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Par Camille Loty Malebranche

 

L’impérialisme substitue à l’ethnocentrisme, racisme ouvert et direct, le sociocentrisme, racisme civilisationnel plus ou moins indirect parce que non à l’échelle interpersonnelle, tout en redosant au subtil par la sanction légale, l’ethnocentrisme. L’impérialisme est le colonialisme qui feint d’intégrer le colonisé pour mieux l’assimiler et l’inférioriser. L’impérialiste, fin colonisateur, sachant à quel point son travail d’amenuisement du colonisé rend celui-ci sensible à ses moindres mièvreries assimilatrices, procède par pseudo-intégrations d’apparat où il honore des individus du sud mentalement serviles, histrions et colonisés qu’il a lui-même produits en symboles pour les nouvelles sociétés asservies.

 

La préférence de tel colonialisme à un autre, n’est qu’erreur de jugement, vision logiquement tronquée de l’horreur systémique et structurée qu’est le colonialisme et son avatar évolutif dans le temps, que constitue l’impérialisme général socioéconomique, politique et culturel. Comme je l’ai toujours soutenu, il n’y a pas de bons colons, et tout colonialisme est nécessairement raciste et criminel parce que fondé sur un essentialisme sociocentriste ou ethnocentriste. Le colon, tout colon, est un déshumanisé qui part imposer sa rage prédatrice pour régner, piller, s’enrichir aux dépens de ses victimes. Le colon s’essentialise pour régner. Le colonialisme, l’esclavagisme, l’impérialisme, l’apartheid, le racisme sont des déchets de la conscience collective de civilisations barbares où le rapport à soi des métropoles ou conquérants, est lui-même pathologique et malsain jusqu’à la toxicité.

 

Préférer un colonialisme à un autre, c’est justifier le principe criminel et immonde du colonialisme, c’est entrer dans le jeu malsain et manipulateur des colons. La colonisation de peuplement britannique, si elle a laissé des pays d’anglais qui ont réussi, n’a pas été différente dans des pays non blancs ou l'Angleterre a implanté une colonie d'exploitation. Pour le constater, il faut juste regarder ce que les colons britanniques maîtres d’apartheid ont perpétré en Afrique comme au Zimbabwe où ils ont encore le toupet de faire leur leçon de prétendus civilisés. La libération des sud doit passer par le rejet de tous les colons.

 

Les pays ex britanniques « réussis » dont certains ne sont pas tout à fait sortis du giron culturel voire diplomatique de l’Angleterre étant membres de la couronne comme le Canada, l’Australie, sont ceux où les anglais restés sur place ont pratiqué ou pratiquent une colonisation de classe même aujourd’hui encore. Quant aux États-unis, cas unique, devenu maître de l’ancienne métropole on sait par exemple que l’esclavage s’y est longtemps prolongé après l’indépendance et que même après l’esclavagisme légal, il a fallu attendre les années 1960 pour diminuer significativement la forme d’apartheid que des racistes y avaient institué. Le sort des non blancs n'est jamais que celui du citoyen de seconde zone que l’on intègre à des institutions de prestige si, ayant suivi le curriculum scolaire, il est assez sage et accommodant avec le paternalisme blanc dans ces grands pays néobritanniques où les colons de la couronne sont devenus indépendants.

 

Folklorisation de l’autre assigné à la figuration culturelle de l’exotisme.

 

Sur le plan culturel, les métropoles d’immigration façonnent grivoisement la folklorisation de l’être du colonisé et instrumentalisent l’humanité du sud comme par une ontologie imaginaire. Patibulaire perception que cet imaginaire ethniciste qui ne s'est jamais lavé de ce racisme instrumentalisant parmi d’autres, qui est de vouloir faire de l'homme du sud un exotique, un nigaud, un abysse de singerie, qui reproduit au goût des maîtres blancs des pays où on le laisse évoluer, la gestuelle niaise et débile de l’homme-reflet qui abandonne l’idée et le concept à ses supérieurs ethniques et se contente de jouer littéralement, même en littérature, les clowns et les bêtes de scènes. À ce niveau, la francophonie est une imposture, une nique de la France manipulatrice aux anciennes colonies avec leur mental de colonisés, qui ne sert strictement à rien quand il s’agit de diffuser la pensée francophone non française.

 

La francophonie, à l’instar de la françafrique, n’est qu’ironie néocolonialiste simiesque des décideurs dispensateurs de visibilité à leurs élus néocolonisés de service pour la promotion et l’exposition folklorisante de l’exotisme culturel inoffensif du sud qui n’existe aux yeux du colon inavoué, que pour flatter le nord paternaliste, en jouant au faux émancipé tout en égayant ledit nord. Quand l’ethnique, l’exotique prévalent dans le choix des décideurs du nord qui, forts de leurs institutions, ont le suprême privilège de reconnaître qui doit être reconnu et de déterminer qui est autorisé à avoir même la parole officielle, il est totalement insensé de parler de valorisation du mérite, d’échange intellectuel, voire de respect minimal dans les rapports nord-sud.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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