Par Camille Loty Malebranche
L’amour de l’humanité dont nous parlons ici, c’est cette charité opérant par la justice et qui se garde en toute authenticité loin des injustices directes ou systémiques qui asservissent les hommes. L’amour de l’humanité est impassionnel et objectivement juste dans le rapport à l’humain.
Ceux qui montrent bruyamment et ostensiblement leur amour du peuple voire de l’humain, et qui pourtant participent au maximum au mode financier et politique qui entretient le mal dans le monde, tout en se mettant constamment en scène par des œuvres de bienfaisance au profit des vulnérables, aiment-ils vraiment l’humanité? Sont-ils plus aimants de l’espèce que ceux qui refusent de se commettre avec le système de tous les maux pour ne pas être part de l’ordre politico-économique qui écrase les majorités? La pesanteur de la misère facilite l’esbroufe des farceurs exhibitionnistes de la bonté-spectacle. Ceux qui donnent de leur superflu après avoir amassé précisément grâce à l’ordre du monde qu’ils entretiennent, ordre qui paupérise et égruge les masses, ne font rien que se procurer artificiellement bonne conscience dans le mal dont ils sont part voire maîtres entreteneurs, eux, décideurs de l’ombre sous la kunée des structures. L’indolence délirante des foules, elles-mêmes débilitées par la misère et l’ignorance, qui les soutiennent, ne change strictement rien à l’essence pharisaïque de leur attitude.
La vertu est devenue mise en scène de manipulateurs dans un monde qui a sabré toute morale et substitué au bien, l’ersatz de la richesse matérielle comme signe de réussite et de justification sociale d’un humain réduit à la seule dimension sociétale.
La bonté charitable, transcendance de l'égoïsme et de l'instinct de domination...
La bonté est le fruit d’un travail intérieur sur soi-même pour transcender la laideur qui nous entoure, la méchanceté d’autrui et nos propres inclinations sous-tendues par les pulsions négatives qui sévissent en nous. En aucun cas, la bonté ne peut être exhibition, étant attention de l’esprit hyperconscient à être fidèle à sa nature loin des remous de l’animalité que connaît tout humain.
La bonté sélective et occasionnelle des riches - comme les largesses des milliardaires qui détruisent ailleurs le monde en thésaurisant par la privatisation, les richesses communes de l’humanité - n’est que farauderie d’une vertu factice et de spectacle d’individus cherchant à se donner un visage humain derrière les monstruosités auxquelles ils participent en général. On ne devient jamais milliardaire sans être part de loin ou de près de la grande prédation ploutocratique des biens communs de l’humanité, sans directement ou par institutions interposées, se vautrer dans l’exploitation massive et indue parce que privatisée des ressources planétaires collectives... Des individus très opulents jouent sur les deux partitions que sont la gloire sale car factice de la richesse par prédation et la pureté simulée du messie qui sauve les pauvres. De toute façon, leur crédibilité de charitables ultracapitalistes serait en manque sans le manteau pseudo-messianique qui, non seulement fait lever l’aube du bienfaiteur sur leur face devant les masses, mais encore instrumentalise des multitudes de pauvres comme le font Soros, Gate, Clinton et leur charité autant ostentatoire qu’idéologisée, qui produit des populations voire des pays du dernier monde en des sortes de cobayes des nouvelles formes de colonialisme au 21ème siècle...
Les paupérisateurs et affameurs en même temps bienfaiteurs sont en fait de vils dominateurs qui cherchent dans la manipulation de l’opinion, une justification de leur hégémonie, leur respectabilité de riches sans rien changer à l’ordre de prédation mondiale des peuples par les oligarchies dont ils sont. Se garder de provoquer le mal et d’être principale partie prenante du système de prédation économique qui anéantit des multitudes et dont précisément se servent les grands riches mondiaux en ostentation pour mettre en scène leur bonté d’apparat, est de loin plus digne et plus noble que de mentir par la charité spectacle. Car ces dons provenant de la prédation planétaire dont ces quelques nantis se surenrichissent, sont de la démagogie d’une bonhomie moqueuse comme la libéralité d’un maître qui, aux temps anciens, autorisait par largesse, le mariage de la femme esclave en gardant son droit du cuissage! Nous disons, mort aux privilèges indécents et au système immonde qui le perpétue en déifiant quelques-uns tout en réifiant et pulvérisant les innombrables majorités!
Les « bonnes âmes » matériellement richissimes de la cupidité débonnaire qui fait de la charité un mode de blanchiment de leur réputation, sont en fait les nouveaux saints maudits d’une simonie inavouée où l’argent et l’ostentation de la « vertu » qu’il permet, achètent la justification aux yeux des foules. Se mentant à eux-mêmes d’une fausse bonne conscience, nos charitables riches prédateurs et bonasses tout à la fois, sont le pinacle du vice systémique, moralement vicieux méphitiques qu’ils sont d’un ordre vicié où tout est exhibition histrionique du beau et du bien pour justifier les pires hideurs cachées aux yeux des cohues grugées et égrugées par la politique économique.
Dans un monde où les flagorneurs sont prêts à se transformer en coprophages pour ingurgiter les déchets des riches, et où la pauvreté est arme d’asservissement général et surtout mental des masses, il arrive que les bourreaux accoutrés en bienfaiteurs par leur fortune, leur permettant de donner de manière ciblée pour se présenter sous leur meilleur jour, soient effectivement perçus comme les bons de ce monde, si bons que les bénéficiaires de leur charité affairiste, justificatrice, n’acceptent pas qu’on mette en question leur statut de « charitables ». La thaumaturgie de la richesse des puissants quand il s’agit d’assujettir les pauvres et les ignorants avec la complicité des flatteurs profiteurs intermédiaires et des aliénés flagorneurs candides, n’a de limite que le gouffre de la sujétion mentale des foules vidées de toute humanité, faites choses de quelques riches qui les utilisent en instrumentalisant leur pauvreté pour mieux asseoir leur infériorisation…
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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