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Par Camille Loty Malebranche

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La peur est réflexe alors que la crainte, même irrationnelle, est logique. Car la peur est instinctive, tenant précisément de l’instinct de conservation tandis que la crainte est construite par la culture, l’idéologie ou découle d’expériences douloureuses. La peur est plus violente que la crainte, parce que spontanée, pulsive et en situation, alors que la crainte, elle, connaît, et souvent, prévient les rencontres avec ses objets qu’elle tend plutôt à éviter.

Naturellement, certains faits inéluctables de la finitude de notre condition terrestre, la mort, par exemple, instillent de la peur chez plusieurs; alors que les esprits parvenus à un stade de connaissance sacrée et de sagesse spirituelle n’en éprouvent qu’une crainte somatique protectrice, normale, sans aucune peur. Il s’agit de savoir vivre la transcendance métaphysique face à la finitude du corps. De savoir que l’homme n’est pas que le corps et sa fatalité, que l’homme est esprit avant d’être corps et que l’esprit est un être vivant de sa vie propre à part entière. La foi et ses vérités mystiques, est un rempart contre la peur chaque fois que celle-ci vient se heurter à la conscience croyante, car la foi conditionne l’esprit pour qu’il vive sa vérité par delà la chair et le sang soumis par essence à la mort.  

La peur est toujours panique c'est-à-dire aiguë et hors de contrôle quand elle survient. 

La « peur » chronique et latente qui émerge à chaque mise en rapport de l’individu avec l’objet qui l’effraie, si elle demeure dans les seuils du contrôlable, n’est pas vraiment de la peur mais de la crainte. 

La peur se manifeste par la panique. C’est une condition de terreur aiguë, incontrôlable et frénétique qui caractérise le peureux, paniqué en situation. La peur est toujours en situation. Celui qui se maîtrise face à une menace réelle, un danger ponctuel, même s’il tremble un peu en lui-même, n’a pas vraiment peur. La peur est la manière soudaine et incontrôlée dont un sujet en situation dangereuse est accaparé par la dite situation au point de perdre tout moyen, ce qui peut aller jusqu’à le porter à faire des choix fatals plutôt que de tenter de faire face autant que possible au danger d’en échapper par alerte d’autrui voire par la force du mental  ou l’imagination créatrice réagissante. Et, parce que la peur réduit l’homme en être réflexe et instinct, il est inutile de dire que l’animal, lui aussi, sait éprouver de la peur. J’ai personnellement déjà vu un chien dans la rue, qui fuyait en chiant de panique, courant retrouver la maison de son maître à cause d'un bruit effrayant, inhabituel, entendu dans la rue. 

La crainte par contre, est strictement humaine, parce que logique, chose que nul animal ne peut connaître.

Craintes normales et craintes morbides…

Il y a donc la crainte normale, toujours gérable et surmontable du danger menaçant par les ressources de l’esprit et des craintes morbides à atténuer et à vaincre par l’apprentissage. La crainte normale accompagne l’homme pour le préserver logiquement face aux vrais dangers qui peuvent le guetter. C’est un paramètre important de l’instinct de conservation. C’est pourquoi, les humains sont craintifs de toute chose qui peut leur faire du tort. La crainte est l’ennemie de l’imprudence car l’imprudence est stupidité, ce n’est ni bravoure ni équilibre; et la prudence est protection et voie afférente de la longévité…

Les autres craintes irrationnelles mais pas morbides sont  à gérer. Je vois ici nos petites craintes variables selon les cultures et les hommes mais auxquelles nul n’échappe totalement, car nul ne peut se dire entièrement rationnel face aux craintes: celui qui n’a pas peur du canon, a parfois la crainte d’une araignée, celui qui brave la route dangereuse en montagne, peut craindre le tonnerre qui gronde… L’homme doit toutefois dépasser la crainte morbide qui fige, annihile l’action ou la réaction pour y substituer la vigilance qui éclaire la conscience agissante et souveraine. 

La crainte morbide est soit caractérielle, soit névrotique, soit idéologique. 

La crainte morbide névrotique, donc à traiter par des psychologues spécialisés, c’est la phobie. La phobie est un type de crainte névrotique qui construit une menace là où il n’y en a pas à partir d’expérience traumatique ou de conditionnement névrogène. D’où si l’objet de la phobie s’approche du phobique, l’imminence de ce qu’il perçoit dangereux, peut déclencher de terribles réactions violentes allant à des effets désastreux. C’est pourquoi, il est irresponsable que des directeurs d’opinion parlent de phobie à chaque fois que des secteurs posés argumentent avec équilibre et sans aucune idée de violence, contre des faits et modes d’action que ces secteurs désavouent selon leur rationalité, leur sensibilité. La phobie est une crainte, pas une haine à proprement parler, crainte aboutissant à la crise de violence lorsqu’elle est en face de ce que l’individu craint et considère comme menace à effacer ou à tout le moins, à neutraliser. 
 
La phobie ne devient peur que lorsque le sujet est en face de ce qui le rend phobique, fors cette proximité jugée menaçante, la phobie s’endort partiellement pour se constituer crainte exagérée de son objet qui peut être une catégorie humaine ou animale, une chose, un fait, une situation… La phobie est dangereuse pour le phobique comme pour l’objet l’engendrant, car en cas de face à face avec l’objet déclencheur de sa phobie, le phobique peut aller à de graves violences contre ledit objet sans même se ménager dans cette injonction névrotique de défense. Un temps de traitement pluridisciplinaire suffisant et des conditions de pacification face à son objet de crainte, ou à tout le moins de prévention des crises, tout cela, avec l’appui de l’entourage, peut permettre au phobique à surmonter son mal. 
 
Maintenant survolons l’autre versant courant de la crainte morbide qui n’est nullement  névrotique mais caractériel. C’est une forme de blocage abstrait, un freinage construit, constitué en une sorte de puissance ennemie de dissuasion qui pousse l’individu à une espèce d’autocensure dans ses possibles d’action et de réaction. 

La crainte morbide de ce ressort, est diluée et donc pernicieuse. Là où la peur est un mal déclaré qui fige, glace l’individu, la crainte mine les forces d’avancée et de réponse, elle désarme la puissance de l’agissant et amollit l’action ou la réaction par l’atermoiement systématique, de telle manière que l’échec y est programmé, que l’action ou la réaction s’élimine dans l’évanescence de l’inefficacité par l’inconviction. Et dans cette occurrence quand il faut faire face, la confrontation ou l’affrontement est perçu inutile au craintif, alors qu’ils pourraient apporter la victoire, la libération. La crainte morbide doit être vaincue par apprentissage de la confiance en soi-même, sachant que nul humain n’est nu de puissance défensive et offensive quand il s’agit de faire face à la vie en quelque circonstance que ce soit. Seule la crainte orchestre un mental de faiblesse se disant vaincu sans coup férir.

Peur et crainte doivent être surmontées par l’audace éclairée de l’esprit emmétrope qui ose agir et réagir en calculant le risque lié à toute action humaine au fil des actes posés et des situations en cours. La prudence, la prospective, la claire définition du but visé sont les manettes de contrôle de soi et de façonnement de l’agir car toute action humaine est finaliste selon la volonté de la conscience agissante qui s’y affirme. Par sa faculté spirituelle et le travail de son mental, l’homme peut même prévenir les situations courantes, prévisibles de peur, et, au moins, se ressaisir vite dans celles qui sont impondérables, pour trouver une issue à la défaite annoncée que constitue la crainte morbide ou le déchaînement de la peur.

La crainte morbide caractérielle est le mal du figement par défaitisme anticipé.

Quid de la crainte morbide idéologique? Un exemple de cette sorte de crainte morbide, est celle des peuples vis-à-vis des autorités qui, justement, ne règnent que par les dissuasions exhibitionnistes, irrationnelles des menaces de violences assujettissantes qu’elles inspirent aux majorités auxquelles elles ravissent quasiment tout, tandis que ces majorités, vraies puissances des États, les laissent faire… La plupart des autorités mondiales, le sachant, s’érigent en force de destruction et de punition pour se faire craindre et ainsi, non pas seulement infantiliser leurs peuples, mais les faire carrément bêtes de somme craintives, chargées des faix de leurs dirigeants bourreaux. Les rois et leur cour servile qui jouissent de tout aux dépens de tous, savent sciemment depuis l’avènement de l’État dans l’histoire, comment s’essentialiser et se faire obéir par les peuples réduits en foules, traités par la menace du fouet et du fusil, au moment où on leur jette des miettes de ce qui leur appartient.

Pour revenir aux craintes morbides et irrationnelles orchestrées par l’idéologie: crainte de la disette en pleine abondance, crainte de la faillite inculquée pour imposer l’ordre financier et bancaire; crainte des immigrants profiteurs, voleurs des acquis sociaux et privilèges que les actuels riches ont eu d’eux-mêmes sans piller le monde, sans colonialisme ni impérialisme; crainte de la maladie somatique pour gaver tous de médicaments, enrichir l'industrie pharmaceutique et orchestrer la médicalisation outrancière; crainte de la pathologie mentale pour vendre anxiolytiques et antidépresseurs pour débiliter les individus, tout en rendant les foules dépendantes de la pensée dominante que leur distillent certains spécialistes psy, leur faisant accroire qu’ils ne sont sains d’esprit que s'ils conviennent aux normes de la psychiatrisation officielle, que s’ils sont en congruence avec l’ordre structurel de la société…

Et, l’une des pires craintes instillées au mental des cohues des États, interdites de tout statut réel de nations, est l’autodestructrice crainte de penser par soi-même! Cette crainte de la pensée sans diktat étatique ou idéologique des oligarchies est l’attaque mortelle des establishments contre ce qui est en fait, l’apanage essentiel des humains, le tremplin même de toute évolution personnelle et collective des humains. 

Crainte donc de penser et d’être pour soi, savamment instiguée aux foules par l’establishment médiatique et universitaire des spécialistes opérant pour les oligarques qui veulent à tout prix continuer à dominer le penser et le faire de tous, pour transformer et maintenir la société dans un profil de vaste caserne d’embringués de la stupidité, soldats idiots et zélateurs soudards de l’ordre injuste du monde selon une rationalité criminelle et de manipulation oligarchique…

Victoire spirituelle sur la peur et la crainte.

Prévenir la peur et la crainte, les surmonter et les vaincre, est un des grands défis existentiels, une des grandes batailles de l'homme, bataille à vie que mène tout homme! Cela vient de notre assignation à l'ici et au maintenant, de la non maîtrise, ou à tout le moins, du manque de maîtrise du futur, une limitation qui nous fait éprouver une espèce de vulnérabilité par la temporalité!

Au niveau ontologique et dans la vie courante, fixer le bien contraire au mal qui effraie, est un commencement serein de la victoire de l'homme sur sa crainte ou sa peur ainsi ponctuellement réduites au plus bas jusqu'à leur effacement par la pensée de la victoire pérenne. Pour l'homme de foi, savoir qu'il n'est jamais ni seul ni abandonné de Dieu, est à la fois une armure et une arme de contre-offensive du vainqueur qu'il est sûr d'être sur le mal qui tendrait à l'effrayer.

Dans l’épisode du Christ qui marchait sur les eaux et appela Pierre sur demande de celui-ci, à faire de même, Pierre marcha sur les eaux comme sur la terre ferme avant de commencer à s'enfoncer lorsqu’il détourna le regard du Christ qui est le Bien, pour fixer les eaux mugissantes dans le vent, eaux et vent qui symbolisent en l'occurrence le mal et la peur qui en découle. Fixer le bien contraire au mal qui effraie, est un commencement serein de la victoire de l'homme sur sa crainte ou sa peur ainsi ponctuellement réduites au plus bas jusqu'à leur effacement par la pensée de la victoire. Pour l'homme de foi, savoir qu'il n'est jamais ni seul ni abandonné de Dieu, est à la fois une armure et une arme de contre-offensive du vainqueur qu'il espère être et est sûr de devenir sur l'adversité en toute circonstance de sa vie.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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