièrement à ce richissime premier ministre se justifiant par la légalité de l’acte même de recourir aux paradis fiscaux par des comptes offshore, je lui dirais que la face actuelle de son propre pays, le pays du cèdre, et surtout celle des masses et de tout le peuple libanais qui ne profitent en rien des sommes de sa fortune cachée, ternit sa grandeur et la légitimité de son compte offshore! Monsieur le premier ministre, la littérale annihilation du Liban, pays dévoré par les prévarications et l’égoïsme aveuglément vorace des prédateurs économiques et politiques de l’État, est en soi un désaveu de votre légalité illégitime, une sanction factuelle qui conspue votre prétendu droit à tout amasser sans gêne face à la miséreuse posture du peuple et du pays que vous dirigez! Comment, en effet, dans l’un des tristes et morbides États totalement en faillite sur la face du globe, un quelconque individu du pouvoir ou un quelconque grand riche peut-il arguer de la légalité, pour prétendre légitimer ses centaines de millions ou ses milliards en compte offshore dans les paradis fiscaux?! Car ces millions ou milliards en paradis fiscaux sont placés là où ils sont, précisément par avarice gloutonne et égoïsme dédaigneux des masses pour ne servir à rien, surtout pas à aider à la relève de son pays ruiné, miné par l’incurie des Charons légaux de son ressort! Ah! Vraiment! Ignoble légalité! Quand la loi est si monstrueuse et inhumaine qu’elle couvre les plus ignominieux malfrats en veston, les plus ignobles malfaiteurs cravatés!
Altération légaliste des consciences...
Dès le départ, je tiens à préciser que lorsque nous disons altération de conscience, nous sommes ici loin des états modifiés de conscience qui peuvent être soit normaux voire sublimes, soit pathologiques et déviants. Car si la toxicomanie, par exemple, fait courir le risque de la déchéance mentale au drogué, l’extase pieuse en Dieu ou même érotique avec une bien-aimée digne d’amour, fait énormément de bien à la santé humaine. Une jouissance indicible, indiscursive qu’il faut vivre!
L’altération légaliste des consciences par la justice de singe fondée dans la froideur du légalisme des monstres vénaux des États, est une œuvre permanente des puissants via leur institution de pouvoir! Altération légaliste des consciences, dislocation du mental, débilitation des facultés normales de la conscience-juge par l’alibi de la légalité, combien de crimes économiques et financiers approuveras-tu encore contre les nations, dans ta justice institutionnelle?!
Quand la légalité systémique codifie la prédation économique, consacre la paupérisation des masses par quelques vampires financiers, institue la misère des majorités par la privatisation des biens communs de l’humanité; quand la légalité systémique autorise quelques-uns, froidement éhontés, à accumuler sans limite leur excès de gains et à cacher les fruits numéraires de leur avaricieuse vénalité tandis que la grande majorité végète ou crève par manque de nécessaire, le système inhumain ainsi institué ne peut être que cloaque d’iniquité!
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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