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Par Camille Loty Malebranche

 

  

La parabole du bon Samaritain-Luc 10: 25-37

 

Le bon samaritain a sauvé un inconnu juif malgré l’inimitié entre les deux clans ou ethnies, cette charité sans passion ni implication émotive interpersonnelle mais de raison saine envers l’espèce, est magnifiée par le Christ qui la présente comme emblématique de la bonté.

La bonté est la mise en acte de l’altruisme actif - cet autre nom de la charité - dans le rapport à l’autre humain quelle que soit la contingence de son altérité ethnique ou sociale. Un altruisme envers l’être humain par considération pour l’espèce. 

 

Pour être charitable, il ne s’agit pas d’accepter n’importe quelle crapule en sa proximité, car Jésus lui-même avait des proches qu’il aimait et des ennemis qu’il dénonçait, abhorrait comme des infamies absolues, au point qu’il les appelât « tombes blanchies », les rejetant et appelant à les rejeter.

 

Il y a l’amour du proche, sentiment plein de chaleur interpersonnelle, gavé d’émotion voire parfois de passion et il y a la charité pour l’humanité. En ce dernier cas, le rapprochement sentimental demeure contingent selon les occurrences. Toutefois, si le rapprochement, c'est-à-dire la chaleur d’un sentiment fort comme l’amour, l’amitié ou même une relation de travail et d’échange quelconque demeure plus ou moins contingence, lorsqu’au gré de l’évolution des relations avec l’autre, cela survient et donne lieu à de la fréquentation, il comporte des exigences au plan moral. Cela implique que lorsque j’ai rapport à l’étranger, je ne peux ignorer la bienveillance nécessaire que je lui dois par esprit de clan avec mes proches. La charité due à l’humain est un devoir espéciel, un apprentissage à dépasser ses débordements d’ego pour faire place à tout humain, cet autrui qui n’est pas moins un semblable. Là, il arrive même assez souvent que l’amour des proches soit amené à se raisonner pour ne pas devenir tyrannie contre le non proche, mépris de l’étranger, rejet de l’inconnu jugé dédaignable selon les codes de l’égoïsme collectif, égoïsme clanique, familial, social, ethnique, national envers et contre l’étranger dédaigné, stigmatisé comme indigne de considération humaine, ainsi ostracisé du seuil exigible de respect dû à tous par observance de ce que nous pouvons appeler l’équité humaine minimale.  

 

L’amour et la charité, du ponctuel au relationnel.

 

Dans un monde qui tangue entre la sottise des uns et l’aliénation arrogante des autres, dans une société où la plupart se coiffent de méchancetés et de détestations telle une couronne de leur monstruosité - exhibant leur bêtise convenue - la foi et les racines spirituelles doivent être bien ancrées chez l’homme du bien pour continuer à être charitable envers l’humanité. La charité la plus débonnaire - si elle fait du bien ponctuellement en temps de difficultés d’autrui, quel que soit cet autrui - ne se peut exister sans en même temps exiger l’humanité de l’interlocuteur si elle doit aller jusqu’au relationnel de la fréquentation. Déjà, au niveau de l’amour du proche, il faut préciser que tout proche naturel parce que génétique, je cite les proches parents, n’est pas nécessairement un proche. Il arrive parfois que des parents soient si conditionnés par l’appât du gain et l’idéologie matérialiste grossière de la société globale, que seul leur chaut ce qu'un rejeton a à leur offrir matériellement ! D’autres parents, plus aliénés et débiles, peuvent ne concevoir et n’accepter comme bon fils que celui qui a la « réussite » sociale, celui qui draine l’oseille à satiété. Enfin, il est courant que l’autre, non parent voire étranger, qu’on voudrait apprécier en ami, cache en lui des monstres morbides qui peuvent faire très mal quand la candeur dénature ou abêtit en nous l’amour du prochain nous faisant oublier le devoir de vigilance dans un monde où prédominent les pointes acérées de l’égoïsme du chacun pour soi avec toutes ses abjections de manipulation et d’hypocrisie, un monde où la moindre bonté est rarissime et où la mauvaiseté déploie ses étendards au faîte des intentions. Gare à la naïveté qui, au moment d’être bonne, oublie d’être attentive et même scrutatrice en certaines circonstances délicates, pleines de conséquences.

 

Aimer vrai et fort comme être déterminé par la charité sont des vertus incontournables auxquelles nul ne doit se dérober mais que chacun doit savoir assumer en toute lucidité pour ne pas détruire l’amour juste et équilibré de soi-même dans le saint exercice de l’amour du proche et de la charité pour l’humanité.

 

Par la parabole du bon samaritain, le Christ nous fait leçon de la véritable bonté :

Dans un monde où la bonté est spectacle politique et exhibition sociale de zélateurs guettant leur promotion par l’ostentation de leur zèle factice et égoïste à rebours, la charité comme disponibilité bienveillante pour l’homme en tant qu’être, est la seule voie de la bonté altruiste digne et vraie que Dieu approuve.


CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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