Ukraine: ingérence obsessive, géostratégie contre-nature de l’occident.

3 Février 2014

Par Camille Loty Malebranche

Les révolutions ne se font ni par procuration ni par corruption de quelques voyous à la solde de puissances étrangères, prédatrices d’État, jouant d’ostentation de populaces excitées, de populaces téléguidées par une opposition affairiste à la solde d’hégémonistes. Les révolutions authentiques ne se peuvent qu'endogènes, enracinées dans une vision nouvelle, révolutionnaire, dûment ancrée, assumée par les peuples conscientisés et motivés qu’orientent de vrais leaders. Ainsi, la stratégie du chahut que mène un occident lui-même en crise de tout, surtout de démocratie - crise plus ou moins camouflée - face à la prépondérance russe, tant économique que militaire, sur l’Ukraine, pays qui a partagé l’histoire de la Russie, ne peut, à terme, qu’échouer vu sa contre-nature, son hégémonisme primitif, son profil agressif de politique des bas-fonds sans ancrage social.

Les actuelles manifestations violentes soi disant pro-européennes en Ukraine sont une autre répugnante tentative inconsidérée de l’occident pour déstabiliser l’Ukraine par une nouvelle prétendue révolution comme jadis la révolution orange de Viktor Iouchtchenko et toutes lesdites révolutions colorées du tout début du siècle sous Georges W Bush, lors où le monde vivant encore la transition unipolaire étasunienne, permettait toutes les expérimentations géopolitiques agressantes et toutes les illusions de globalisation.

La curatelle de l’Europe décadente ne séduit que les plèbes manipulées…

Aujourd’hui, l’ordre du monde ayant changé, c’est à la mise en scène de rue où la crapulerie la plus crasse de casseurs soudoyés, sert de masque aux prétendus élans démocratiques des cohues confondues par amalgame avec les masses voire la nation. C’est donc le temps de la politique voyoue, de la contrediplomatie grossière auxquelles recourent goulument les obsédés de règne planétaire unilatéral.

La position de l'Union Européenne est une forme de schizoïdie politico-économique car ne pouvant gérer ses propres patelins martyrisés par une économie de la décadence et de la misère, il lui faut une sacrée dose éhontée d’effronterie et de toupet hypocrite jusqu’au grotesque pour oser s’ériger modèle de réussite socioéconomique, en bricolant un messianisme économique pour autrui. C’est comme si l’espace européen était un conglomérat harmonieux où nul n'est lésé. C’est comme si la Grèce, l’Espagne, Chypre étaient des territoires extraterrestres relevant d’un autre regroupement. Les prédateurs d’État se moquent des ukrainiens par leur offre d’une vie meilleure qu’ils n’ont pas chez eux, et en même temps, insultent notre intelligence quant aux droits de manifester n’importe comment, puisqu’aux États-Unis, toute manifestation, tout manifestant doit respecter des consignes strictes, à savoir où passer, où marcher. Ce n’est que dans le délire de prédation d’un occident se faisant monstre déstabilisateur, fomentant des manifestations de chambardement chez autrui, que la démocratie en pays non conquis doive autoriser les pires vandalismes et agressions criminelles. Cette position occidentale a un nom, c’est du terrorisme d’État, de l'hégémonie immonde, crapuleuse, de l'offensive voyoue jouant d’une diplomatie du mensonge. Mais, même en gagnant provisoirement cette manche ukrainienne, la Russie n’acceptera jamais l’incursion occidentale et les risques de contrôle de son propre territoire depuis l’Ukraine.

L’occident nourrit le rêve de dominer l’Ukraine, mais par la diplomatie ou par le feu russe, son appétence part fatalement en disutopie. J’appelle disutopie tout rêve fantasque et sans issue, toute fausse utopie qui n’est ni au pouvoir de création de son porteur ni nulle part dans le cosmos.

Contre-nature, au moins autant que le serait une propension géostratégique russe ou chinoise, si la Russie ou la Chine voulait imposer ses hommes à la tête du Mexique en y agitant les foules, l’ingérence de l’occident en Ukraine, tient du fantasme loufoque de ceux qui pensent aller à contrecourant de l’histoire entamée de ce siècle, en freinant la multipolarité politique et économique en cours, pour se proclamer maîtres du monde. Un rêve de pouvoir qui ne mesure guère ses risques et possibles, est folie disutopique. Et, en relations internationales, entre puissances militaires, une telle folie disutopique court le risque de guerres et de frictions douloureuses pour le monde.

Il n’y a pas de rêve ukrainien possible pour l’occident, ce ne peut être que gigotements de fous d’hégémonie, que bellicisme inavoué, que grivoiserie cauchemardesque, que terrorisme politique déstabilisateur, que pitoyable hantise hitlérophile de domination de l’écoumène.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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