Par Camille Loty Malebranche
La politique est essentiellement prospective et ce n’est jamais que par ineptie d’ambition primaire que certains politicards oublient de considérer la finalité de leur choix et la fin de leur action publique en se noyant au présent dans les contingences immédiatement favorables pour porter avec frénésie impulsive et irréfléchie de soi disant coups à plus forts qu’eux. En politique, qui n’a pas la force de s’imposer doit apprendre la souplesse et la négociation sinon, c’est de l’autodestruction programmée.
Les autorités de Kiev entendent donner l’assaut, ce 2 mai 2014, aux pro-russes qui occupent de nombreuses villes de l’est du pays. Dores et déjà, Moscou a mis Kiev en garde et je cite « des conséquences catastrophiques de toute attaque armée contre les partisans de la Russie ». À observer les faits de près, quand on sait que la Russie ne lâchera jamais prise dans cette affaire qui la concerne au plus haut de ses intérêts, n’est-ce pas de l’ineptie primitive des prédateurs de Kiev que d’imaginer une solution militaire même si ponctuellement ils devaient remporter une victoire? J’affirme que ce ne seront certainement pas les petits assauts contre l’est qui apporteront la paix à l’Ukraine ni empêcheront les pro-russes appuyés par la Russie, leur patrie réelle et de référence de provoquer une partition du pays. Très sots qui se fient aux promesses de Washington quand la voisine immédiate prête à se battre se nomme la Russie défendant sa primauté géopolitique légitime tant par la géographie, l’histoire que les liens ethniques.
Les dirigeants ukrainiens, eux-mêmes putschistes issus de la place Maïdan, seraient vraiment des arriérés intellectuels s’ils s’imaginaient pouvoir aller à l’encontre d’un rapport de force qui leur échappe et dont ils sont les jouets, les essuie-pieds. En se prêtant au jeu des occidentaux qui les traitent avec dédain malgré des sourires diplomatiques semblables à des rictus pour attiser leur ambition politicienne individuelle et clanique, ambition surdimensionnée et aveuglée en l’occurrence, les gouvernants de facto de Kiev ne sont que vils objets de l’occident qui, par eux, réifie leur propre pays, l’Ukraine, qu’eux-mêmes aident - à travers leur politicaillerie, leur gouvernement de pacotille, leur obsession d’un pouvoir non républicain figé dans leur antirussianisme primaire - à garrotter au rétiaire d’un conflit géopolitique où leur pays ne peut être que perdant.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE