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Par Camille Loty Malebranche
L’innocence est avant tout une volonté de pureté agissante et de bonté lucide de la conscience comme voies de la justice, et c’est pourquoi dans son emmétropie logico-morale, l’innocence proclame que la nature humaine, se dénature, devient coupable et se salit chaque fois qu’un humain déroge aux justes principes immanents à l’humanité.
L’innocence n’est pas la pureté mais la poursuite de la noblesse de vision qui est pureté d'intention, par une conscience humaine dans la pensée et l’action par souci de justice. L’enfant de bas âge est simplement pur pas innocent car il n’a pas encore le pourvoir et l’occasion d’exercer sciemment et consciemment son jugement en pensée et action. Un peu comme la virginité de la fille-enfant, pucelle à cause de l’âge, ne peut constituer une preuve de chasteté. Il n’y a donc pas d’innocence espécielle originelle mais une "pureté" infantile. L’innocence est donc dans sa rarissime présence parmi les minorités saines de ce monde malsain, toujours adulte et pleine de maturité!
L’innocence crache dédaigneusement sur l’ostentation de justice formelle d’un ordre du monde où les pires protagonistes de la méchanceté systémique sont institutionnellement chefs, législateurs, prêtres, et précepteurs...! Comme si les grands crimes mondiaux: la paupérisation qui broie les majorités par la séquestration oligarchique de tous les biens communs des peuples, la création ou le maintien de maladies par les pharmaceutiques et le système médical pour le profit pécuniaire, les guerres menées pour enrichir des industriels de l’armement, la misère matérielle orchestrée par la spéculation financière des banquiers, pouvaient exister fatalement d’eux-mêmes, sans ignobles coupables profiteurs, sans immondes criminels de masse!
Voilà pourquoi la naïveté est coupable! La naïveté est en somme, la corruption de l’innocence par inaptitude à regarder pour voir, aveugle donc volontaire et complice de tous les monstres, elle qui patauge dans les miasmes du monde en se laissant mener en toute complaisance selon les apparences de la vertu systémique et les mignardises de la morale officielle institutionnelle!
L’innocent est un vigilant du sens véritable et du jugement juste, en aucun cas, il ne peut être naïf face à un monde corrupteur de sens et aliénateur des principes aléthiques du jugement.
L’innocent sait que les accusations, la partialité, le préjugé et la haine sont les choses au monde les plus répandues au niveau du jugement commun où l’indolence intellectuelle mine la logique rigoureuse, où la platitude des flatteurs piétinent la morale vraie en crachant des sentences courtisanes, où la horde des suivistes répètent et adoptent les mensonges préfabriqués des ogres...
L’innocent sait que ce monde est un carcan ténébreux contre la clarté des essences. Un monde qui dresse des murs contre le bien et le beau et qui emmure les splendeurs en altérant les natures!
Non l’innocent n’est pas naïf, car le naïf est débile et croit au monde, alors que l’innocent affirme et assume la lumière de l’intelligence et le courage des vérités éludées par les hordes mondaines lucifuges; l’innocent brandit les hauteurs et profondeurs de l’esprit contre l’exaltation massive des apparences et des fausses évidences par les cohues vulgaires, agressives, innombrables.
L’innocent est le révolté de l’authenticité et de l’humanité contre le factice qui déshumanise! L’innocent conspue la géhenne mondaine matérialiste qui orchestre le pouvoir des structures de domination par la tyrannie de l’avoir contre l’être de l’homme.
L’innocent est un guerrier de la transparence qui pourfend les dissimulations des idoles intronisées et la mascarade trompeuse des morales hypocrites d’un ordre grossier et malsain, qui use de préceptes de justice pour asservir les faibles tandis que les grands tyrans criminels sont idolâtrés et règnent précisément par la violation systématique des mêmes préceptes.
L’innocent se rit dédaigneusement d’un monde de fausseté, où piller structurellement est le privilège des grands qui osent vitupérer le « voleur » de pain!
Non, l’innocent ne saurait être naïf! Car il voit le monde sans masque dans toutes les hideuses difformités et nudités des rois; et la vilenie rampante, reptilienne posture des danseurs de cour prostitués au lupanar des trônes!
L’innocent persifle le maniérisme pudibond d’une société marchande de toutes sortes et de traite humaine par l’image, qui use du corps comme chose iconique sexuée séductrice, mais blâme le regard et le voyeurisme qu’elle entretient à travers ses catins couvertes de luxe et de luxuriance car payées pour vendre la luxure de leur gestuelle à travers leur prostitution taboue!
l’innocent n’est jamais dupe dans sa lecture sans complaisance de ce temps de grands hypocrites moralisateurs et légalistes! Rebuts vivants de lubricité sale, maculés et infects de toutes les puanteurs masquées, qui terrorisent, accusent et condamnent au nom de la pudeur pour se faire accroire sains d’esprit et justes! Leur morale du monde est si immonde que leur bordel économique fabrique littéralement des masses d'affamés de tous les genres et de tous les sexes, prêts à se prostituer pour que de riches pervers puissent opérer leur tourisme de prédation et d’abomination sexuelle en toute légalité dans des pays mal famés et affamés!
L’innocent assume son opposition au nom de la justice même s’il sait que ses ennemis sont parmi les plus imbéciles, les plus naïves victimes du mal qu’il combat par engagement de son être en conscience spirituelle et transcendante.
L’innocent dit que ce monde est la honte des hommes et devient un oxymore menteur chaque fois qu’on le dit humain, car ce dernier prédicat accuse l’humanité de désertion de sa propre nature pour des colifichets méprisables d’intérêts minables et abominables que la bêtise humaine croit supérieure à l’homme lui-même! Un ordre du monde qui n’en finit pas de tisser macabrement les rétiaires de l’ostracisme du jugement vrai, de l’excommunication du sens altéré par d’aberrants ersatz, un monde sordide, coupable de la réclusion idéologique de l’innocence!
L’innocent conspue le fond de délire de puissance avec la haine pathologique, la malfaisance qu’elle entraîne chez les rois dominants l’ordre, les roturiers qui les singent et toutes les multitudes qui galvaudent la nature humaine, perdus, déshumanisés dans la foule des incohérences et des déchéances de la dénaturation sans souci de la moindre innocence!
L’innocence active est pugnace de la pureté qui est harmonie de l’homme avec l’esprit, sa nature, c’est pourquoi tous les bons et justes combats d’humanité, de liberté, de justice, de paix et de spiritualité sont les siens!
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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