Par Camille Loty Malebranche
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L’impérialisme, ce néocolonialisme inavouable, cette barbarie prédatrice, exterminatrice autorisée, barbarie bien actuelle qui ne dit pas son nom et se dissimule derrière le masque des bribes idéologiques de la civilisation, tels les vocables « droits humains » « démocratie » « bonne gouvernance » se nourrit comme toute forme nommée ou innommée de colonialisme, de la claustration du mental en orchestrant une illusion d’appartenance de ses victimes à leurs bourreaux!
L’empire ne vit que par la plus subtile aliénation de ses conquis qui finissent par le trouver sympathique jusqu’à s’en sentir membres, ressortissants, citoyens sentimentaux! Et, la preuve de production de cette aliénation débilitante aura été puissamment patente lorsque l’establishment étasunien désigna Obama et ainsi fascina comme par une superpuissance de magnétisme magique, d’innombrables noirs des pays du sud dévorés entre autres par l’impérialisme étasunien. Un empire a beau paraître un État de droit, il ne fait jamais que simuler la démocratie derrière la ploutocratie de son establishment économique. À l’extérieur, l’empire est toujours protagoniste de fascination de sa propre puissance d’État qui se présente comme patrie de ses conquis pour les populations des pays qu’il conquiert et dont il dénature immanquablement le droit à la souveraineté en les soumettant même sans en avoir l’air.
Fasciner pour assimiler, voie royale de l’impérialisme.
L’art de la fascination est une arme redoutable de domination et d’abêtissement des aliénateurs de l’humanité. La fascination impériale, quant à elle, est l’accaparement mental, l’hyper-séduction macabre de la victime idéologiquement colonisée par l’empire. L’empire impose ainsi son emprise sur la conscience assujettie par les apparats civilisationnels impériaux - telle une patibulaire axiologie - érigés en alibis de justification de la monstruosité impériale. En évoquant cette aliénation fascinatoire, je me rappelle une caribéenne avec qui j’ai parlé lors des élections qui allaient porter Obama au pouvoir, laquelle me précisait dans sa jubilation délirante - non sans un brin de déception coléreuse frisant l’admonestation de mon indifférence à l’égard de la candidature de ce futur premier président noir des Usa - « qu’elle a besoin d’un noir président étasunien »! Pour elle, même pas américaine, c’était donc une injonction du destin, un idéal surhumain! Le pire, hélas, est que cette brave femme n’était que l’incarnation individuelle, qu’un échantillon de l’archétype de la fascination aliénatrice. Ce ne fut que l’une des nombreuses victimes objectives de l’empire, qui croient appartenir à l’ordre impérial voire que vice-versa l’empire leur appartient! Cela se comprend néanmoins aisément comme stratégie de tout empire, qui consiste à inoculer aux masses que deviennent les peuples et pays conquis et dominés qu’elles en sont membres et que l’empire qui les envahit, les écrase, leur appartient! Par ailleurs, si nous prenons les cas des minorités souvent discriminées à l’intérieur d’un empire, plusieurs des membres de ces groupes ethniques ou sociaux qui se proclament opposants à l’empire car discriminés, maltraités, n’en veulent pas la disparition pour une entité politique plus juste, non, la plupart d’entre ces contempteurs d’empire désirent simplement en être cooptés mais pas s’en libérer. Rejets, sous-produits trop déjà intoxiqués de la toxicité impériale pour s’imaginer et imaginer le monde sans empire, d’innombrables victimes d’un empire trouveront toujours une justification voire une gloire d’appartenir à leurs bourreaux, leurs mépriseurs!
Dans le monde impérial de reptations multiples où la manière rampante, reptilienne est devenue la norme, il est rarissime de trouver des hommes à exprimer haut urbi et orbi la verticalité de posture et de vouloir résister au nom d’elle en disant non à l’agression continue! Rare de rencontrer des résistants à l’impérialisme du nord se nourrissant de la turpitude des élites poissardes serviles, toutes, infrahumaines rampantes du sud, qui se trouvent une gloire d’être cooptées par le quarteron d’establishments paternalistes, racistes et colonialistes d’un certain nord.
Convaincre l’autre de « bornes existentielles immanentes » à sa condition, bornes donc inhérentes à son altérité désignée essentiellement comme identité inférieure, tout en brandissant la précellence « naturelle » (ontologique) de l’empire dont il fascine cet autre en exhibant son avance et sa puissance, voilà le début de la justification de soi par tout fondateur ou meneur d’empire orchestrant l’insidieuse manipulation de la masse des victimes ainsi façonnées consentantes de l’impérialisme. Victimes qui, précisément, oublient que c’est en prenant tout à tous, à commencer à elles, que l’empire peut s’ériger au-dessus de ses proies qu’il assimile pour régner comme instance puissante, excellente, luxuriante, capable de les éblouir, les fasciner jusqu’à la mystification!...
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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