Par Camille Loty Malebranche

La justice envers le prochain ne saurait être de l’asservissement à sa susceptibilité. Être juste avec le prochain n’est pas être esclave de sa susceptibilité indigne ni de ses délires de domination ni même de ses caprices excentriques. De toute façon, la justice bien orientée ne peut commencer que par la juste équité et son jugement juste envers moi-même sans autolâtrie flatteusement égoïste mais aussi sans autodénigrement bêtement punitif.
La perversion du narcissisme qui va jusqu’à écraser l’autre et la conscience autopunitive de fausse culpabilité sont deux monstruosités caractérielles à bannir. La justice et son exigence de respect de l’autre ne peut être ni servitude envers ses limites ni autofreinage par peur de le froisser. Ma justice ne peut être que main offerte à l’élévation de l’autre sans empêcher mon envol, sans obstruer mes horizons.
Ceux qui vous reprochent d’avoir l'élocution imposante, d’être fier et élevé, d’être intellectuel et de vivre en intellectuel, d’affirmer votre perception idéelle et de dire votre conception cogitante du monde, voire de faire parfois des affirmations idiosyncratiques, ne sont pas des victimes de votre injustice mais des esclaves de leur manque, eux-mêmes plus ou moins narcissiques, vomissant le narcissisme blessé de leur propres susceptibilités et complexes. Il existe, hélas, une tendance de la société à fragiliser moralement l’individu assertif et sûr de lui qu’on ne peut mener, afin de le soumettre! Attitude qui invite chacun à prendre sur soi et à se réfréner pour laisser la parole aux seuls puissants organes de communication de l’institution sociale dont pourtant jouissent et abusent allègrement les oligarchies les plus excessives, elles qui se vautrent dans la prodigalité et pataugent dans un luxe de gaspillage selon la pire des luxures de leur vie de sybarites. Et, dans la foulée de cette société de mollesse où les uns sont idolâtrés comme ayant droit supérieurs et les écrasantes majorités, freinées, assaillis par la manipulation, l’on rencontre comme une praxis sacrée la culpabilisation idéologique des non investis non alignés à la pensée dominante. Et, dans ce capharnaüm de manipulation aliénante, prolifère la tare accusatrice des aliénés comme introjection des foules dans les rapports interindividuels… Il est en effet, dans notre société soi disant libre comme une interdiction de l’élévation non alignée et la multitude d’individus programmés pour l’autofreinage s’adonnent à la stigmatisation quasi réflexe de toute souveraineté de celui qui dépasse le standard du troupeau hors des dépassements utilitaires prédéfinis et acceptés par le mode inavouable de rection systémique. Il s’agit pour les individus moyens dans leur obsession de prendre de la prépondérance aux dépens d’autrui, de lui reprocher ses défauts, de lui rapporter les critiques qu’on formule de lui en son absence, une tentative de lui faire perdre la confiance en soi et au bien fondé de son action pour qu’il se rabatte sur le fonctionnement moyen et se réduise à n'être qu’un élément fonctionnel du troupeau.
Vive le mépris talentueux de tout standard.
Le standard majoritaire est la chaîne de l’ordinaire qui entrave la croissance au-dessus du banal. Heureux celui qui peut dépasser les standards, gloire et honneur à ceux dont le talent mis en œuvre brise le carcan du nivellement et méprise les herses de l’ordinaire. Je dis que c’est pervers et malsain que de chercher à fragiliser l’autre directement, nommément par des facticités morales d’individus médisants, vermines de toutes les insanités, qui se disculpent, se prémunissent du regard de juge, d’accusateur et d’exécuteur. Regard utile à la société qui ne veut rien que la fonctionnalité individuelle où l’homme n’est qu’une fonction sans questionnement des choses et des faits du fonctionnement de l’institution sociale telle qu’elle est conçue par et pour quelques-uns qui définissent leur volonté et leurs intérêts comme la norme. Et moi qui rencontre tant d'idiots arrogants et tyranniques de service dans un système qui semble taillé pour eux, j'ai appris qu'il ne faille pas négliger d'expédier durement le sot et sa sottise arrogante car ne pas le châtier par le verbe et le mépris selon les occurrences lui donnerait la sensation que sa balourdise est payante! Je vous le dis, ne faites même plus d'abnégation pour l'imbécile qui agresse par ses inepties comme c'est souvent le cas dans nos villes pas mal pleines de hagards plus ou moins sans repères; envoyez-le au cloaque de son imbécillité irrespectueuse
Épilogue
À ceux qui cultivent l’excellence en leur intelligence, la justice dans l’action, la grandeur de vision, un seul précepte : conspuez quiconque vous accuse de peaufiner l’élévation de votre être, expédier celui qui vous reproche d’être différent du nombre, d’être debout quand la foule rampe, d’être alaire quand les multitudes gigotent en vers de terre! Dédaignez la grossière engeance confuse des multitudes de toutes classes et sa propension niveleuse à faire de toute élévation personnelle par le travail sur soi, une cible de leur fustigation de masse où elles se défoulent de leur manque d’idéal et de liberté, se recroquevillent en leurs manquements à la loi de l’effort du construis-toi toi-même. La poussée lucifuge du nombre garant de l’ordinaire ne doit jamais interrompre l’ascension de celui qui croit à la lumière et refuse les ombres de la vilenie et la platitude des foules!
Amis du digne essor qui vient de l’ascension de l’esprit poursuivant son ciel et ses points de mire spirituels et intellectuels, envolez-vous vers l'horizon inatteignable de l’idéal de saine grandeur au dédain de la bave des reptiles et du gigotement des lombrics! Affirmez votre choix des sommets et votre amour des hauteurs tout en corrigeant vos faiblesses intimement reconnues! Imposez-vous à vos pinacles assumés en infligeant tout le mépris qu’il faut au misérabilisme des esclaves de l’Érèbe sociale qui pataugent dans leur ténèbre et veulent en faire une loi universelle!
Homme de grandeur, sans vaine mégalomanie, ne culpabilisez pas d’éprouver de la fierté et de vous sentir grand si dans la justesse de votre comportement vous joignez l’effort au sentiment.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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