Par Camille Loty Malebranche
Le temps cyclique est de caractère festif ou à tout le moins remémoratif en tant qu’il fait se répéter mémoriellement les faits par l’artifice de la date ou période pérenne, immuable pour les cérémonies commémoratives. Le temps linéaire - temps d’évolution, de vieillissement vers l’imparable eschaton - marque le pouvoir d’orientation par la conscience humaine, de la ligne finie de la temporalité, sorte de temps effectif et vécu où l’homme choisit l’action à mener ou la réaction à adopter. C’est là, la dualité du rapport immédiat de l’homme au temps.
La chronométrie se divise dans la réalité factuelle de l’homme comme relevant soit du macro soit du micro.
Macrochronométrie
La macrochronométrie est institutionnelle ou humaine. Institutionnelle, elle est stative quand elle sert à séparer par importance événementielle les périodes de l’histoire, elle porte également sur les projections en prospective, la futurologie scientifique pour les besoins d’administration à moyen et long termes des structures institutionnelles. Par ailleurs, la macrochronométrie réfère au temps de l’histoire, de celle de l’univers à celle des sociétés en passant par celle des espèces. C’est enfin, au niveau individuel, le rapport aux années et aux entreprises personnelles à plus ou moins longue durée…
Microchronométrie
Le cours d’un jour en ses heures, minutes et secondes, forme l’essentiel de cette microchronométrie dont la gérance est, à l’échelle individuelle, pleine de conséquence dans la vie professionnelle surtout en le monde minuté et de performance, pleine d’urgence où nous vivons.
La chronométrie révèle nos limites et nos pouvoirs dans la temporalité, le cyclique par la ruse et l’illusion d’un retour de date, nous incite à prendre des tournants, des décisions au cœur de la linéarité effective du temps. Linéarité que constitue le temps de tout mortel, fut-il le cosmos lui-même; linéarité qui, en contexte d’une conscience choisissante et agissante telle que l’homme, peut devenir malléable au moins au niveau des courbes et directions à imprimer à ladite ligne du temps linéaire. Car si chaque temps humain court - comme à un estuaire fatidique, espéciel vers le même eschaton individuel de la finitude de l’homme de chair et de sang - les brisures, les courbes et les vibrations de la ligne de son temps, sont à la souveraine liberté du décideur humain. Ainsi donc, nous sommes comme choisis par le temps mais en retour, le lui rendons bien en le choisissant selon nos projets et actes, en en faisant notre chose pour héberger selon nos pensées et projections, nos vœux, nos actions.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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