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Par Camille Loty Malebranche

En spiritualité, au schème métaphysique, le pessimisme est un déni de conscience, une déchéance dans l'incroyance car la foi est optimisme toujours suprarationnel, force et énergie de victoire sur le mal parce que fondée sur la confiance en la Toute-Puissance, l'Amour total et la Promesse d'agir de Dieu. J'y reviendrai. Dans l'exposé qui suit, c'est sur la condition sociale de l'optimisme et du pessimisme que je vous convie à méditer.  

 

Au niveau de l’opération mentale pour agir, ce qu’on peut appeler la proactivité abstraite qui précède le passage à l’acte, l’optimisme lucide, (pas le délire de l’entreprise folle sans considération des faits de la conjoncture où l’on agit) en tant que tendance à vouloir réussir, suggestion intérieure du succès de l’action que l’on projette ou encore, que l’on est en train d’entreprendre, est une force, une complice de toute conscience agissante pour qui il décuple les chances. De cela, il est évident que le pessimisme, prédisposition à la surenchère des obstacles et donc à l’autofreinage, fait figure de raidissement conscientiel qui ralentit la propension à l’action, mine la volonté et peut empêcher sinon laction, à tout le moins conditionner celle-ci pour l’échec ou pour un succès qu’il réduit, diminue comme par un manque à gagner.

 

L’optimisme et le pessimisme sont les deux formes du rapport à cette factualité vécue de toute conjoncture actuelle dite réalité.

 

Vivre libre et optimiste tout en étant « réaliste »…

 

Le réalisme - cette stricte adaptation de l’action au conjoncturel, c’est-à-dire à ce qui est et prédomine, et qui constitue l’état de fait dit « réalité » - peut être le socle du pire alignement à autrui et du reniement de soi et des principes justes dont on reconnaît la justesse, par accommodement pragmatique. Se mettre au contact des faits du statu quo est certainement une nécessité du bon sens. Je ne saurais ne pas tenir compte de l’hiver et sortir sans manteau par temps de moins vingt degrés dans le rude climat canadien! Toutefois, nul ne peut me forcer à aimer la neige sous prétexte que mes voisins sont skieurs… Les limites du réalisme sont dans la nécessité objective de fonctionnement et non dans l’introjection des injonctions idéologiques ou des pressions de mode. Le réalisme, lorsqu’il devient social, procédant comme adaptation à autrui et aux institutions idéologiques, court le risque de se corrompre en conformisme systémique voire servitude sociale. Le réalisme comme adaptation n’est obligatoire que dans le contexte du vital et doit être scruté à la loupe de la conscience juge dès qu’il s’applique hors du champ de la vie organique et des besoins somatiques vitaux.

 

Savoir discerner le principe de fonctionnalité sans céder aux diktats idéologiques du fonctionnement social où sévit tout le chantage du conformisme au mode de vie systémique imposé par les oligarchies et l’État à leur service, est un mâle courage que toutes les consciences fortes, tout humain de caractère et digne de son humanité se doit d’arborer en résistance au système de tous les maux. C’est précisément par couardise collective, obéissance réaliste au mal décrié mais servi par presque tous, que le système actuel d’une société matérialiste, grossièrement individualiste et soumise au pire capitalisme financier qui soit, continue de ravager la planète.

 

Vivre vrai avec les conjonctures et leur factualité mais vivre avec conscience pour ne pas être réalistement esclave, bref, refuser le réalisme réactionnaire qui est le fait des optimistes et pessimistes de l’ordinaire systémique, voilà une piste pour les partisans de l’émancipation sociale des humains et des peuples…

 

Optimisme et pessimisme sont des sentiments qui doivent transcender le stade réflexe pour devenir modalités logiques dans la préhension des situations dites réalité.

 

L’optimisme lucide, sans jamais devenir pessimiste est dialectiquement serein quand il s’agit de l’action sociale car il tient toujours compte du stade d’évolution de la société pour ne pas surestimer ou sous-estimer les possibles du collectif à telle conjoncture précise, telle réalité particulière. L’optimiste lucide est réaliste avec sérénité et projette l’espoir qu’il construit par sa contribution à la conscientisation du collectif.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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