Par Camille Loty Malebranche
Je sable la mollesse du temps à la douve organique de ton corps
Tu es le champagne intemporel de mes ivresses
La nuit contre ta peau, pétille en bulles du délire
Tu guinches sensuelle, érotique au bras de mes ardeurs.
Je pinte la voûte de l’espace à tes courbures sciatiques
Ah! Tu dis la rumeur des matins aux odeurs phéromonales!
À l’aube, tu surclasses l’éclosion des fleurs aux fragrances de tes outres
Tu brasses en ton sang toute la violente innocence des roses.
Je sirote l’azur aux horizons de tes yeux,
Tu vides sur mon feu, ton huile intime qui décuple ma flamme
L’instant qui nous fond, façonne nos frénésies humides, nos fougues mouillées
Tu mordilles mes muscles en ta fontaine chaude,
Ingurgites mon corps en ton antre denté.
Je bois tes fluides comme le café du réveil
Tu éveilles mes flèches érectiles arc-boutées
Je suis au fil des furies de ton fleuve qui coule…
Le ciel est à l’orée de tes côtes,
Ton corps augure de valses giratoires,
Ô célestes danses du féminin!
Onction corporelle de tes trombes de femme!
Tes galbes éventrés sont ma parure nocturne dans le nu vif de nos orages…
Tu couves en ton nid charnu, la vivacité odorante des suintements
Tu portes, ô mon amour, tel un calice de chair et de sang, le pétillement des tréfonds!
Toi qui draines en tes apertures sacrées et tes senteurs,
Le vin vivant des transes et des crises.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE