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Par Camille Loty Malebranche

 

La seule victoire métaphysique de l'homme est dans la culture du spirituel où la focalisation de l'esprit sur sa vérité, fait taire le mal et résiste triomphalement contre les pièges par l'attention fixée sur la transcendance suprême qu'est Dieu. Attention salvifique qui n'est autre que la vie de la foi.

 

Contre l’ennemi de toutes sortes, cest la force du mental - ce lieu des procédés spirituels, combattant nos propres tendances néfastes (nous sommes nos plus terribles ennemis intérieurs) et défaisant les pressions extérieures, sociales du mauvais - qui orchestre la résistance. La seule garantie de rester soi-même et d’être libre, consiste en cette chose ontologique qui nous affirme et que nous appelons résistance, redoutable action-réaction de notre volonté qui refuse la puissance de l’appel indu. Volonté qui déjoue les appels indus en nous par la transcendance ou la réaction positive affirmant le bien contraire. La résistance ne fait pas que refuser et repousser en se laissant assaillir, mais elle anticipe le mal identifié en travaillant la conscience, le pouvoir de sa volonté, la dotant des idées et conditions de vie saines qui constituent la principale armure contre les agressions. Une vie saine selon des valeurs spirituelles, intellectuelles et morales fortes, est la plus efficace prévention qui neutralise l’ennemi et banalise sa puissance en occupant le terreau de la conscience dont se servent les agents agressants.

 

Mal idéel, mal pulsionnel.

 

Il est au moins deux grands types de maux qui font office d’agents agressants contre la conscience humaine, déviant son être pensant et agissant: le mal idéel et le mal pulsionnel.

 

Résistance au mal idéel.

 

La résistance idéelle est bien entendu, contre les idées mauvaises, les représentations indignes de notre esprit; elle se mène par la pratique mentale et comportementale des valeurs du bien qui rejettent les justifications du mal ambiant dans le mode de penser collectif, la culture voire l’éducation qui nous conditionne, nous tente. Chacun doit dépasser ses faiblesses personnelles et les horreurs des engrammes culturels. Puisque hélas, si d’excellentes choses sont dans la culture, elle porte néanmoins, comme je le dis toujours, toutes les horreurs des sociétés dont elles formatent le mental des individus. Là, c’est un devoir de résister aux maux immanents aux traditions, à la weltanschauung de la civilisation, rejetant les pans malsains de la culture, comme les discriminations, les racismes, les pratiques religieuses traumatisantes telles l’excision, les rites et cultes maléfiques… Quand un homme découvre le mal, il doit le combattre en le refusant. Cela se peut et se fait par l’embrassement d’autres idées, une sorte de révolution par les attributs de pensée et d’action qui nous rendent toujours potentiellement libres et souverains via la volonté.

 

Résistance au mal pulsionnel.

 

Résistance aux tendances comportementales qui se déclenchent en nous, apprentissage à faire face sereinement en rationalisant la manière de dépasser ou de satisfaire sans assouvissement certains besoins puissants en empêchant qu’ils se manifestent en désirs déviants ou irrépressibles. Il faut apprendre à prendre le désir pour ce qu’il est, une inclination sélective de notre mental parfois en lien avec un besoin non vital mais dont la satisfaction fait du bien voire apporte une immense jouissance. Le désir ainsi perçu peut être soit transcendé par d’autres activités, soit satisfait après l’avoir canalisé pour que sa satisfaction soit digne et morale. Les besoins non vitaux quelque forts soient-ils, sont transcendables ou canalisables, pourvu qu’on leur refuse leur conversion en désirs. Ici, force est d’appréhender le départ entre assouvir et satisfaire.

 

Assouvir, c’est agir sans s’imposer de balises, c’est être asservi par la poussée du besoin ou désir. Quant à satisfaire, il réfère à l’acte du choix volontaire, de sorte que l’on choisit les conditions préalables au laisser aller de la pulsion si celle-ci est en soi sans mal ou même carrément bonne lorsque bien assumée.

 

Résister à des degrés divers.

 

La résistance est en toutes occurrences de son intervention, le contraire de la posture passive face au mal, au perçu indigne qui nous agresse. Résister à l’imbécillité qui vous mésinterprète, à l’agressive arrogance du sot qui vous assène ses bêtises sans tomber dans l’encanaillement, aux ignobles amalgames des accusateurs injustes, à l’ignorant aigri complexé d’infériorité intellectuelle, qui vous reproche sa vilenie existentielle… La résistance est activité voire proactivité, mouvement conscientiel de refus qui, en même temps affirme l’identité spirituelle et l’intégrité ontologique. D’où, toute résistance efficace qui se donne les moyens d’être victorieuse contre l’agresseur, est un combat qui anticipe les méthodes des agents agresseurs et les modalités de l’agression à vaincre. Et même, il est des achoppements impossibles car Dieu, en sa Toute-Puissance et son Amour Infini, en garde les siens.

 

Quant à la résistance socio-économique, elle doit se traduire par le combat idéel, politique brisant les credos idéologiques opressants jusqu’au changement de société, jusqu’à la révolution, c’est pourquoi, elle doit communiquer la vision politique de la nouvelle société à construire pour nourrir autant que possible l’idée claire dune méthodologie du combat de la transformation systémique, c’est-à-dire une méthode (voie finalitaire du changement) et une description des buts finaux révolutionnaires. La résistance sociale authentique brise la connivence malsaine, la complicité pathologique du dominé avec son dominateur. La résistance est l’antithèse de l’attitude de la proie consentante qui permet l’entraliénation, cette aliénation duelle de l’aliéné qu’est le maître dont l’estime de soi dépend de l’écrasement d’autrui et de l’aliéné qu’est l’esclave qui se soumet sans se révolter et même s’identifie au visage et aux valeurs dudit maître.

 

Résistons au méchant, résistons au projet d’une société expropriée par quelques-uns, société phagocytante qui veut se réaliser aux dépens de nous. La résistance sociale est la seule force d’affirmation politique de la personne se bâtissant contre la pression des forces de moulage social, force de réclusion dans l’individuation orchestrée par l’idéologie empêchant le vrai dialogue social citoyen.

 

Résistance ontologique (Résister, c'est vaincre).

 

La résistance est l’espace de fermeté dans le choix de soi. Il n’y a de résistance que par une conscience fortement volontaire capable de transcender l’adversité ambiante.

 

En quelque domaine de son intervention, la résistance est une affirmation de refus où le sujet singulier ou collectif affirme son être, sa personnalité, défend ce qu’il considère propre à sa nature, digne de son essence en renvoyant ce qui l’altérerait s’il y consentait. 

 

La résistance métaphysique, celle qui implique l’affirmation de l’homme brandissant la vérité de son être contre toute force de dénaturation, brisant toute puissance dénaturante, est vraiment le conatus spirituel maîtrisant la chair en subjuguant le charnel pour vivre selon le soi véritable contre les déchéances de toutes sortes. Et, même quand un résistant faiblit, Dieu viendra toujours à son secours pour  raffermir son caractère pugnace de résistant spirituel pour se relever et vaincre. Seuls les complaisants au mal par veulerie et rébellion contre leur propre essence et contre Dieu, restent dans les ténèbres d'un achoppement par faiblesse, lequel achoppement devient leur chute.

 

La résistance au mal est littéralement le renvoi de la contre-nature qui dénature l’homme, renvoi qui est l’effort sans combat mais transcendant faisant échec au mauvais par le mépris métaphysique; c’est aussi la non prise en compte des suggestions infâmes que le monde et le méchant tentent de nous envoyer. La résistance, pour ainsi dire, coupe la longueur d’onde du mal et nous préserve de le capter et d’être accroché puisque le mal a toujours besoin de notre approbation active ou passive pour sévir contre nous.

 

En vérité, à l'homme qui veut vivre selon l'essence de l'esprit qu'il est, Dieu, Esprit originaire de notre propre substance spirituelle appelée à l'accomplissement, garantit la victoire, lui qui scelle le triomphe des combattants de la métaphysique résistance contre les tentations subtiles du mal sous toutes les formes agressives ou mielleuses, évidentes ou subtiles.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION -  2016

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Tag(s) : #Monde du Concept
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