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Moralité de la mauvaise conscience & immoralité de la bonne conscience.

Les qualificatifs "bon" et "mauvais" appliqués à la caractérisation de la conscience, entendue dans son acception morale, nous paraissent devoir être entendus contradictoirement à la première impression qu'ils nous donnent....

* La mauvaise conscience désigne le ressenti du sujet en son for intérieur, lorsque son propre regard sur ses actes ainsi que le jugement qui en résulte produisent ce douloureux malaise au ton réprobateur auquel de soi à soi il lui est impossible d'échapper... Ainsi, celui que la mauvaise conscience tenaille se trouve, par là, dans une attitude aux accents moraux puissants qui, de fait, enclenche possiblement le regret et stimule la volonté de se reprendre, dans une démarche de repentir constructif.

* La bonne conscience peut être vue comme une sorte d'autosatisfaction du sujet lui-même qui, souvent par quelques pirouettes et arrangements, met en oeuvre ce qui est en son pouvoir pour apparaître à ses yeux, mais souvent plus encore dans le reflet de lui renvoyé par le miroir que les autres lui tendent, quelqu'un de respectable et honorable... Pourtant, il est à noter, pour être juste et ne pas être dupe, que souvent ce sont de douteuses manoeuvres qui sont élaborées pour parvenir à se vo
ir soi-même sous ces traits lisses.

Ainsi, de façon quasi dialectique, nous sommes tentés d'affirmer que , moralement parlant, la bonne conscience a quelque chose de foncièrement mauvais, quand la mauvaise conscience à l'inverse augure quelque chose de bon.


Isabelle ROUSSEL

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