Russie-Occident : Géopolitique de peuplement contre géostratégie.

Par Camille Loty Malebranche

En regardant de près l’évolution des événements de la Transnistrie qui se veut russe désormais avec une pétition réaffirmant et entérinant aujourd’hui le choix référendaire de 2006 de ses habitants, et, au sud-est ukrainien séparatiste, en dépit de la suggestion d’un report par le président Poutine, la tenue du référendum de ce 11 mai 2014 sur le statut indépendantiste du territoire malgré l’assaut des blindés de Kiev, je dirai que nous sommes en face de deux méthodes de combat entre les pôles en présence que sont les États-Unis et la Russie. Après la Crimée et la formidable prouesse russe à répondre aux arrogances de Washington, la Russie réinvente la géopolitique de proximité par le peuplement, là où Washington, lointainement, croit pouvoir tout contrôler par la corruption politicarde fomentatrice de putsch. Une frénésie de domination planétaire si agressive et si expansionniste telle que celle des États-unis, ne peut que basculer dans la guerre ou la chasse aux populations sécessionnistes qui refusent l’orientation félonne de leur pays nouvellement soumis aux diktats étasuniens.

Dans leur fougue hégémonique et leur simplisme impérialiste, les décideurs du département d’État auront à tort sous-estimé voire négligé les liens ethniques, linguistiques et culturels, bref, l’anthropologie politique du paramètre essentiel qu’est le peuplement, paramètre  à la base des nations et de leur vouloir-vivre collectif,  qui, lorsqu’il est bafoué par l’artifice des conquêtes et l’action des politiciens, peut chambarder les entités étatiques.

La géopolitique de peuplement étant antérieure à toute géostratégie et politique d’hégémonie étrangère, l’aigle étasunien risque de perdre plus que des plumes mais de précieuses serres dans sa démesure de rapace sans nuance quant à ses aires de chasse.          

Camille Loty Malebranche