Par Camille Loty Malebranche
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(Le suicide du riche, un démenti aux faux bonheurs jouant les cache-malheurs temporels dans la société antispirituelle.)
La mort par suicide malgré l’opulence matérielle et sociale du suicidé, renvoie au drame de vacuité de transcendance, de torsion intérieure du soi torturé dans l’impossibilité d’ancrer le sens métaphysique de son parcours au monde devenu spleen et banalité à combler sans cesse par des ersatz de sens et de transcendance. Le suicidé est un apatride métaphysique, un esprit privé de patrie entéléchique, de finalité existentielle. La vie sans un clair ancrage dans un sens transcendant et divin est une succession de fuites de l’absurde par des allégresses ponctuelles et artificielles pour mimer le bonheur comme par des cache-malheurs.
Le suicide du riche adulé et en pleine célébrité, bouscule le simplisme des recettes socio-matérialistes du bonheur que claironnent les bonimenteurs de la psychologie de pacotille de l’idéologie capitaliste ou d’un quelconque système exclusivement fondé sur le matérialisme et l’avoir. Dans le sillage de cette mort interpellant nos questionnements du sens et particulièrement du bonheur dont le sens semble l’élément fondamental, force est de constater que pour dépasser le mal-être multiple qui affecte toute vie d’homme, c’est la sphère métaphysique, espace du rapport de l’homme à l’être par le biais du sens, qui prime. L’homme, parce que pluridimensionnel, son mal-être, comme d’ailleurs son bien-être, est aussi multiple que peuvent l’être les situations et interactions dans et avec le monde. Quand un mal-être excède les ressources logiques des ressources et représentations rationnelles disponibles, l’homme fuit dans les marges, et plus les causes du mal-être sont impréhensibles au schème des rationalités, plus la fuite est grande, allant de la diversion par excès de quêtes de plaisir, le refus de présence consciente telle la drogue ou en cas extrême l’effacement ultime de soi par le vouloir disparaître : le suicide.
Sans un repère supérieur, une dimension transcendante, divine, à la condition terrestre de l’étant humain, le mal-être se camoufle sous l’illusion des bien-être immédiats, ces cache-malheurs qui font du bruit pour couvrir l’insoutenable silence de la solitude existentielle, l’infernal abysse de l’insignifiance. Par delà les conditions courantes du bien-être: un seuil de santé, d’aisance matérielle et de satisfaction globale dans la vie, le bonheur demeure une cible ontologique nécessairement à fondement métaphysique parce que spirituel, auquel l’avoir - avec tous les acquis temporels imaginables - aide mais ne peut apporter par lui seul, n’en étant que l’élément le moins essentiel.
Le suicide est la flagrante mortelle manifestation ultime de l’illusion humaine des cache-malheurs, l’expression du gouffre qui guette et engloutit parfois l’homme dans sa privation extrême de sens, lorsque l’esprit déserte la transcendance divine qui l’appelle.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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