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Par Camille Loty Malebranche

 

Nous appelons peopolisation culturelle médiatique cette méthode, cet art affûté des médias d’influence (mainstream) de faire vivre par procuration à monsieur tout le monde, les délires de leurs idoles du spectacle - stars de toutes sortes - en lui donnant même la parole en direct sur des sujets de banalité comme la vie desdites stars pour lui faire éprouver artificiellement la sensation de la célébrité.


La presse mainstream en sa part dite « people » est une sorte de miroir aux alouettes pour les anonymes projetant leur vœu de célébrité impossible, leur anonymat ainsi conjuré sur l’image de leurs idoles, les stars de toutes sortes et de tous registres auxquelles ils s’identifient.

 

Ainsi, en misant sur le mimétisme social, les « élites » se jouent des masses en les faisant grimacer grotesquement par de la singerie idiote abêtissante sans en avoir l’air!
  

Le loisir et certaines formes de soi disant informations que véhiculent lesdits médias mainstream, sont pour une bonne part de l’orchestration du banal transformé en montagne de papotages médiatiques sensationnalistes pour permettre l’assouvissement des multitudes médiophiles voire médiomanes en notre monde d'extraversion. Pour maintenir la débilitation des masses, les médias people figent leur attention sur des icônes, ces érigés stars des domaines publics, les fameux champs pris en main par la presse de masse surenchérissant leur exposition des faits et rumeurs croustillants de la vie privée des gens de la politique et du spectacle...

 

Nous sommes à l’heure du diktat médiatique jet set où les stars standardisent les valeurs dans une société brassant constamment le vide, et qui veut toutefois se montrer porteuse de sens logique et moral, s’ériger moralisatrice. Alors, les puissants de l’idéologie font ostentation des valeurs fausses du moralisme d’exhibition manifesté par les idoles (stars) de la populace innombrable, la foule qui fait loi dans les votes, les ventes à coups de vanités vulgaires.

 

Le flot de salive ou d’encre malsaines des journaleux systémiques - pas seulement ceux préposés aux programmes de loisirs, mais de tous ceux qui, le plus sérieusement du monde, sont présentateurs de nouvelles - qui coule au point de puer à travers l'écran ou le papier, est symptomatique de la stérile vacuité qui happe plusieurs consommateurs de cette forme de programmation médiatique par toutes les béances  de l'inculture.

 

Quand sévit l'inculture, c'est l'encanaillement qui étend ses tentacules dévorants de débilitation des intelligences, d'abêtissement de l'entendement.

 

Alors que les médias monopolisent l’espace public et l’éducation informelle des masses - éducation de loin plus puissante en impact sur les réflexes conscients ou inconscients des multitudes que sa sœur formelle - toute élévation des caractères et humanisation des tempéraments doit désormais passer par une réorientation des buts visés par les médias. La sorte de société voulue s’exprime en bonne part dans nos médias, et que nul ne considère le journal et le journaliste respectivement comme juste un organe d’information et un informateur, ce sont des moules de la vision collective et des agents protagonistes du conditionnement mental et comportemental des peuples. 


La peopolisation est l’arme du pouvoir oligarchique pour berner les masses sur leur prétendue liberté, une liberté servile envers le marché et la consommation, une liberté de simulacres et d’apparences où même le look soi disant non classique et non aligné est là pour enrichir le marché au plus fort des simagrées de parure, tel l’anneau au septum et aux organes génitaux, le tatouage tous azimuts et le corps quasi nu même habillé car dévoilé par le design de certains vêtements griffés choyés par des consommateurs d’extravagance, obnubilés par l’apparence révoltée conférée par la mode non classique, anticonformiste…

 

La peopolisation opère la pire des inversions, elle donne le pouvoir aux goûts malsains et vils des foules et astreignent tous à cette vulgarité qu’elle érige en culture tout en rejetant toute activité intellectuelle voire culturelle qui ne soit pas immédiatement rentable pour les médias et les marchands qui les gouvernent.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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