Par Camille Loty Malebranche
Jésus a enclenché un nouveau mode du croire en reléguant au poncif, le cérémoniel du culte extérieur conçu selon les besoins d’humeur et de vanité rituelle du croyant institutionnel et formaliste. Le yahviste christianisé reçoit de Jésus, le Sauveur de l’humanité, l’ordre exprès et formel de vivre la Foi comme une posture spirituelle dynamique et active dans sa vérité actuelle et intérieure avec le Dieu-Esprit qui fait du corps du croyant, son temple vivant où Il vit en communion avec l’esprit de l’homme.
Le Christ nous montre le Dieu vivant qui ne saurait être réduit à la préhension idéologique des chefs religieux n’étant ni un personnage mythologique, ni une créature de la religion institutionnelle que façonne la théologie mais une Personne présente. Là où les prêtres ouvrent boutique du divin et vivent essentiellement d’apparat, le Christ exige une consécration onto-spirituelle qui prime toujours la loi que le chrétien doit adapter aux situations sans toutefois l’altérer pour se donner de fausses et perverses libertés, car en tout prime l’intentionnalité spirituelle morale et non la lettre.
Parler de religion spirituelle peut paraître pléonastique au prime abord, pourtant, vu la propension des religions institutionnelles à subvertir, à pervertir et corrompre - par leurs proportions hiératico-idéologiques - la vérité spirituelle, ontologique et intérieure de la véritable religion, il est patent que le monde du religieux comporte deux dimensions qui sont celle de la Foi-Vérité et celle du rituel institutionnel.
L’imaginaire, cette protocréation de l’action sociale, anticipateur des réflexes collectifs, est donc l’une des principales cibles de l’enseignement chrétien qui ordonne le délaissement des pratiques ancestrales indignes de la spiritualité de la foi véritable en le Dieu Père Esprit et Vérité. Jésus est l’iconoclaste spirituel qui refuse toute complaisance avec les identités sociales et culturelles, les logiques insidieuses de la mesquinerie humaine manipulant et décontextualisant la logique spirituelle de la parole de Dieu pour se donner des droits infects et dominer leurs semblables, lui, le Christ venu imposer par la spiritualité, la primauté exclusive de la volonté du Père.
Jésus est l’ennemi de l’incohérence logique des formalistes de la religion institutionnelle, qui proclament le bien, s’adonnent au culte et à toutes formes de liturgie insensée, pris au piège de leur propre mensonge caché sous les rites, eux qui pratiquent toutes sortes d’insanités et justifient théologiquement l’injustice sociale pour accommoder l’indolence permissive des multitudes endurcies et le sybaritisme des oligarchies profiteuses de l’ordre socioéconomique sur fond de la soi disant libération des moeurs.
Le mot « insensé » employé souvent par le Christ invectivant les ignominieux de son temps, n’est pas sans évoquer l’immanence du sens intérieur en l’esprit de l’homme, sens spirituel profond que méprisent les rebuts de l’impiété, esclaves de la charnalité mentale, aliénés métaphysiques errant en leur absurdité imaginaire et comportementale, pataugeurs du non sens existentiel.
L’intuition du sens appelle l’homme pour l’orienter vers l’accomplissement en Dieu. Dans notre temps de mollesse servile, de complaisance avec les bassesses idéologiques et les turpitudes charnelles du grand nombre, force est de se rappeler que le christianisme authentique - celui que prône Jésus, l’être christique désigné de Dieu - est aninstitutionnel au sens formel et officiel. Le christianisme authentique, voix de l’évangile proclamateur du seul vrai Dieu Esprit et Vérité, est plus que jamais affaire du tout petit nombre de la route étroite et rocailleuse, du petit reste en route dans le méandre retiré de la Rédemption au mépris des foules pharisaïques des autoroutes populeuses du populisme dévot.
Le christianisme authentique - métaphysique divine, culte ontologique, religion strictement spirituelle - dédaigne les foules religieuses menteuses et hypocrites des institutions qui gesticulent bruyamment sur les boulevards pharisiens des religions officielles populistes, populaires.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION - 2016
Politique de reproduction
Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.