/image%2F0551099%2F20160910%2Fob_29ef8a_6929444-mountains-sunshine.jpg)
Par Camille Loty Malebranche
La liberté est tributaire du stade d’évolution mentale pour assumer l’humanité effective. Tant que l’homme n’aura atteint ce stade individuel d’évolution mentale de sujet conscient pleinement apte à juger juste pour bien agir avec équité, il n’y aura pas de libération véritable dans les sociétés humaines. L’homme, ce sujet qui se manifeste dans le monde, doit dépasser son individualité vers le niveau de personne. Arriver à l’unité de son être comme conscience individuelle et acteur social.
L’homme devra parvenir à ce que je nomme l’hénologie subjectale, un niveau où le sujet devenu personne est un et harmonieux dans l’assumation de ses dimensions tant ontologiques que sociale.
Au stade personnel, il n’y a de liberté pérenne que par l’harmonie intérieure de l’homme avec lui-même selon la vérité de sa nature, car vivre contre sa propre nature, et précisément s’aliéner en dénaturant son être, si toute aliénation est servitude, celle-ci, l’aliénation ontologique, est une chaîne imperceptible qui attire toutes les chaînes perceptibles qui lient les humains depuis l’avènement de l’espèce. Pire que toutes les abjections, l’aliénation du soi est une pernicieuse servitude qui chambarde de l’intérieur humain, toute émancipation humaine possible. Le rapport de l’homme à la liberté est un espace d’expérimentation du sujet humain, ce que j’appelle une suilogie (auto-apprentissage du sujet humain s'étudiant lui-même), en tant que champ de l’homme qui - par delà sa vérité intérieure à quoi lui seul a accès, s'il apprend à en prendre conscience, étant inconnaissable à autrui - s’extériorise immanquablement comme dimension pensante-agissante dans le monde.
Liberté et société.
Les « élites », dans leur bouffissure du moi oligarchique, sont toujours d'abord contre les plus petits de chez elles au moment où elles jouent sur une sorte d'ego collectif transcendant qui se nomme la "nation", le "nous" alors que précisément cette nation est empêchée d'existence effective par l'État oligarchique des élites ploutocrates.
L’État aux mains de l’oligarchie, cette véritable classe du pouvoir, est impitoyablement Moloch et ne peut logiquement tendre qu’à réduire l'individu à son individualité en faisant tout pour bloquer son évolution au stade de personne plénière c’est-à-dire de conscience qui prend distance de sa fonction de simple membre indifférencié du groupe où il pourrait s'assumer citoyen, souverain dans la cité grâce au rapport idéel sciemment partagé par débats et discussions rationnelles avec d'autres citoyens. Car la libération sociale est collective et pleinement citoyenne, pas individuelle. Néanmoins, pour la libération sociale pérenne de l'homme, je veux dire un type de libération qui ne se corrompra point ultérieurement par les ambitions des malades de l’instinct pathologique de domination voulant faire le chef après les acquis de la libération révolutionnaire, il faut que l’individu devienne sujet social assumé pour être pleinement capable d'un rapport souverain avec des pairs souverains, ayant refusé autant d’être dominé que d’être dominateur; car la liberté ne saurait être le déplacement du pouvoir de dominer, le reclassement de la servitude. Un sujet qui rejette tout pouvoir vertical pour une horizontalité de justice collaborative en toutes choses entre des humains vraiment égaux en droit et conscients de leur devoir. Un sujet qui affirme la liberté comme lieu de suprématie de droit, de devoir et de respect pour la primauté de l’humanité collective.
Liberté et nature humaine.
La liberté n’est dignité que parce qu’elle rend à l’homme la prérogative fondamentale d’accomplir sa vérité, sa nature à travers les méandres des situations et la pluralité des contextes existentiels. Si la liberté se dévoie en déformant la nature de l’homme, elle se retourne donc contre elle-même et contre l’homme. Une liberté aliénée est le meurtre de l’humanité par ce qui lui est donné pour se construire et vivre son ipséité de manière idoine selon son essence.
La liberté est assumation du soi supérieur envers et contre les embûches et obstacles d’un monde déviant qui veut séquestrer la nature humaine véritable pour en faire le sous-produit de ses perversions.
La liberté ontologique est le chant de l’homme regagnant sa sphère originelle d’esprit porteur de la déité et accueillant donc sa part de divinité de fils de Dieu assumé!
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION - 2018
Politique de Reproduction
Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.