Pentecôte, la communication paraclétique comme onction spirituelle

Par Camille Loty Malebranche

La communication divine paraclétique est un infralangage qui se fait par l’intuition inspirante où, de nos tréfonds, nous sentons et éprouvons la voix et l’action de Dieu qui nous enseigne personnellement, nous guide et nous soutient, c’est sans doute la plus forte de toutes les communications. Toutefois, à la pentecôte, ce fut un supralangage translinguistique qu'apporta la manifestation spéciale du Saint-Esprit.

Au jour de la pentecôte, les apôtres réunis en prière, reçurent le Paraclet dans un bruit violent de tempête à la chambre haute où ils s’étaient assemblés depuis l’ascension du Christ. Sitôt reçu de cette manière particulière par ceux que le choix de Jésus avait oints, le Paraclet enflamma la fougue kérigmatique de Pierre pour expliquer le polyglottisme des apôtres en ce jour et proclamer la messianité et la résurrection de Jésus à la foule multilingue attirée sur les lieux par le bruit de tempête qui accompagna la descente du Saint-Esprit sous forme de feu sur les apôtres assemblés. Le feu est symbole de la lumière sans ombre, ce soleil énergisant vivifiant de la sagesse divine apportée par le Saint-Esprit qui communique la Vie spirituelle, la seule Vie appelée à être éternelle, Vie pleine d'ardeur que reçoit dès ici-bas l'homme qui croit en tant qu'esprit sanctifié et possédé par Dieu qui le fait héritier de son royaume par l'onction paraclétique.

À la pentecôte, la communication paraclétique s'est faite supralangage universel sans frontière linguistique, audible et assimilable aux tréfonds des auditeurs en-deçà et par delà l'ethnicité, les langues et les cultures. Action transcendant les frontières linguistiques, comme pour nous dire que sans le Paraclet de Dieu, ce Saint-Esprit qui nourrit la nature spirituelle en l’homme, celui-ci est figé dans les tours incommunicatives du vide existentiel qui l’affecte, forclos dans les murailles des contingences de l'ici et du maintenant. 

Le Paraclet est donc venu restituer le langage en outillant l’homme de tous les charismes intérieurs pour s’assumer en esprit et vérité.

Le Paraclet dissout les frontières ethniques, les murs linguistiques et les claustrations ostracistes des essentialismes idéologiques qui tiennent de l’ethnicité pour communiquer la Vérité spirituelle au dédain des religions instituées, des croyances institutionnelles et spiritualités dénaturées.

La pentecôte trône la victoire sur l’incommunication. Communication non seulement correctrice de la confusion babélique mais aussi et surtout, communication qui égruge et efface jusqu’aux traces des murs caractériels dressés en nous par nos inaptitudes à nous rencontrer nous-mêmes, à nous ennaturer et enfin être harmonisé avec notre vérité métaphysique d’esprit incarné tel que nous l’enseigne l’incarnation du Verbe. 

Le Paraclet apporte le viatique de l’emmétropie métaphysique en ce voyage de la vie, dissipant les stigmates des ignorances ontologiques où les illusions du sensible infligent à l’esprit, le règne du charnel psychologique. 

Le Paraclet, ce défenseur du croyant contre tout ce qui aliène sa nature spirituelle, est l'accompagnateur céleste qui délivre effectivement de tout mal par son onction qui entretient l'éveil de la conscience à la sensibilité intime de notre vérité d'esprit à l'image de Dieu, notre vérité de vainqueur sur les traces de la victoire du Christ ressuscité qui a vaincu le monde. 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE