Par Camille Loty Malebranche
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Il n'y aurait de domination de l'homme par l'homme, ni de clivages sociaux pérennes, s'il n'y avait l'élaboration, l'institutionnalisation et l'imposition du sens par quelques-uns au-dessus de tous. Dominer en société, c'est imposer son sens à autrui, c'est savoir manipuler le sens pour mouler les consciences par la séquestration de l'intelligence. Si une société devient assez mature dans sa perception et conception de soi, assez évoluée dans son intellection des idées et des faits qui la concernent pour établir collectivement son sens d'elle-même et du monde, elle chambarde ses élites dominantes, devenant elle-même l'Élite.
Parmi les vernis de l'effacement démocratique des peuples, il en est un dont les asservisseurs oligarchiques se jouent sous deux formes, la soi disant presse libre qu'ils contrôlent car leur appartenant et la marginalisation de toute expression saine et vraiment critique par des interrogations pertinentes sur le système. Depuis quand la liberté d'expression existait-elle dans la société clivée où les maîtres structurels de l'économie imposent leur diktat et peuvent couper les vivres à qui ils veulent, marginaliser par leurs puissants moyens de communication de masse, toute communication alternative, libératrice!?
Les maîtres des structures socio-économiques sont le plus souvent des dictateurs qui inféodent l'État, cachés derrière la façade des institutions de la démocratie formelle! Les élites, de par leur fortune et leur mainmise sur le fonctionnement social, minent et subvertissent la liberté des peuples par leur pouvoir de déterminer le sens et le pouvoir, à travers les lois et l'orientation des politiques appliquées ainsi légalisées. Les lois, ces modes d'établissement du sens, sauf exceptions, sont presque toujours des manipulations du sens collectif par les infimes minorités. Les élites sont des tyrans du sens. Séquestreurs de la vision collective. Entendez ici le mode de vie du peuple, le sens collectif qu'est la politique, politique que lesdites élites façonnent par leur signification le plus souvent idéologique donnée aux choses où elles instituent leur signifiance de l'humain qu'elles redéfinissent, réinventent, gouvernent et instrumentalisent jusque dans les rapports entre eux des individus et des groupes mais aussi de ceux-ci à l'humanité, aux choses, au monde voire au cosmique.
Savoir se moquer de la vérité, en déterminant le sens qui leur convient au peuple, tel est l'art implacablement despotique des élites! Si au moins ils s'imposaient eux et leur sens désigné pour le bien, on s'en accommoderait en cherchant à limiter leur ego, mais presque toujours tournés vers le mal, les hommes et classes du pouvoir sont le plus souvent des monstres indécrottables qui brillent par la manipulation du sens!
La vie de l'homme et du peuple dans la société gouvernée par l'État ploutocratique bourgeois, n'est en fait qu'un mode immonde, inhumain d'usurpation sacrale du pouvoir oligarchique de déterminer le sens qui lui convient aux dépens et détriments de tous. Le sens, soit dit en passant, est l'objet permanent de convoitise pour qui - libérateur ou tyran - veut mener les peuples! Et, dans la société bourgeoise, il s'ensuit imparablement le terrifiant pouvoir usurpé, sacré de l'oligarchie qui - forte de son sens accaparé, institué et imposé à tous - instrumentalise, réifie les majorités, pour en faire de simples ustensiles de leur règne.
Dans cette perspective d'institution et d'imposition du sens, très sot qui croirait à une modalité profane par absence de religion formelle, car le pouvoir, même formellement séculier de signifier, est sacré par l'onction suprahumaine qu'il s'octroie aux dépens de la société. C'est un hiératisme anonyme, adroitement peaufiné, légalement justifié, discrètement ostensible pour être perçu sobre et authentique par le peuple malgré tous les excès où des seigneurs de l'économie et leurs prêtres politiciens séquestrent l'État, usurpent le pouvoir des nations et avec lui, chosifient l'humain redéfini au gré de leur volonté où ils s'assument par le plus abominable des péchés: le blasphème extrême et infâme délire de déicide, celui de s'imposer - eux, vulgaires mortels, immondes pécheurs, misérables impies - idoles d'un monde idolâtre où ils s'érigent ad nauseam par leur mode de répétition institutionnelle de leur sens au social, maîtres suprêmes des vies et des biens!
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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