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Par Camille Loty Malebranche

 

Par son attachement à la lettre de la loi, sans vraiment se soucier de ses contextes humains et de ses nuances, le légalisme est un haïssable outil de tyrannie entre les mains des autorités chargées de faire respecter les lois concernées fussent-elles de la société globale, d’un ordre religieux ou d’un confrérie politique. Là, je vois la terreur infligée par le fondamentaliste et le littéralisme du formaliste de quelque horizon que ce soit.

Dans le contexte de l’ordre socioéconomique et politique du monde, contexte indu d’une société dominée par quelques riches qui détiennent toutes les institutions et disposent de tous les privilèges préjudiciables à toute la société voire à la planète, privilèges pourtant reconnus à eux comme leurs droits sacrés par les us et coutumes qu’ils ont su imprimer en toute légalité formelle comme weltanschauung à ladite société, dans un monde où la création de l’argent est entre les mains de quelques banquiers privés, le légalisme - cet attachement à l’ordre légal, ce culte du respect strict des lois primant tout dans la vie sociale sans discerner leur fondement vraiment juste - est en soi reddition aux forces du mal incarnées par les classes du pouvoir. On ne peut aimer la justice et être en même temps légaliste dans un ordre social où ceux qui font les lois sont au service d’une oligarchie prédatrice. 

Le légalisme est le voile institutionnel sacralisateur de tous les excès et exactions des prédateurs de peuple dans la démocratie factice et sans peuple des ploutocrates. Et, affabulation et mythomanie jonchent les lois systémiques en dehors des seules bonnes lois de fonctionnement convenable et pratique de la communauté citoyenne. 

Le légalisme interétatique soi disant porté par les lois garantes du fameux droit international sont une preuve éloquente que le monde est une jungle qui feint de paraître civilisé. Il suffit de compter les violations desdites lois par certaines puissances et leurs alliés pour s’en rendre compte. Combien de fois les Etats-Unis, en pleine illégalité ont fomenté du chaos dans des pays ciblés par l’impérialisme yankee? Des cas si nombreux qu’il est impossible de les inventorier sans en oublier quelques-uns. Rien qu’au début de ce 21ème siècle, les cas de la Libye, de l’Irak pour ne citer qu’eux au Moyen-Orient mais aussi ceux du Honduras, du Venezuela en Amérique latine démontrent clairement que les lois internationales sont surtout là pour freiner les petits à sanctionner à la moindre incartade définie par l’impérialisme et non pour garantir le respect des nations des petits pays par les puissances impérialistes voire néocolonialistes. 

La justice et la morale qui la sous-tend, est toujours contextuelle et les principes, en aucun cas, ne peuvent ignorer les circonstances au nom de leur préséance sur les conditions effectives de l’action.

Seul le principe de justice doit être immuable alors que les lois sont amovibles. La justice étant donc principielle, c’est à sa lumière logique et morale que les lois doivent se révéler et évoluer; en aucun cas, le principe de justice ne peut être supplanté par des lois d’empire ou d’establishment jouant du dilatoire légaliste et de la phraséologie juridique pour s’imposer aux dépens d’autrui. Le légalisme impérial ou colonial, le légalisme des classes du pouvoir et des puissances impérialistes sont des modèles spectraux de la monstruosité des lois et de la criminalité légaliste dont profitent légalement et inhumainement quelques-uns contre tous, aux dépens de tous.

Le seul légalisme acceptable et dû aux sociétés ne viendra que si un jour les peuples librement auront la souveraineté de se consacrer des lois vraiment justes pour la justice globale et la justice sociale en spécificité sans objectif caché de nuire ou de dominer. Une justice qui imposera le respect de tous et de chacun sans irrespect et excès générant des abus consacrés par la loi au prétexte du droit, un droit séquestré et orchestré par des classes du pouvoir selon leurs privilèges agressants triturant les droits authentiques des majorités.

En amont du légalisme, il est toujours question de pouvoir et, entre le littéralisme grotesque des formalistes ou fondamentalistes et l’étirement manipulateur des idéologues, l’herméneutique légaliste est un vrai champ d’influence et d’excès, un sceptre pour les prédateurs maîtres de démesures et monstres d’abus de ce monde d’injustices abyssales.

            
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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