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Par Camille Loty Malebranche 

 

La Bonté peut se définir comme un essor de bienveillance vers un ressemblant par la connaturalité! À l’échelle sacrée, la bonté part de la conscience contemplative de sa propre essence spirituelle par le croyant s’éprouvant esprit qui, ainsi, se met à contempler la face divine dont il vient. La bonté envers l’être humain est une sorte de miroir où l’homme estime chez l’autrui de l’espèce, l’image de toute splendeur de sa propre humanité comme nature hautement estimée et admirée en lui-même.

 

La bonté est un renvoi spéculaire bienveillant du soi sur l’autre semblable comme pour manifester sa propre estime de lui-même. La bonté consiste donc en un élan de justice envers l’humain pour ce qu’est l’essence humaine, sans exception et par esprit d’équité. C’est par équité que la bonté prend la défense de la victime des injustices sociales de toutes sortes. En aucun cas, toutefois, l’exercice de la vraie bonté n’oublie que tous, bourreaux et victimes partagent tous les défauts humains. Que des pauvres et des riches sont porteurs des faiblesses de la nature humaine. L’altruisme lucide sait par contre que si tous sont à peu près égaux en qualités et défauts, lorsqu’un système social fait appel aux bas instincts de l’animal humain, l’injustice, ancrée dans le fond systémique même, exige l’opposition spirituelle et intellectuelle au fondement idéologique de la méchanceté. Ainsi, faire le bien, être bon est aussi une posture intello-active contre la logique de perversion prédatrice que quelques-uns structurent en mode de vie et imposent par la loi et les institutions à tous. C’est cette ambiance d’iniquité indignement entretenue que l’homme de bonté rejette et combat, tout en s’efforçant d’être juste à sa propre échelle. C’est pourquoi en son approche bienveillante de tous et de chacun, le protagoniste de la bonté n’est jamais idéaliste de la victime de l’injustice, mais juste et équitable en toute sérénité. À l’instar de la sobriété dans le boire, la sérénité est la juste mesure dans la bonté refusant les errements des bonasseries.


Bonté et fermeté.
  

La bonté est fermeté dans le bien, et en cela, elle doit être pugnace, imparable et exclusive, car toute indolence la fera se dénier elle-même au profit du mal qu’elle refuse. La bonté est combat, ne serait-ce que par son affirmation plénière et permanente du bien. La mollesse, cette complaisance avec l’agissement ignominieux d’autrui par peur de le froisser ou masochisme inavoué, est une connivence à rebours aux méfaits et méchancetés que cet autre se permet et commet!  

La bonté, vertu synthétisant tous les vœux de la morale et de la sagesse, est exigence de relation saine sans ambiguïté d’intention avec l’autre, un peu comme pour exclure toute mauvaise intention inconsciente programmée. Et pourquoi, même avec tact, la bonté, parce qu’elle se sent responsable de l’autre, nous appelle, lorsqu’il se perd, à lui proposer la voie de son élévation humaine dans un monde où la plupart des structures de la reproduction sociale sont souvent institutionnellement déviées déviantes, rendues tératogènes et déshumanisantes, à l’extrême contraire de leur vocation première affirmée. 

Être bon, c’est avant tout savoir affirmer et appliquer les grands principes d’humanité, de la bienveillance et de la justice envers soi et autrui; c’est savoir dépasser les réflexes de la morale sociale pour vivre la charité comme estime de l’humain, charité ajustée aux situations dans le rapport de proximité avec chacun comme l’on voudrait être soi-même traité.

Ne jamais oublier que très souvent la morale sociale n’existe pas pour appeler la bonté des hommes mais pour les porter à obéir aux desiderata idéologiques et systémiques des classes dominantes, est un bouclier contre les jugements de horde qui ne voient autrui qu’à travers le prisme des lois systémiques et selon la justice factice qu’arbore souvent l’ordre social très inéquitable. 

Prendre au cas par cas, le recul analytique du jugement équitable prédisposé par la bienveillance envers soi et autrui est un procédé lucide de la bonté. 

La bonté est la projection sur autrui des qualités empathiques manifestées dans le comportement où l’on se reconnaît pleinement humain. Ainsi, l’expression par pensée et action de l’amour authentique et sain du soi pour lui-même est un socle de la bonté humaine.

Cultiver la bonté fermement en soi-même envers soi et autrui pour être en congruence avec la justice de charité exigeant préséance du respect de l’homme sur tout autre but de l’action qui implique cet autre, et être intraitable pour ne pas céder à la méchanceté voire approuver l’injustice qui viendrait d’un proche comme le font indignement et indolemment la foule des veules et des lâches qui peuplent majoritairement l’écoumène, est un devoir à vie de quiconque se revendique être humain! 

Sois toujours bien disposé et altruiste envers l’humain dans ta justice, emplis-la de compassion si tu la veux affirmation de la bonté. Car si tu ne dois rien céder sur les principes immuables du bien, tu ne dois jamais non plus oublier que dans des circonstances où l’autre patauge dans la méchanceté, le bien doit être autant que possible, pour peu que cet autre soit récupérable, au service de la correction pour l’élévation et non pour son avilissement ou sa condamnation. Le bien, la bonté, n’a de sens que s’il aide l’homme à s’élever ou à se relever; dans le cas contraire, la bonté se corrompt en austérité hautaine du juge qu’est tout homme en rapport à autrui, austérité proche de l’abus de position tel qu’on le constate dans les jugements de hordes ou de cours qui bénissent les puissants et les riches non exposés à violer des lois faites sur mesure pour leur morale systémique en accusant l’individu ordinaire pour le moindre écart par rapport aux lois!…

La bonté suprême est projection de la bonté divine dont la générosité nous a fait le don de l’être et de tout ce qui est nécessaire à l’être et à la vie jusqu’à la rédemption pour notre relèvement de toute déchéance. C’est pourquoi au sens spirituel, la bonté rejoint toujours un peu le don à autrui comme un soutien à son être d’humanité, un don se modelant sur la générosité divine qui nous vaut l’existence. 

Épilogue. 

Refuse la mollesse envers toi et envers quiconque, non pour condamner mais pour reconnaître les faiblesses humaines à dépasser afin de marcher dans la perfectibilité qui corrige ou met hors d’action les logiques de la malveillance. Rejette et conspue sans égard, l’homme ou l’engeance qui fait le mal et s’en enorgueillit au nom d’un quelconque pouvoir ou supériorité comme ces financiers et politicards macabres qui pillent par spéculation criminelle des multitudes d’humains et impriment force de loi à leurs forfaits avec la complicité de l’État et l’aliénation bête des foules soumises. 

N’oublie jamais qu’affirmer le bien et être bon, doit s’accompagner toujours de vigilance et de lucidité face à tous les manipulateurs individuels et institutionnels qui voudront instrumentaliser ta bonté et subvertir ta bonne disposition, ta volonté d’équité et ton œuvre juste au profit de leur propres intérêts pervers et mesquins.

L’homme de la bonté cultive le mépris transcendant de tout profit qui vient d’un ordre d’injustice et dédaigne toute promiscuité avec le sordide. Une morale complaisante avec les forces systémiques du mal, se sert de l’apparence de bonté pour tromper. La porosité mentale qui intègre le mal ambiant et prétend le combattre, est précisément le grand mensonge de la morale officielle. Moïse a abandonné la cour pharaonique dévouée à son statut princier pour libérer des esclaves et les accompagner dans le désert et l’adversité. Ainsi, les oracles notamment médiatiques qui profitent des pires monstruosités systémiques et voudraient se faire croire humanistes et bons envers précisément les victimes du système qu’ils servent et qui les enrichit, ne sont qu’abominables imposteurs. La morale officielle est une ironie sur la bonté et ses exigences qu’elle trahit et dénature. Il ne faut jamais confondre les erreurs fonctionnelles d’un système juste en soi, qui donc, peuvent être corrigées, et les fondements idéologiques abjects qui sont au principe même d’un ordre social, qui ne saurait changer que par la table rase révolutionnaire. Il est aussi une hiérarchie de la responsabilité morale dans un système social où forcément tous sont partie prenantes malgré eux mais où les coupables sont ceux qui travaillent au maintien du système pour leur propre profit et ceux qui leur sont complaisants et les appuient par manque de dignité ou par aliénation. Ceux-là, même s’ils feignent d’aimer l’humanité par des œuvres, sont eux-mêmes des monstres. 

Homme de la bonté qui aime et veut le bien, sois débonnaire tout en étant souverain et strict face aux dominateurs qui règnent par la malfaisance derrière des structures de pouvoir; conspue les hordes embringuées qui voudront s’imposer à toi voire te culpabiliser au nom de leur bien prédéfini par la fonctionnalité dans le monde tel qu’il est; sois lucidement impassible en jugeant la valeur des choses! 

Rappelle-toi que le jugement juste et ta fermeté à en vivre, est un rempart contre l’impudence flagorneuse ou agressive de tout courant indigne qui voudrait faire de ta bonté une complice voire un instrument de ses forfaits!

La bonté est axiologique c’est-à-dire fondée dans les valeurs selon le principe d’élévation de l’autre sans jamais rien céder sur la propre noblesse humaine et grandeur d’esprit de celui qui l’exerce. La bonté est altruisme éclairé qui refuse toute aberration dans le rapport à l’autre, lequel doit être toujours une ascension globale et ne peut délaisser les valeurs et leurs principes sans dénaturer les relation humaines.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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