Message et langage, continuum de la substance exprimée par le sujet humain…

Par Camille Loty Malebranche

Le message que contient l’expression d’un locuteur et le langage que choisit ce locuteur sont en fait un continuum plutôt qu’une contingence formelle qui serait verbale d’un fond qui incarnerait la cogitation. Message et langage fondent la substance duelle de la communication en en orchestrant la nature de l’interaction avec l’allocutaire ou le lecteur ciblé. Une interaction forte ou faible, apte ou inapte à mobiliser le destinataire. Le tact du bon communicateur, c’est de trouver la finesse de l’expression pour la justesse de l’exprimé capable de véhiculer en toute puissance et pertinence le contenu voulu comme finalité de sa communication.

Penser se faisant immédiatement dans un langage, ce, même si tout locuteur averti travaillera par la suite le langage si nécessaire, le message d’un humain reste, en deçà et par delà tout le travail esthétique ou littéraire, un langage de germination de la pensée elle-même qui s’y manifeste comme empreinte d’une conscience qui exprime et s’exprime soit en créant soit en répétant dans le but d’atteindre l’autre.

En expression littéraire, le mot est à la fois un matériel et un matériau car outil de travail et chose travaillée - matière première en dépit de leur immatérialité - de la littérature.

Il est, dans l’idéologie, au sérail sociopolitique des discours de persuasion du peuple par les demandeurs de pouvoir, des messages préfabriqués pour exciter les foules par du sensationnalisme surexcitant mais fondamentalement plat sans enracinement dans la profondeur critique des causalités de la condition déplorable du monde! Le genre de propos qui puent la vilenie infecte des pires manipulations délétères. En général, en notre temps de fangeuses menteries officielles, les experts de service, les orateurs affairistes et serviles de l’ordre du monde, nous crachent des bêtises sournoises enrobées d’expertise apparente! Les déclarations d’experts grassement payés pour dire faux en mimant le vrai, ne valent que ce qu’ils valent! En vérité, le propos d'un expert officiel qui brasse « science » et intérêt idéologique de mode a des attraits excitants de la prostitution, tel un effeuillage médiatique. C’est comme l’aboiement de chiens de chasse gourmands insatiablement avides sur un lieu déjà saturé de carne et de tripailles nauséeuses, pour solliciter encore davantage de curées de leurs maîtres chasseurs par excès de zèle et de chant flagorneur.

Heureusement qu’ailleurs, loin de cette déchetterie politicienne voire politicarde et médiatique, le message véritable existe, et, quand il apparaît, il fait corps avec son porteur qui y déverse sa conviction. Pour l’homme véridique s’exprimant loin des propagandes factices avec force de ruminations intéressées et détachées de leur intention profonde, le message imprègne le langage du soi et dit la vérité de l’esprit, la plénitude de la conscience manifestant son état rationnel, émotionnel tout comme ses déterminations supra-rationnelles ou métaphysiques si celles-ci sont en lui présentes. Si un tel homme se trompe, c’est de bonne foi par cette part toujours possible d’erreur qui est en tout homme… Alors, en toute souveraineté, l’homme véridique s’exprime toujours sans demander permission aux recteurs officiels du droit d’expression, hypocrite droit d’expression dans une société régie par et pour des oligarques dominateurs qui attendent en cerbères, l’occasion de punir par toutes formes d’excommunications inavouées, tout porteur de vérité exprimée sans leur autorisation.

Disons, par ailleurs, qu’en toutes circonstances, dès que l’homme dit sa pensée, le message qu’il porte, est imprimé en son langage idiosyncratique qui manifeste son histoire individuelle, son tempérament, son assumation des différentes dimensions de personne humaine. C’est pourquoi, il est toujours risqué de parler de près à des inconnus et à n’importe qui, j’en sais long, car celui ou celle à qui tu parles, peut colporter toutes les laideurs du monde en son être rendu littéralement ordurier et ainsi ignoblement t’incommoder par ses émanations malsaines.

Il faut, tout en se protégeant en se tenant à distance de la racaille multiple des villes une fois identifiée - loin de ces sous-produits anthropomorphes d’une civilisation pathologique et pathogène - communiquer de loin comme de près mais en sachant se taire à temps quand l’autre trop infra-humain, ne le mérite point (ne pas jeter ses perles aux pourceaux, dit le Christ) ou ajuster le niveau, s’il est juste question d’inaptitude intellectuelle et langagière! L’infra-humanité ici dite peut paraître méprisante mais les minables pour la plupart très scolarisés que je rencontre assez souvent dans nos villes de soi disant civilisés, ces moins que rien qui confondent tout et rien, et radotent avec bête suffisance, sont infra-humains et dédaignables!

Pour revenir au thème de cet entretien, que pouvons-nous dire de l’interaction du message et du langage!? Je réaffirme que message et langage sont un continuum de la substance idéelle exprimée, une synthétisation de l’état subjectal du locuteur par la subjectivité ponctuelle de l’expression où à côté des idées, son être lui-même se donne à voir transparaissant dans son expression…

L’homme qui dit ou écrit, exprime mais aussi s’exprime, se dévoile, manifeste son stade de conscience…

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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