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Par Camille Loty Malebranche


Le capitalisme est au plan logique, axiologie insensée propre à une weltanschauung déviante; un ordre logique de la fausseté basé sur l’exaltation des apparences et l’exhibitionnisme matérialiste de la propriété et de l’accumulation. Un ordre où le bien matériel n’est plus de service et d’efficacité d’usage mais d’ostentation de luxe à travers un excès de consommation inutile et marque de classe par son propriétaire.

Les valeurs capitalistes sont toutes biaisées par la quasi primauté de la seule et exclusive valeur d’échange qui permet l’acquisition de la propriété. Ainsi, l’honnêteté, l’interdiction de voler, le respect altruiste du prochain sont tous subordonnés en capitalisme, par le pouvoir pécuniaire des hommes. C’est pourquoi, il est loisible dans le capitalisme de faire obéir quasiment tous aux patrons assez souvent prédateurs économiques dont certains sont directement ou indirectement des criminels odieux. De toute façon, l’argent n’y ayant jamais de mauvaise odeur, la société capitaliste enseigne l’obéissance à tous grands riches patrons, même ceux qui pillent et paupérisent des pays étrangers partout sur la planète qu’ils font peau de chagrin et de misère par la maltraitance des hommes et la destruction de l’environnement, ceux qui obèrent leur peuple par la finance, ceux qui, grands héritiers, lavent les fortunes sales de leurs parents mafieux, colons, esclavagistes, impérialistes, proxénètes, prostitués de luxe quand ils ne le sont pas eux-mêmes… En vérité, fors les grands riches, seuls des idéologues par cynisme intéressé et des naïfs en proie à la débilité de leur ignorance, peuvent trouver du bien au capitalisme tel qu'il est sur la face du monde. 

Premier défaut capital capitaliste

Dans sa modalité de manipulation permanente, outre la création de besoin factice d’objets inutiles à acheter, constatée par tout analyste de la société de consommation - consommation rendue compulsive, et qui est le substrat même de l'économie de marché - le capitalisme orchestre chez l'homme l'illusion de se posséder à partir des possessions matérielles qu'il acquiert, en lui créant ce que j'appellerai l'instinct de propriété et le délire du possédant par où il se leurre de grandeur là où il n’est que déchu sur le plan de son humanité! 

La morale et la justice sont un vernis dont les capitalistes savent brillamment jouer, les exhibant sciemment pour fasciner les multitudes en leur inculquant un code de mérites là où priment la vénalité, le lugubre devoir de soumission aux corrupteurs systémiques tels les banquiers pour subsister, sans omettre le fait hideusement injuste que les plus grands mérites effectifs de l'individu sont carrément exclus et niés si les structures viciées des vicieuses classes possédantes et de l'État putréfié à leur service ne veulent point les reconnaître et les utiliser.

Deuxième défaut capital capitaliste 

La deuxième bévue instillée par le capitalisme à la conscience qu’il dénature, est une sorte d’essentialisation de la valeur objectale marchande au-dessus du statut du sujet. Comme si le sujet humain prenait forme et importance à partir de ses acquisitions comme propriétaire. Là, nous sommes non seulement au fond abyssal de la bêtise capitaliste, mais dans l’abîme sans fond de la bêtise stricto sensu, la fosse de l’abêtissement et de l’autoréification sous-objectale des individus se définissant surhommes au nom de leurs biens de consommation! L’objet devient donc dispensateur de sens, de rang, d’essence chez la plupart des sujets humains au sein du capitalisme! Aliénation ontologique! Vous croyez que j’exagère? Alors répondez-moi pourquoi tous ces gens prêts à tout, à briser leur couple, à rompre de grandes amitiés, à vendre leur corps dans des boîtes, à vendre leur image intime sur le web, à trahir leurs proches, leur classe, leur conviction pour de l’argent qui leur permettra d’acheter et de posséder, ce, en se vendant aux pires corrupteurs, se prêtant parfois pour les pires abominations inimaginables par appât du gain? Pourquoi ces establishments approuvés par la majorité bête, lorsqu’ils vont bombarder, provoquer des guerres afin d’emporter les richesses des pays militairement plus faibles? Si ce n’est tout simplement parce que les hommes se mesurent à l’aune de leurs propriétés matérielles. Se considèrent-ils êtres humains sans cette chose que la conscience collective capitaliste a déformée, je cite l’utilité efficace des biens, subvertie et dénaturée en délire de sens et de supériorité par l’avoir selon l’instinct de propriété et le délire du possédant susdits dans ce texte? On peut mentionner également certaines injures capitalistes comme celles ayant rapport à la pauvreté, au statut de classe, qui sont des formes aberrantes de la mystification de la nature humaine par l’imbécile essentialisme matérialiste. Là, l’on rencontre de vrais schizophrènes de classe, la folie de l'homme des classes moyennes délirant et voulant être bourgeois, comme si c’était une qualité, une vertu existentielle! Dans les pays pauvres, l’on retrouve aussi de ces fous furieux qui vont jusqu’à s’égosiller pour crier à autrui qu’ils sont "bourgeois", un bourgeoisisme sinistre, posture de pure bassesse par ses ignominies sociales, où ils croient grandir de leur état de moins que rien à celui de surhomme. J’ai personnellement rencontré dans un café à l’étranger, un ex ministre caribéen - ministre d’un dictateur sanguinaire et voleur de deniers publics -, qui, éhonté, ressassait bêtement, niaisement à tous ceux à qui il s’adressait: "je suis un bourgeois"! Ridicule hein! Hélas! La folie des grandeurs du matérialisme social, folie de classe, est une des grandes pathologies capitalistes! L’on comprend pourquoi les lugubres roitelets d’abîme qui dirigent les pays pauvres et malfamés, sont les premiers exterminateurs desdits pays qu’ils rendent plus malfamés, plus gueux encore, une fois placés à la tête de l’État. Un État conservé sans structure légale opératoire par ces exterminateurs de pays, afin de pouvoir arbitrairement disposer de l’argent étatique. Car pour ces sous-ordures du capitalisme et du bourgeoisisme, il est un réflexe macabre de pillard des caisses de l’État afin de devenir "bourgeois"! Il est même des faméliques du quart monde, pitoyables demeurés, qui, une fois à l’étranger, se disent d’appartenance bourgeoise, simplement pour avoir habité une bicoque dans un quartier de classes moyennes plus ou moins aisées de leur pays d’origine!

Ah! vraiment! Le capitalisme entretient une des plus toxiques crises qui soient, crise de l’identité sociale, crise qu’il convient de désigner sous le néologisme d’"exaltation bourgeoisiste", sorte de folie qui affecte une foule d’individus apparemment sains à priori! 

Troisième défaut capital capitaliste.

L’altération des relations humaines déshumanisées, est un autre ravage du capitalisme dans la civilisation. Le capitalisme intronise toujours, même très sournoisement, un rapport complexe de complexés matérialistes, fignolé via le matérialisme de classe derrière les interactions interpersonnelles. Il est de fait, un démantèlement du caractère sain des relations humaines dans le mode d’être du capitalisme qui façonne subrepticement une perception matérialiste de soi entre les individus en rapport. Je prendrai un exemple simple pour illustrer mes dires : deux individus non fortunés qui vivent ensemble fraternellement comme les meilleurs amis du monde, pensez-vous que si l’un gagne un jour, des millions à loterie, tandis que l’autre reste pauvre, leur relation va demeurer pareille sans une volonté de supériorité dominatrice chez le gagnant et un ressentiment qui peut aller au complexe d’infériorité chez l’autre resté pauvre? Bien-sûr, il est des cas où les deux seront assez grands pour que cela ne provoque aucun changement de ton ni de sincérité dans leur amitié et leur relation restée saine, où, même, celui qui a, partage amicalement fraternellement et sans sous-entendu avec son ami. Mais vous et moi savons que c’est l’exception. Car le capitalisme engendre l’imbécile arrogance matérialiste et le délire de classe chez d’innombrables prétendus humains qu’il rend minablement complexés, les rendant ainsi plus bêtes que la bête envers eux-mêmes et les autres; car la bête au moins est en congruence avec sa nature dont elle est emplie, nature exprimée même quand elle (la bête) manifeste son caractère très animal et violent! Quant au capitalisme, il porte les humains à s’évaluer sur le vide essentialisé à travers les billevesées des financiers en augmentant une violence animale meurtrière chez l’être humain obsédé de rang et grandeur par l’accumulation. La puissance du capitaliste est effectivement un vide que l’idéologie essentialise, vide si criant, que n’importe quel milliardaire en grave conflit avec le système et tombé en disgrâce systémique face à ses pairs, peut devenir du jour au lendemain, pauvre par le gel de ses comptes et la saisie de ses biens, tandis qu’il va en prison. 

En guise d’épilogue...

Je dis ces trois défauts, capitaux, dans cette critique pratique du faire capitaliste, puisqu’il s’agit de modes de vision pervers, eux-mêmes générateurs de multiples autres défauts à l'échelle des individus et classes, comme pour les péchés dits capitaux qui englobent une infinité de péchés! Ce à quoi, je vous appelle en ce texte, ce n’est pas de refuser toutes les belles choses utiles que vous aimez ni de vous priver de vous offrir un confort matériel digne de vous, non; il s’agit de demeurer frugal, d’éviter le piège du non sens de consommer pour consommer à travers une course au bonheur que cela apporterait, en oubliant que les bons rapports d’amitié saine, de considération humaine, d’amour vrai et d’affection sont avec la santé, l’harmonie intérieure, les socles du seuil de bonheur possible ici-bas où ils doivent primer les choses matérielles. Il faut comprendre que l’argent, les biens doivent simplement être un soutien au service de nos besoins effectifs et non une carte identitaire de notre être qui est substance transcendante et non un pion ou un jouet du système de marché et de classes. 

Se départir de la mentalité capitaliste corruptrice est un des pas nécessaires vers la vraie conquête de soi car la transcendance des inessentialités matérielles est une des exigences axiologiques pour la libération tant spirituelle, intellectuelle que morale de l’homo viator sur la route de sa vérité, son entéléchie!


CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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