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Par Camille Loty Malebranche
 

 


 

L’aliéné, on le sait, Cest le faux libre qui joue inconsciemment de souveraineté alors qu’il répète et reproduit les commandes de l’ordre systémique dans l’espace carcéral des idées et actes produits en réflexes du comportement par la société. Dans le contexte d’une société éminemment clivée et scandaleusement inégalitaire, plus le système social s’étend en puissance et richesse, plus l’illusion de liberté se diversifie et multiplie ses simulacres d’émancipations individuelles et grégaires.

 

La société du faux procède par des permissivités inoffensives à ses fondements qu’elle célèbre et brandit, tout en excitant les pulsions les plus viles, les instincts les plus bas au niveau des mœurs, pour se louer comme démocratique en s’idéalisant à travers sa phraséologie autojustificatrice, sa propagande idéologique pour contrôler les foules. L’on comprend alors que toute communication avec un aliéné encourt de graves incompréhensions où le malentendu sévit par l’un des deux verdicts classiques de l’aliénation à l’œuvre: l’interlocuteur d’un aliéné sera soit jugé prétentieux de ne pas se reconnaître redevable à la fausseté qui définit jusqu’aux réflexes de son vis-à-vis; soit il sera maltraité, agressé par le dégénéré qui, en son aliénation, le prendra pour un semblable, c’est-à-dire, un moins que rien. On ne communique guère à un être humain quand on s’adresse à un chosifié mental, réduit mentalement chose, déchu au stade d’objet en sa conscience dénaturée, vil instrument d’autrui en son for intérieur.


Avec une horde servile, il n’y a pas de saine communication possible, car l’esclave physiquement libéré mais resté esclave en son mental non émancipé, ne connaît pas le respect de soi pour traiter avec autrui. Sa condition de chose organique utilisée, instrumentalisée ne sait que se projeter elle-même comme méprisable et méchante dans l’aliénation globale et plurale qui le caractérise. Ainsi, dans le rapport à des esclaves, rapport caractéristique en toute société ploutocratique où domine une oligarchie qui séquestre, altère voire efface l’État mis à son service exclusif, gare à l’humaniste romantique qui, dans sa romance altruiste, confond les monstres anthropomorphes dominants de la société et leurs asservis-choses - tout aussi anthropomorphes - avec des humains ayant quelque sensibilité ou dignité humaine! Car ni le maître ni lesclave "entraliénés" c’est-à-dire pris en la mentalité lucifuge, ténébreuse, déshumanisée de leur entraliénation ne demeurent des hommes. Gare à lhumaniste  puéril qui se drape de sensiblerie jusqu’à s’exploser au déferlement de la brutalité de l’aliéné, cette figure ordinaire de la société planifiée et définie des ploutocrates. L’aliéné respecté en son humanité, méprise celui qui le respecte et l’estime, le fuyant voire le traitant avec cruauté et horreur. On ne peut rien pour des néants intumescents en leur vacuité de toute humanité, à qui seuls les colifichets du système dominant servent de référence existentielle. 


Programmé pour être objet, interdit de toute subjectalité, chose à ses propres yeux, un esclave - à moins d
’entreprendre la démarche transcendante de commencer à se fonder une subjectivité propre, à être donc sujet subjectivement libre, mentalement affranchi par le dépassement de sa condition objective - est l’ennemi de tous ceux qui l’estiment dignement. Un esclave est un défenseur immonde de l’ordre esclavagiste du maître, qui conspue le discours de la liberté et tout porteur d’une vision souveraine. Le plus grand ennemi de la liberté voire de l’humanité, ce n’est pas le maître qui jouit des fruits de l’esclavage mais l’esclave classique ou moderne arrogamment, agressivement chose dans sa choséité situationnelle. Parler à un tel rejet de la déshumanisation, c’est toujours s’exposer à des jugements de haine d’un déshumanisé réifié qui ne connaît que le rapport de soumissions de soi au traitement méprisant du maître dominateur. Car les répliques de l’aliéné sont des crachats de conneries, glaviots de méchanceté que lui inculquent ses maîtres inavoués dont il est pieusement instrument comme par idolâtrie inconsciente.


La société ploutocratique des oligarques aliène ainsi la foule des dominés de toutes sortes via toutes espèces de fascinations irrationnelles, et, par reflet causal de l’effet, l’aliénation empêche toute communication qui n’est pas déjà inscrite dans le sérail du système aliénant, n’acceptant que les critiques sans danger, inoffensives et complaisantes, pour jouer à l’ouverture « démocratique ».

 


CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION -  2016

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