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Par Camille Loty Malebranche

 

L’idée est en fait une perception-conception en tant qu’elle implique ce qui est palpé mentalement par l’homme et ce qui signifie dans le rapport de l’homme à l’action que l’idée influencera quand tout bonnement, elle ne la détermine. La bonne idée souvent bien concise et toujours bien conçue est l’arc précis de la flèche-action qui atteint la bonne cible. À ce compte, l’idée est téléologie vivante des projets de la personne humaine, laquelle y fait sa propre projection et s’y donne à voir. 

 

Au stade non individuel selon qu’elle soit intellectuellement élaborée ou vulgaire, l’idée sera théorie ou croyance; en politique, elle devient parfois idéologie si les tenants du pouvoir en font une arme de leur vision de classe et dÉtat. Force est de remarquer que les fondamentaux spirituels ne constituent pas des idées mais des révélations nourricières de la foi.
 

L’acte de penser, lorsqu’il aboutit en conclusion de toutes les étapes dignes de l’intelligence de la méditation et de la réflexion, établit une conception de son sujet. C’est cette conception de l’étant tangible ou intangible déplacé de son simple statut extérieur d’objet pour être sujet de la cogitation de la conscience humaine, qui devient la cognition dudit étant en s’exprimant par l’idée que s’en fait l’homme pensant. C’est pourquoi, l’idée, cette entité immatérielle et impondérable, a plus de poids que les choses pesables les plus pesantes, dans la balance des faits de la vie des humains. L’idée est en fait la conclusion provisoire ou définitive de la démarche cognitive logique de l’homme, qui lui permet d’agir et d’envisager les finalités qu’il se donne.

 

Il n’y a pas littéralement de « monde des idées » comme stipulait Platon qui séparait l’intelligible (idéel) du sensible (matériel). Il est néanmoins une telle préséance des idées dans l’action humaine, idée par quoi l’homme se représente le réel, que l’idée constitue  sinon l’incontournable matrice, à tout le moins la force immatérielle de toute démarche humaine. Idée propre de l’agissant ou idée empruntée voire imposée, l’action est mue par les idées. Ici, on ne peut parler d’idéalisme qui, en philosophie, renvoie à l’affirmation d’un primat séparé des idées en toute chose humaine qui irait comme s’y alimenter pour naître; disons plutôt que l’idée est une démarche abstrayante, un abstractisme immanent à l’action en tant que l’homme agissant passe par une phase nécessaire de représentation, d’imaginaire pour agir. En fait, il n’y a pas d’action sans idée mais des idées-actions sauf dans le domaine des réflexes qui, eux, ne sont point action mais réaction, simple programmation du corps ou du psychisme. L’idée et sa production, l’idéation, rappelle à l’homme qu’il est au-delà de l’existence somatique, personne transcendante, étant spirituel, dimension par delà la chair et le sang qui doit vivre sa vérité intérieure supérieure. L’idée devient le schème de la possible sagesse qu’elle atteint quand l’esprit humain, hypostase immatérielle suffisamment consciente par l’effort d’apprendre et de comprendre, se donne le temps de bien penser pour bien agir, de bien penser pour bien vivre…

 

L’idée est active en tant qu’elle entretient l’action qu’elle a générée, et continue de la projeter, l’adapter, la repenser et l’appliquer tout en veillant à la justesse et au maintien de la nature et de l’orientation de cette dernière. Parturiente et gérante de l’action, l’idée est maîtresse du jeu dans le ludique comportemental de l’homme et la saisie anticipante de la prospective.

                                                                                     

L’idée est purgation de toute stérilité, car créativité charriant l’étant conçu sinon dans le réel à tout le moins dans l’imaginaire qui l’érige en chose mentale et fait actif ne serait-ce strictement que pour la fiction. Il n’y a donc pas de superfluité de l’idée en soi, l’idée pure comme fin de la modalité cogitante. La seule inanité qui soit, est celle de l’esprit pervers qui ne pense que le mauvais et conçoit le mal sans penser aux conséquences, accouchant d’idées loufoques inessentielles et vaines, parfois périlleuses pour lui et pour autrui.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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