Par Camille Loty Malebranche

Le rapport aux origines, en établissant ce qu’on peut appeler une généalogie fondamentale, est rapport par excellence à l’Être et d’anéantissement logique du néant. C’est en fait, le rapport à Dieu, une projection théologique quelle que puisse être la nature dudit rapport.
Dans son dialogue fictif du profane et du philosophe, Nicolas de Cues fait poser par le profane, cette question essentielle - question jamais banale quoique courante - à son vis-à-vis : « Dieu existe-t-il? » « Oui », lui dit le philosophe, « en tant que quiddité de la question des origines.»
En effet, évoquer l’être au plan d’une généalogie première ne peut se faire sans poser la question de Dieu. L’être lui-même comme fait de la présence qui s’impose à la conscience (conscience qui, elle-même, émane de l’étant conscient) détruit la possibilité du néant et force à regarder du côté du Créateur qui a tout enclenché pour le surgissement de ce qui est, de la présence présente dont relève l’étant de l’interrogateur dont la conscience perçoit le fait d’être.
Le rapport à l’être comme fait, est cosmique, en tant que le fait d’être et l’univers comme méga-présence englobante, se recoupent immanquablement. Or tout rapport à l’univers est rapport à Dieu ne serait-ce que par l’interrogation du déterminisme que sous-tend le cosmos. Rapport de foi ou de négation, rapport au sens suprême, à la logique indécodée ou révélée qui, nécessairement, par delà toutes les contingences situationnelles de l’homme, est un rapport à l’Être suprême, à la Causa Sui, Cause première de soi et donc des origines, qui fait que le néant se pâme dans le néant, ne pouvant exister en tant que fait. Car l’être exclut logiquement le néant comme possibilité. Et, l’impossibilité du néant rend impossible tout athéisme fondamental.
L’athéisme ne peut être qu’un choix de refus de relation personnelle avec l’Être des origines mais jamais sa négation logique dans le rapport au fait d’être, à la présence cosmique. Là, dans le contexte méditatif des origines premières, l’absurde est aberrante appellation de l’ignorance du sens caché ou du sens révélé refusé par la conscience d’un homme.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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