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Par Camille Loty Malebranche

 

Regard sur cet extrait de l’Évangile selon Mathieu chapitre 19 versets 16 à 24, traitant de la richesse que Jésus stigmatise comme impedimentum métaphysique dans son dialogue avec un jeune admirateur interrogateur.

Extrait de l’évangile de Matthieu 19: v 16 à 24

Lorsque le jeune homme riche alla vers Jésus, il se vantait d’avoir observé la loi et les prophètes. Sa gloire toute bigote, était celle du religieux formaliste, pratiquant dans la plus stricte observance, la religion officielle légaliste et ses rites. Religion institutionnelle qu’il crut pouvoir s’imputer en gloire et justification de soi. Mais Jésus lui apprit que la religion véritable est celle du soi fait culte permanent ininterrompu à Dieu par la Foi, celle de l’Amour et du don spirituel de soi à Dieu, que cela implique.

 

La leçon de Jésus au jeune riche consiste en une signification ontologique de la richesse et de la pauvreté. Le dénuement, un peu comme le jeûne au désert que le Christ lui-même mena au début de son ministère, est l’art de se défaire des accoutrements de la propriété illusoire qui fait de l’humain l’obsédé des choses de ce monde qui passe. Jésus nous apprend à abattre les murs des forteresses d’accumulation où seuls l’argent et le matériel motivent les actes et créent la frénésie des passions malsaines. Le détachement mental des biens, élimine les maux de la richesse et les crimes inhérents à l’avidité dont les horreurs financières du nord contre le sud comme les tueurs à gage pour qui quelques dollars valent plus qu’une vie d’homme sont les faces criminelles les plus courantes. Il s’agit de débarrasser les hommes de l’idolâtrie des richesses pour vivre loin de l’opacité d’une vision matérialiste grossièrement avaricieuse et égoïste qui les asservit aux choses et au numéraire en exterminant par la paupérisation et les misères de la pauvreté ainsi provoquée, le reste du monde pillé plongé dans les privations par leurs cupides appétences... Le jeune homme riche renvoie à la richesse qui rend misérable en dépossédant l’homme de son être, protagoniste inconscient de la mise à mort hypocrite de la foi intérieure, lui dont le trésor est la richesse matérielle et non Dieu et ses exigences spirituelles. Le riche, souvent, vit par l’excès débile de propriétés privées accumulées au détriment de tous. On ne saurait oublier ici que les riches sont en général de tendance clanique, fignolant avec leur clan, les pires ostracismes des non riches.

Le mot de Jésus, « vends ce que tu as et distribue l’argent au pauvre » dénonce donc comme fausse, la justice des grands riches, ces prédateurs des biens communs de l’humanité, monstres inhumains malgré les dons qu’ils font aux œuvres publiques de charité, vu que c’est précisément la modalité aveugle de leur goinfrade pécuniaire, leur voracité financière, leur capitalisme bâfreur où ils s’empiffrent du sang de la planète, qui engendre les horreurs de la pauvreté. Eux, qui pourrissent les mentalités des classes dominées par leur système socio-économique "coproïsante" (je nomme "coproïsation", la transformation mentale de la société en réceptacle de déchets idéologiques). Coproïsation d’un système qui structure les mentalités pour être viles, égoïstes, avares et vénales. Et, nous voyons à quel point nos sociétés du savoir, soi disant avancées, sont semblables à des sortes de pataugeoires, de bourbiers pour bêtes avides qui ne prennent pour la plupart, même pas le temps de penser à leur humanité, leur spiritualité sauf quand ladite "spiritualité" est liée à l’enrichissement matériel, au chamanisme, au satanisme ou à leurs supplétifs magiques qui promettent richesses matérielles et promotion sociale matérialiste.

Le clanisme des riches intronise le groupuscule des opulents en État dans l’État. Et même en une société qui serait anétatique, l’avènement d’un petit groupe de riches finirait par créer une classe du pouvoir, une littérale oligarchie constituant une petite classe hyper-restreinte de domination au détriment de tous, par les privilèges des richesses. Qu’est-ce qu’un privilège social sinon un pouvoir octroyé ou consenti à quelques-uns au-dessus de tous souvent au grand préjudice de tous manquant du nécessaire au profit de ces quelques-uns vivant dans l’orgie des exactions et excès les plus faramineux! Impédiments à la justice, tels sont les privilèges que s’octroient les prédateurs privatisateurs des ressources collectives des peuples.

Pour revenir au côté métaphysique de la richesse, il est essentiel de considérer la condition de l’homme en tant qu’être individuel qui n’est riche que du travail de soi, de l’évolution de l’humain dans sa nature spirituelle selon tous les intrinsèques qu’il développe en cette perspective pleinement ontologique. Ailleurs, sur le plan espéciel, l’homme est opulent de ses potentiels, de sa nature duelle dont la substance suprasomatique est éminemment spirituelle et d’essence déitaire par ses origines. Le Christ fit donc la leçon de l’Être au jeune riche, lui rappelant la magnificence immatérielle de l’humain créé selon l’Imago Dei, à partir du modèle d’un Dieu Démiurge Ineffable qui a choisi de se reproduire en laissant s’émaner de sa propre Substance Spirituelle, la nature profonde des esprits, ces êtres supérieurement conscients. Force est de remarquer que les esprits dits anges sont appelés « fils de Dieu » dans l’Écriture, et que la même Écriture nous présente l’homme comme un être devant évoluer vers la filialité divine, ainsi que le dit Jean l’évangéliste « à tous ceux qui ont reçu le Verbe incarné, Celui-ci a donné le pouvoir de devenir enfants de DIEU ».

Soyez riches de votre être, cultivez-le dans sa vérité, son essence spirituelle quelle que soit la contingence matérielle et sociale de votre condition, car seule la richesse de soi, compte et demeure. Quiconque riche ou pauvre ne pouvant aller au-delà de cette catégorisation mesquine de soi ou d’autrui pour vivre la vérité spirituelle comme essence de l’humain, n’est que pitoyable ombre errante et simiesque, esclave inconscient d’une infrahumanité, triste avorton métaphysique.

Pour clore provisoirement cet entretien, je dis que le mauvais riche, c’est, soit, d’abord le bourgeois séquestreur privatisateur de l’économie et l’aristocrate parasite que les taxes publiques entretiennent pour le goût d’apparat de quelques imbéciles monarchistes! Mais hélas, le mauvais riche, c’est aussi et autant le démuni qui ne croit qu’aux richesses matérielles qu’il idolâtre au point de ne respecter que les cossus que les minus petit-bourgeois et la cohue des classes moyennes qui se prennent pour l’âme de l’univers, croyant pouvoir traiter arrogamment autrui, parce qu’ils ont de quoi consommer avidement les objets par lesquels ils se définissent.

Le riche selon l’être refuse d’être le sherpa de toute richesse matérielle, car il sait que toute prétendue fortune temporelle qui encombre l’homme dans sa marche vers l’accomplissement transcendant, est misère et pesante futilité...

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
 

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Tag(s) : #Monde du Concept
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