Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Par Camille Loty Malebranche

Résultat de recherche d'images pour "cheval ailé"

 

La sagesse métaphysique est ontosophie, cest-à-dire force de vision, stade de conscience atteint par l’esprit et déterminant l’orientation dun homme dans son rapport à l’être. L’ontosophie est la faculté-pouvoir de foi et dintériorité forte permettant la transcendance des tropismes du gouffre multiple qui guette toute vie dhomme. Cest comme un pégase cogitant, un chantre des essors quand viennent les minotaures dénaturants et leur dédale déviant avec leur apparente indépassable aporie. 

 

La folie, cet effondrement comportemental pathologique comme la psychose ou la schizophrénie, n’est pas l’unique antithèse de la sagesse car toute attitude soi disant normale où la chair efface l’esprit, où l’avoir prime l’être, est une mise à mort de la lumière en nous. Quiconque se fout du sens profond de son être comme vocation d’accomplissement spirituel, est un fou!

 

En métaphysique, le sage est celui qui vit selon lesprit et qui parvient à transcender les bourbiers abêtissants et réifiants souvent cachés sous les décors de laction. Dominer le plus possible les mauvaises pulsions, et contrôler les motivations du comportement, sont les ascèses ontosophiques adoptées par le sage. Entre ses propres faiblesses de caractère et l’appel d'un monde thérianthropique sans en avoir l’air, où la modalité du vivre est souvent soumise aux monstruosités multiples de la vie sociale, la sagesse est le combat permanent de l’éveil de la conscience pour garder le cap et ne pas se désapprouver, ne pas déchoir. Une conscience fortement interpellée par les sens et leur diktat et toutes les pressions du rôle social de l’individu, au cœur d’une société de compétitions sans pitié et de sollicitations indignes, véritables trappes de déshumanisation. L’homme en société fait face à des minotaures d’aberrations et de déshumanisations et donc, peut facilement céder au mal le plus inhumain sous l’effet des tératogénies collectives faites normes comportementales du vivre social.

 

La sagesse est cette lucidité qui empreint le sens de l’être pluridimensionnel d’un homme comme présence au monde. La sagesse n’est point le fait de se situer au-dessus de l’erreur, non, loin de là, c’est plutôt l’aptitude mentale à dépasser le terreau de l’erreur et de la tentation en nous, d’en apprendre maximalement, tout en concevant les bonnes et justes approches nouvelles tant fondatrices que correctrices des modes de saisie qui entravent le bon jugement et la justice.

 

S’il faut la définir, en la synthétisant à travers toutes les acceptions qu’implique sa sémantique plurielle, la sagesse se présente comme la faculté exercée d’une conscience dont l’entendement ne se laisse pas désarçonner le jugement juste quelle que soit la circonstance. La fidélité au sens ancrée dans les valeurs spirituelles et humaines déterminant en tout l’agir digne de la conscience en congruence avec soi, est un signe de sûre sagesse. Ici, il s’agit de vivre une permanente transcendance de l’impermanence des situations. Pour le croyant, être à Dieu dans l’assumation de son essence humaine spirituelle, telle est la plénitude de la sagesse. Car avoir la présence de Dieu et son secours, c’est être sûr de tenir dans la vérité du soi sans trahir, sans abandonner la vérité pour les apparences et leurs illusions vectrices de toutes sortes d’errements. La sagesse spirituelle qui, comme tout ce qui est spirituel, tient le sommet du reste, ne nous vient donc que de la grâce divine seule capable de nous y conduire, nous y maintenir. Comme je l’ai dit ailleurs, la métaphysique accomplie devient spiritualité. Il nous faut ici comprendre que la sagesse spirituelle, celle de la métaphysique avancée, tient du don divin transmis à travers la révélation de Dieu à l’homme. Dieu, Omniscience et Perfection, c’est-à-dire centre de toutes les vertus, Lui et Lui seul, transmet à l’homme, les deux fondamentaux de la sagesse ontologique (ontosophie) que sont la claire perception spirituelle de la nature humaine et la vertu qui consiste à bien l’assumer dans le monde. Le sage spirituel est donc l’homme oint par Dieu; et c’est en s’élevant par la foi et la piété en se sachant homo viator dans ce passage qu’est l’ici-bas que l’on finit par s’assagir.

 

La sagesse vraie, spirituelle ou sociale, quel que soit son champ, est l’art du jugement juste intégré dans le vivre et l’agir, jugement et vie de transcendance des contingences personnelles ou grégaires, dépassement des conjonctures et défaite des pressions sociales grâce à la culture métaphysique prédéterminant le mental et le comportement. La sagesse est donc la puissance de notre libération en tant qu’être, puissance qui conditionne notre capacité de choisir et d’agir là où l’immédiat semble nous presser de réagir par programmation ou répétition.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION -  2016

Politique de Reproduction

Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.

Tag(s) : #Monde du Concept
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :