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Par Camille Loty Malebranche

 

« N’aimez pas le monde ni les choses qui sont dans le monde, car l’amour du monde est l’inimitié de Dieu.» Apôtre Jean. 

Au nom de la spiritualité, l'Évangile nous enjoint de dédaigner le monde pour être à Dieu, quel est donc ce monde à exclure et comment? Dès le départ nous devons comprendre qu'il ne s'agit ni du monde-humanité, ni du monde-cosmos, l'humanité comme espèce comme le cosmos ayant été créés par Dieu Lui-même. Alors qu'est donc le monde abominable à bannir!? Le monde, en l'occurrence, renvoie à des modes de vie. C'est le monde comme règne du matérialisme éclipsant l’esprit et la foi, comme espace d’une inhumaine morale pragmatique sans empathie et sans respect de la dignité humaine, comme trône des intérêts mesquins des uns aux dépens des autres, comme culture des vils instincts animaux ostracisant toute vraie spiritualité, comme sinistre négation de toute transcendance humaine, comme royaume du mensonge et de l'hypocrisie pour exploiter et dominer son prochain, comme lieu de toutes les corruptions et arrogances du méchant.

Rejeter le monde, c’est se garder de la massive injustice et indolente insanité politique, économique et axiologique de l'ordre social qui érige en système le mal pour soumettre l’individu. Rejeter le monde, c’est se distancer du grand nombre agressif et de ses foules perdues qui vivent au premier degré dans l’infecte facilité de l’impiété et de l’iniquité. C’est aussi pratiquer la justice en aimant Dieu et en étant charitable pour l’humain qu’il faut aimer en tant qu’être d’essence spirituelle avec qui il faut être bon et bienveillant. Car les multitudes du grand nombre sont des monstres à refuser, alors qu’en même temps, il faille cultiver le bien objectif envers tous. Il faut rester disponible pour l’être humain en lui manifestant la justice de l’effective charité.

Toutes les fois que le monde est l’empire du criminel brandissant ses crimes comme marque de pouvoir et trophée de supériorité, tel que le font les financiers contemporains, toutes les fois que le monde est dominé, structuré par quelques charognards au pouvoir qui façonnent leur privilège en trône de menace contre les humains afin de se faire obéir tout en dissuadant toute dissidence, seul le rejet de l’ordre systémique immonde généralisant l’horreur, est juste et digne.

La charité est l’amour onto-espéciel sans émotion de l’humanité en chaque individu. Il s’agit de voir en l’homme un esprit à l’image de Dieu, et de lui vouloir du bien sans jamais être niais ou naïf au point de ne pas prendre ses justes précautions contre la masse abjecte qui, hélas, en majorité écrasante, sillonne cette planète.

Rejeter le monde, c’est renvoyer implacablement sans complaisance les religions formalistes légalistes passablement fondamentalistes et pharisaïques qui accusent l’homme et veulent le rendre hypocritement esclave de l’impossible observance minutieuse de la loi selon la lettre faisant mine d’ignorer que les circonstances humaines sont situationnelles et non prédéfinies. Car c’est au principe de foi en Dieu, d’amour de Dieu, de justice envers l’humain et de juste usage de sa nature globale, que la loi invite sinon elle dévie en esclavage plutôt qu’en libération par rapport au mal. Dieu, à travers l’enseignement du Christ, nous libère de la raideur des chartes en nous suggérant la Vérité intérieure d’Esprit par la loi à adapter, laquelle ne fait qu’indiquer sans s’imposer rigidement comme texte. 

Transmettre aux enfants une éducation véhiculant un autre rapport au social pour qu’il ne reproduise point à leur tour, au futur, les ignominies du présent! 

Faire en sorte que l’enfant perçoive spirituellement et moralement comme de la prostitution, toute soumission au mal systémique dominant par ses pressions et subornations idéologiques à travers l’institution sociale physique et idéelle qui orchestre la culture, car rien n’est plus prostituant que la soumission au mauvais dûment avéré et constaté, sera un bel essor au changement et à la libération.    

Nous comprenons que dans un ordre du monde qui ne tient que par des justifications biaisées et manipulatrices, la morale simple et vraie qui réclame la justice et non simplement le droit adapté aux prérogatives des puissants, soit source de frustration et d’ennui chez les manipulateurs, profiteurs du monde tel qu’il est et les aliénés, cohue programmée par la matrice idéologique de l’ordre établi.

Le vocable monde, dans sa polysémie, est en soi un ensemble de mondes sémantiques. Le monde-humanité, le seul à aimer, étant celui de la nature humaine, est incompatible avec le monde-idéologie, incompatible aussi avec le monde-légalisme des structures de l’asservissement établi par les grands prédateurs politico-économiques. Et, tout élément du monde-cosmos qu’il est, en tant qu’être de la nature, l’homme est, par sa dimension spirituelle, transcendant vis-à-vis de la nature tangible sans en être pour autant incompatible, puisqu’il y est pour cheminer vers les ailleurs. Il lui faut néanmoins spiritualiser son rapport à la nature extérieure pour accomplir sa propre nature bien assumée. Tout un programme de vie!

Dans un contexte où, par leur sentiment immonde et de pierre, leur méchanceté crasse et indécrottable, la plupart des meneurs  systémiques et leurs foules suivistes ressemblent à des coprolithes mouvants, il est essentiel de se purifier globalement, spirituellement en Dieu pour rester humain. Car l’humanité dans le monde tel qu’il est, reste quasi putative, vouée aux assauts abortifs du monstre social contre la nature humaine.

Le monde doit être perçu comme moyen et jamais fin, discerné exclusivement comme tremplin vers la plénitude entéléchique et c’est là son paradoxe: l’homme doit y vivre pleinement en le transcendant sans jamais s’y empêtrer. Vivre pleinement au monde et s’évertuer précisément à le dépasser pour agir selon les principes prédominants de la sphère spirituelle, le combat supérieur de l’esprit conscient de soi, qui y décèle sa raison d’être sur terre, tel est le conatus de l’homme qui s’assume et sait bien vivre au monde…

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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