Par Camille Loty Malebranche
Sans l’ancrage au spirituel, la liberté est un délire dans l’absurde, une gesticulation à la merci des contingences et vicissitudes de l’existence, une servitude de la finitude. Comme je l’ai dit ailleurs, en métaphysique, l’homme manifeste sa liberté en choisissant son maître. Entre le non sens et la révélation, entre la finitude et la rédemption, entre Dieu et le Malin, entre le combat spirituel ou la capitulation aux charnalités.
À mi-chemin du ciel et des ténèbres, les hommes font leur choix, ô! trop souvent indigne et sinistre choix!…
L’inaptitude de la plupart des humains à assumer la vérité de la nature espécielle nous donne le spectacle d’une nature supérieure menée dans l’inconséquence, avec en conséquences, toutes les horreurs inimaginables avant coup, imprévisibles dans les effets de la corruption des balises et de l’altération des repères déviant les paradigmes!
Le Choix et ses achoppements déshumanisants…
Le choix, ce moteur de la liberté qui meut toute conscience humaine, est acte de décision où la souveraine volonté s’exprime comme à la fois volition et entéléchie de nos projets. Le choix est projection de l’homme selon les représentations de son étant individuel en rapport à l’être. La volition consiste en l’espace de l’activité contingente et actuelle de la volonté qui court à son entéléchie. Le choix, en sa nature téléologique constitue un outil à double tranchant : prérogative si belle si sublime d’accomplissement; mais aussi arme suicidaire si périlleuse sans des valeurs fondamentales conditionnant ladite projection de soi!
S’il est inéluctable de se projeter en choisissant, les modalités du choix, elles, sont à l’échelle du niveau des consciences où se joue le tout du sens assumé par l’homme.
L’histoire de l’humanité dévoile le théâtre du parcours abortif d’une collection de foules déshumanisées au boulevard des perditions par les mauvais choix. Là, loin, très loin des murs de Jéricho renversés par la foi, c’est l’opacité des murailles de la conscience perdue et altérée des monstres majoritaires en cohues impulsives, qui prévaut et fige les possibles, brise les promesses de l’essence humaine. L’histoire, comme je l’ai écrit ailleurs, souffre d’errances et d’errements faisant de la montagne de nos horreurs d’espèce, un tertre mortuaire où s’amoncèlent les débris de la nature humaine sabrée. Et, face à cette perdition, nous disons que seule l’adoption du sceptre de rédemption christique offerte à l’espèce peut ressusciter les restes de l’humanité aliénée à travers ses assumations civilisationnelles et individuelles contre-indiquées.
Le délire d’orgueil et les excentricités d’une projection onto-espécielle mal vécue, sont les pires ennemis métaphysiques et historiques de la liberté. L’orgueil dénaturé, révolté contre notre nature spirituelle et sa vocation, est la plus terrible puissance liberticide et anthropocide de l’histoire.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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