Par Camille Loty Malebranche

L’amour du peuple n’est ni démolâtrie ni angélisme populiste mais proclamation de la justice sociale comme part de la justice en général sans quoi c’est l’injustice et ses infamies qui affectent l’économie et la politique, salissant toute la gouvernance et délégitiment le gouvernement. Les privilèges abusifs et l’altération du mérite constituent deux grands abîmes d’injustice sociale.
La justice est l’amour principiel du bien et de l’équité perçu comme obligation envers les humains, envers le peuple quand il s’agit de politique. Nous n’idéalisons pas le peuple ni ne diabolisons quiconque, toutefois nous conspuons l’ordre systémique injuste et ses structurateurs, ses mainteneurs, ses profiteurs. Nous défendons et servons la justice avec discernement et sans discrimination avouée ou cachée.
La justice sociale, c’est l’engagement institutionnel pour le bien des hommes, un bien sans bonasserie, qui reste ferme contre les dérives et défauts des masses tout en leur faisant du bien, tout en planifiant tout pour que tous aient accès au meilleur disponible et possible. Ce n’est jamais l’excentrique cinoche politicien pour se faire artificiellement voir plus juste que tous au monde!
La justice sociale, la justice stricto sensu, n’est pas de l’histrionisme des politiciens de scène et de foire qui envahissent répugnamment le paysage des États! Parmi les dons de la justice à tous, l’éducation humano-citoyenne pour humaniser le nombre afin d’éviter certaines attitudes ignorantes et méchantes de meute, doit être un pilier angulaire.
Dans l’épisode de la foule qui a suivi Jésus sur la route des prétoires puis du calvaire, cette même foule qui l’acclamait pourtant avant de l’abandonner puis de l’accabler de leur haine au point de demander sa mort, il est clair que le peuple, les masses sont une force brute versatile, facilement exploitable pour le pire en certaines circonstances d’ignorance, de motivation systémique malfaisante exploitée par des élites toxiques et criminelles.
Nous vivons un monde où l’idéologie empreint et imprègne le mental de tous par une fausse tolérance pseudo-démocratique, qui est en fait de l’embrigadement dans la pensée dominante qui sait ostraciser en douceur tout résistant par de la punition multiple, notamment économique. Haïr, dénigrer, accuser sont l’essentiel de cette vision oligarchique massivement et grossièrement suivie par les multitudes populacières. Ainsi, sans avoir nécessairement recours à la répression directe, la démocratie des ploutocrates, est une forme de totalitarisme qui n’ose dire son nom. Un totalitarisme que quelques-uns, quelques oligarques infligent comme mode de penser soi disant libre à grands coups de propagandes médiatiques cyniquement soutenues de « théories » des spécialistes de service… Ainsi, la plupart des individus proches, malgré parfois des apparences de civilisation, sont de purs barbares aliénés dès que telle occurrence réveille le réflexe systémique de défendre les salissures idéologiques des chacals du pouvoir institutionnel.
Quand le peuple est pris entre de sinistres plaisantins idéologues jouant les spécialistes et de grotesques histrions politicards manipulateurs, il n’y a d’espace que pour le totalitarisme souriant et la populacerie débile d’une démocratie factice. Dans de telles scélératesses, la vraie justice - hors champ du film niais des politiciens de scène - est copieusement bafouée parce que sans intérêt propagandiste.
Les peuples, comme les hommes, ont de vilains défauts qu’ils peuvent constamment dépasser s’ils sont orienté par de vraies élites s’astreignant elles-mêmes aux grands principes de justice plutôt que d’apparat. Les élites doivent être le levier de la perfectibilité sociale et populaire, à défaut de quoi - comme c’est hélas si souvent le cas - elles deviennent au mieux de simples ombres inutiles ou au pire des forces déviantes qui pourrissent le mental collectif tout en altérant le destin populaire. Dans les cas extrêmes d’indignité et de corruption de leur vocation, les élites indues, méprisables, qui se vautrent dans les vices de la vénalité et du sybaritisme, ne méritent que d’être déchues de leur statut par le mépris et la révolte populaires.
Les peuples ont le choix d’un communautarisme où prévaut la subsidiarité collective comme expression rapprochée de leur souveraineté administrative directe ou de rester dans une pseudo-démocratie de l’éloignement d’élus le plus souvent au service des oligarchies.
La justice sociale est le premier droit dévolu au peuple car il s’agit d’établir les fondements d’humanité du vivre ensemble afin d’éviter que la collectivité humaine, le mitsein qu’est la nation ne prenne des allures sylvestres, ne reproduise les bêtises bestiales autorisées par la loi du plus fort. Voilà pourquoi, toute institution, tout État orchestré par une oligarchie aux privilèges excessifs et tyranniques qui bafouent la justice en dehors des privilèges justes populairement voulus et mesurés pour services ou valeurs spéciales reconnus dans une société humaine, est illégitime et devrait être proscrit!
La justice sociale bien établie orchestre un humanisme politique, humanisme collectif par la souveraineté non d’égalité oiseuse mais d’équité et de respect de la dignité de chacun et de la nation, et, c’est précisément pourquoi, tout privilège de classe lui est contraire; tout privilège qui n’est pas de mérite vrai ou de service reconnu, lui est inadmissible!
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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