/image%2F0551099%2F20160910%2Fob_29ef8a_6929444-mountains-sunshine.jpg)
Par Camille Loty Malebranche
Il est tant de modes d'aliénations dans notre société du paraître et de la facticité, qu'on pourrait finir par en oublier le contraire sain de l'aliénation qu'est l'authenticité, authenticité dans la quête de soi et du sens loin des mainmises préalables du marché et toute la rage délirante de l'avoir qui s'y rattache. Loin des simulacres de classe ou de valeurs! Je parle de la sorte puisque des fois, l'aliéné est si ancré dans ses travers, si invasif dans la civilisation qu'il pourrait nous faire rater les vraies choses, la part du sain par ses insanités instituées, systématisées, érigées en mode de vie quasi forcé à travers la politique et l'économie, ces chevilles ouvrières de toute société.
Je vois, bien-sûr, l'aliénation métaphysique orchestrée par des légions de religions institutionnelles ou le scientisme dans un monde où d'innombrables religions sont tellement au service du pouvoir et de l'idéologie théologique, qu'elles déforment la nature de la spiritualité alors que le scientisme se cache derrière la science pour idéologiser un anti-spiritualisme ignare, un athéisme populacier. Et, comme la projection vers la fin est chose capitale dans la détermination du sain ou du malsain parce que motivant l'homme et mobilisant toute son énergie, je tiens donc, la spiritualité chrétienne sans prêtres ni églises comme un fondement expurgeant, une purgation rendant authentique toute téléologie humaine. Le dépassement et la mise à mort du vieil homme proposé par Christ, est, en vérité, une puissance de délivrance et de purification par la nouvelle naissance.
L’homme doit être responsif à sa vérité d’esprit. Il ne s’agit pas d’être christifié, de devenir des petits christs, la christification de l’homme même le plus christianisé n’est ni une option ni une vocation puisque précisément Jésus est le Christ unique par sa nature messianique exclusive. Il est question pour l’humain de dépasser les stigmates de la peccabilité illustrés à travers le mythe de l’adamisme pécheur ayant délaissé la véritable nature humaine. Le ministère de Jésus-Christ a précisément été de détruire par ses propres stigmates et balafres rédempteurs de crucifié les failles ontologiques que sont les péchés afin de nous en libérer à jamais. Nous sommes pécheurs mais sans damnation par la justification christique qui nous délivre de tout asservissement par la foi et la transcendance pieuse surmontant et vainquant le compulsif du charnel psychologique caractérisé par le laissez-aller, l’abandon aux plus basses tendances.
L’aliénation métaphysique par le refus ou la corruption de son essence spirituelle est, chez l’homme, un cloaque d’innombrables dérives et déviances qui finissent par sévir au sein de toute l’humanité et de la civilisation. Pour changer le monde putréfié en cours dans les corruptions multiples de ses aliénations, il faudrait d’abord que l’homme s’enracine consciemment en sa nature profonde d’esprit en mission sur cette terre! L’homme pécheur, et pécheur excessif dans ses arrogances, ses faux semblants de grandeur, une grandeur le plus souvent immonde, ne peut rien d’humainement grand dans les gloires sales, les glorioles infectes qu’il chérit!
L’homme ne pourra jamais vivre pleinement sa destinée sans recouvrer sa mission perdue d’Esprit appelé à son autoconquête selon sa nature.
La civilisation humaine reflètera toujours les manques de la cohue des infrahumains inconscients de leur sort, déshumanisés bêtement contents, pataugeant dans l’ignorance coupable de la déréliction ontologique de leur nature!...
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE