Par Camille Loty Malebranche
Refuser le monde, c’est se choisir à l’encontre de l’ordre dominant, c’est affirmer sa vérité mentale par l’action de non accommodement. Refuser, même sur le plan cogitatif, n’est jamais de l’inaction car il met en branle toute l’énergie intellectuelle et cogitante de la vision du choix dont il procède contre les forces en vogue du milieu ambiant et du statu quo. Refuser, à l’échelle individuelle, c’est avoir le mental vibré de la puissance de l’ancrage dans des valeurs fortes servant autant comme arme et comme armure, force de frappe et de défense personnelle du caractère volontaire et déterminé à vaincre face au mal.
Sur le plan collectif, refuser, c’est d’abord rejeter l’indigne tel que perçu et dénoncé au crible du jugement lucide, c’est ensuite se tenir prêt à l’action correctrice par la participation au changement. Mais attention, le refus s’il est gratification personnelle quant à la résistance et au stade de conscience tant morale que sociale de son porteur en même temps qu’il ponctue la noblesse de sentiment, la supériorité conscientielle, la vertu de l’ascèse du refusant conjurant les forces qui imposent le mauvais via l’idéologie dominante, si elle n’est pas garante de révolution immédiate, celle-ci n’étant possible que par une conscientisation de masse, doit se porter militante axiologique de ses convictions pour la formation même à petite échelle de la conscience révolutionnaire. La conviction de la conscience refusante doit avoir le courage de s’exprimer en conspuant les faussetés idéologisées, produites en théorie, code et morale par les tenants de l’ordre.
Constater le mal, éviter d’y contribuer par profit égoïste, agir en montrant ses valeurs fortes du bien et oser proclamer la justice des valeurs que l’on porte, telles sont les composantes de tout refusant assumé sans quoi, le refus ne serait qu’une activité intime sans implication sociale, sans apport au bien de l’humanité. Et, une vertu, un bien qui se ferme à l’autrui, qui oublie le devoir de solidarité et de partage pour l’affranchissement collectif, est une richesse mésusée, une puissance qui abdique devant sa mission, une force pusillanime qui galvaude sa vérité, renonce à son entéléchie et donc, se désignifie.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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