Par Camille Loty Malebranche
(Absolu théologico-sémantique de la parole sacrée).
Au schème métaphysique, les grands vocables de l’enseignement divin tiennent de l’absolu quoique relativisés par l’insistance langagière imageante pour nous les faire sentir, les porter à l’attention, les imprimer au sentiment. Par exemple, si je prends les mots de Jésus dans l’énoncé « Je suis le chemin, la vérité et la vie », nous l’avons dit ailleurs, ils réfèrent tous les trois au même principe spirituel et messianique de l’Absolu divin apporté à l’homme. Ce n’est pas de la redondance profane mais de la didactique divine comme enseignement spirituel par delà la théologie spirituelle pour l’entéléchie qu’est la Rédemption. Dans ce contexte métaphysique et christique, l’absurde, l’illusion, le mensonge sont le même et seul faciès de l’impermanent et du fini. Tout ce qui n’est pas éternel authentifié comme tel par la volonté de Dieu, seul détenteur de l’éternité, devient illusion si l’homme s’y attache plutôt qu’à Dieu, impiété pécheresse si l’humain lui octroie la primauté dans sa vie.
L'allégorie du serpent originel tient lieu de symbole de la puissance rampante de nos faiblesses qui amenuisent l’esprit jusqu’à sa dénaturation, nous assignant à la poussière du sol dont vient le corps - évocation imagée de la reptation de l'impie rivé à la poussière et au terrestre - dont les pulsions nous font si fréquemment trahir l’esprit pour qui pourtant, le corps existe et n’est que simple moyen de cheminement. La reptation ophidienne où le serpent est la bête impure de la tentation maléfique, nous rappelle donc la sorte de ruse que nos propres penchants pulsionnels et charnels éveillent en nous contre notre nature spirituelle profonde, pulsions où par faiblesse et manque de transcendance, nous nous assignons nous-mêmes à des chutes métaphysiques où nous violons par manque de consécration spirituelle et malgré nous, les fleurs de la vie intérieure, les principes de notre essence. Le langage révélationnel, langage mythique de la révélation divine, tire ses images fortes de l’univers et de ses êtres naturels à travers un « cosmomorphisme » langagier.
Pour revenir aux absolus, nous pouvons comprendre que le mensonge, nous voyons ici le mensonge pécheur, est à l’instar de l’argutie satanique sur le fruit de l’arbre défendu renvoyant spécifiquement à tout mode de penser et d’agir qui s’oppose à la vérité de la nature humaine faite à l’image de Dieu. C’est en fait, le mal en tant que ce qui va à l’encontre de la vérité métaphysique de l’homme qui est esprit. C’est aussi tout ce qui, dans la vie courante de l’individu, charrie le mal et le malheur contre soi ou le semblable. Ainsi, celui qui dénonçait tel juif en indiquant sa cachette aux soldats nazis l’interrogeant sur ledit juif, disait vrai et évitait de mentir s’il répondait non alors qu’il connaissait le lieu où se terrait le poursuivi, mais ici, la vérité est maudite et mérite franchement la mort de son porteur. De même, celui qui parviendrait à mentir à un ordre immonde de voyous banquiers pour se nourrir ou nourrir des pauvres affamés précisément par l’ordre économique dont ces banquiers sont en forte partie responsables et profiteurs, est dans la vérité alors que la vérité institutionnelle de l’État qui tolère les méfaits des banques, est mensonge contre l’homme et contre Dieu.
Il est impérieux de cultiver la clairvoyance spirituelle et mentale du jugement, la vigilance intellectuelle pour être juste - car en morale, seule la justice est vérité - pour ne pas être pris au lasso des banalités profanes de truismes et de menteries que cultive la société aliénée et aliénante qui condamne l’enfant voleur de pain mais déifie les kleptocrates de palais et toutes les très honorables crapules criminelles du grand capital, qui, pourtant, sèment la misère, la mort, le travail forcé de la subsistance dérisoire des plus rudes travailleurs, tout un régime de vie aliénant et destructeur par les artifices de la finance mondiale.
Une vérité particulière n’est morale que par sa conformité avec la Vérité absolue du Bien global de l’homme.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
Politique de Reproduction
Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.