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Par Camille Loty Malebranche 

 

Je vous propose aujourd’hui dans ce qui suit, ma réflexion sur l’épisode du serpent consigné au livre de la Genèse, chapitre 3, versets 1 à 5.

Le serpent de la Genèse est la transposition mythologique de la peccabilité rampante en certaines de nos inclinations, certains de nos instincts.

La Séduction par le mal sied à l'attention autodéfaitiste du charnel psychologique, cette posture de l'esprit perdu à lui-même qui cultive une conscience de turpitude plutôt que d'ascension!

Lorsque le serpent originel du mythe de la Genèse partit à sa séduction mortelle de tentateur contre l’humain, il persuada la femme de manger le fruit interdit sous peine de mort en banalisant ce geste aux effets létaux. L’une des plus nocives méthodes du diable, c’est de banaliser le mal et ses conséquences, banalisation abominable que le malin immonde et maudit utilise pour rendre l’homme poreux, voire disposé à ce qui devrait lui répugner. Il est intéressant de remarquer que la mythologie génésiaque renvoie à l’altération de l’intelligence rendue déviée et déviante par une sorte de conscience factice du monde que le péché et sa déchéance subséquente chez l’homme, va générer tout au long de l’histoire humaine. Banaliser le mal, le décriminaliser, c’est commencer à déchoir. Une intelligence qui avilit et imprime la honte dans l’être même de l’homme rendu malsain en sa conscience dénaturée.  

Le mal antispirituel, le péché, ne serait pas si invasif, si piégeant, s’il n’avait cette pernicieuse faculté métamorphique de se faire voir attrayant, attirant voire exaltant. Le serpent tentateur est la figuration mythologique de la confusion humaine extrême qui va jusqu'à la célébration du mal banalisé. Le serpent originel est l’allégorie de la reptation des forces séductrices dans le monde, forces qui trouvent en nous un terreau favorable si nous ne nous travaillons mentalement par la prière de la foi et la focalisation sur l’esprit et le divin. Méditation, prière sont les seuls moyens de ne pas laisser vivre les sensibilités charnelles que les forces séductrices ne font qu’exciter pour nous avoir et faire de nous le réceptacle de leurs abominations. 

Dans l’épisode du serpent nous voyons clairement que le malin use de flatterie et de fausse prévenance tant à l’égard des sens, donc littéralement de la chair que de l’orgueil intellectuel qu’il flagorne et transforme en charnel psychologique en disant à la pauvre manipulée, « vous ne mourrez pas » « vous deviendrez comme des dieux connaissant le bien et le mal ». Le serpent maudit et manipulateur sait combien le délire d'être dieu sans Dieu fascine l'orgueil humain. Ici, il faut remarquer que la femme renvoie au féminin dans l’être humain, à la sensibilité émotive qui supplante l’entendement rationnel et ferme du masculin qui est en l’humain. Le péché ne fonctionnerait pas sans torsion et distorsion de l’entendement, une inversion logique de l’intelligence. L’humanité instruite à l’envers, a donc connu le bien à rebours, je veux dire la vérité du péché par les mortelles conséquences de celui-ci, à travers les terribles sévices du mal dans sa chair et son esprit tombé en esclavage et dévoilé nu, une nudité honteuse de l'esprit rendu sans protection ni dignité devant le malin, à cause de l'abandon humain des prescrits divins. Nous sommes en présence d'une humanité asservie, incapable d'assumer sa vraie nature. Servitude métaphysique que seul le Christ efface en son œuvre rédemptrice.   

Le serpent réfère à nos sortes de manières de diversion métaphysique pour nous mentir à nous-mêmes et céder aux forces tentatrices qui nous poussent de l’intérieur comme de l’extérieur. Car la séduction par le malin n'opérerait pas sans une formidable pulsion de nos appétences charnelles antispirituelles non orientées non domptées. C’est par l’orientation des énergies pulsionnelles que l’homme se renforce et les domine en les canalisant selon sa volonté et pour le bien. Une discipline à vie, un travail de tous les instants, une rection ontologique, telle est l’action du domptage assidu des pulsions contre l'invasion de leur chaos et de leur diktat. C’est un constat humble de nos faiblesses, qui nous aide à nous relever et à mieux nous outiller contre de futures tentatives du tentateur, tout en sachant nous fixer sur le bien pour infliger l'effacement au méchant qui ne peut intervenir sans notre attention prêtée à ses mensonges. L'attention au méchant et au mal en général, est l'occasion du péché. Imposer le silence au féminin en nous c’est-à-dire l’énergie émotive qui, tout en prêtant oreille au pulsionnel, s'évertue à banaliser voire magnifier le mal, domine le masculin, l’entendement volontaire et transcendant qu’il subvertit et subjugue. La femme n'aurait pas été tentée si elle avait infligé le mépris au malin, si elle avait refusé de prêter attention au méchant. Le féminin en nous est donc l'instance de la sensiblerie charnelle à combattre. Une sensibilité qui écoute le tentateur et finit par faire de l'humain, l'exécutant du déchu des origines, l'esclave du damné originel. Le féminin est donc la réceptivité autodestructrice de nos faiblesses qui obéit à l'immonde séducteur rampant, plat et horizontal incapable de se lever à hauteur d'homme dans la verticalité volontaire de l'esprit souverain et assumant sa nature. Le serpent est le sinistre incitateur de nos propres pulsions s’exprimant débridées par notre focalisation intérieure sur le charnel ou la captation extérieure par un tentateur. 

Nous ne devons jamais oublier que seul l’esprit usant de l’entendement froidement rationnel apprenant à exercer sa souveraineté spirituelle, peut faire face à la puissance négative qu'est la peccabilité... Je vois ici la rationalité métaphysique arrêtant les turbulences de l’émotion pulsionnelle en nous. D'ailleurs, seule la raison arrête la raison devant le mystère divin qui est à vivre et non à rationaliser. À nous donc de cultiver les terreaux fertiles de notre être par le bon grain et ainsi de renforcer notre bonne sensibilité pour le bien contre la maladive sensibilité rampante au mauvais qui voudrait nous assigner au sol et à la poussière dans la déchéance, loin du ciel de la foi et des perles divines de l’esprit Imago Dei…

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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