Par Camille Loty Malebranche
La vie spirituelle commence lorsque l’hypostase capable d’hyperconscience qu’est l’Esprit, dépassant la matérialité somatique de son habitat organique, tend à éprouver sa propre Vérité où siéent celles du mystère de l’Être et de sa Source immatérielle, pour ainsi dire, s’il faut, comme le soutient Claude Tresmontant, "éviter le mot Dieu", à cause « des réminiscences et émotions qu’il charrie ».
L’absurde est essentiellement l’insoutenable apatridie métaphysique de l’homme vidé d'intériorité, figé extérieurement sur la matérialité du monde et en crise intérieure contre soi et contre la source des esprits. C'est littéralement la religion de l'esprit rendu taupe somatique et égarée dans la matière. C’est l’espace de l’homme réduit à l’organique et à cette chose fantasque entre toutes appelée le « réel ».
Le discours de l'athéisme et de l'absurde est comme la fatuité redondante des esprits morts à eux-mêmes, qui se rebiffent dans un orgueil de désespoir et de dénégation de soi. Il est dès le départ, la dictature sauvage et inavouée du rationalisme et du scientisme inavouable qui trône sur la civilisation occidentale, véritable cloître où se morfondent les esclaves de la conscience matérialiste, une sorte de bile d’illogisme versée sur le sens caché du monde par le rejet de l’intuition que suscite en nous un univers intelligent, une nature pleine de sens et de logique dans toute ses démarches.
Alors que la multitude se pâme dans l’hébétude béate de l’immédiat tangible, l’infime minorité des éprouveurs intérieurs du sens au-delà des sens, refuse l’orgueil logique qui borne tout au monde sensoriel et sensible des apparences. Les vrais guetteurs du sens, exècrent l’abîme ostentatoire des évidences.
Les porteurs de lanterne, intronisent le sens total contre la ténèbre exclusive de la raison, le terrorisme du rationalisme. Pour eux, le monde est un manuscrit cryptographique que l'Esprit porte en soi et dont l’Esprit doit apprendre les clés. À la minorité spirituelle des porteurs de lanterne, la matière n’est que le voile des évidences sur le visage de la Vérité. L’opacité de la corporéité du monde pour la conscience aveugle qui en récuse le théophanique langage des vérités inévidentes.
L’homme spirituel sait par le sentir, car son intuition apprend à vivre l'intériorité par l'éprouvement sans vouloir l’objectiver, convaincu que le parler qui veut soumettre l’indicible sentir révélationnel intérieur, est la pire absurdité.
Là où la foi est sensualisme spirituel fort et révélateur, l’absurde est distorsion logique et discursive de la conscience perverse qui constate l’émanation qu’est l’univers, et qui, au lieu de le méditer pour s’en instruire intérieurement en microcosme responsable, va brailler partout que ce qu’il voit, est insensé, que l’émanation est sans source. La conscience de l’absurde, est l’inventeur aberrant et arbitraire de la lumière sans source lumineuse
Au compte dénaturant du raisonnement de l’absurde, l’athéisme fait figure de prestidigitateur dont le tour d’illusionnisme présente le soi disant spectacle de la non signification sur la scène des surenchères d’évidences inexorables, où le sensible est déclaré exclusif et sans ailleurs.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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