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Par Camille Loty Malebranche 

 

Quand, en ami de la liberté et protagoniste de l’émancipation des opprimés, l'on réclame la justice pour les masses, quand on prend le parti des majorités, on n’ignore guère, ni ne feint d’ignorer que les masses majoritaires peuvent être aussi méchantes et injustes que les oligarchies. Dans un univers de peccabilité espécielle, nous savons que les hommes sont le plus souvent ignoblement mauvais avec toutes les hideurs du moi individuel et collectif. 

Le militant authentique, nécessairement désintéressé, de la justice sociale - chose inexistante malgré tous les discours et toutes les chartes sur la dignité humaine et de la prépondérance de l’homme dans l’économie au-dessus des intérêts particuliers ou systémiques - ne se fait aucune illusion quant à l’état moral des masses, cette force brute capable du pire et parfois si horrible même dans leurs rapports interindividuels. Non, le militant de la justice sociale et de la dignité humaine ne fait jamais abstraction de cette mentalité de meute, cette énergie de horde que colporte toute masse et qui doit être canalisée pour le bien par de vraies élites les aimant. Toutefois, tout homme de bonne foi voulant participer à l’élévation commune des hommes, sait qu’un seuil de justice sociale est une condition antérieure à toute amélioration des caractères populaires, toute élévation des tempéraments, vu que les misères et tares de l’extrême richesse et de la grande pauvreté rendent les hommes plus vulnérables, plus portés, et de loin, aux manifestations de leur mauvais côté, au surgissement de la méchanceté, soit par délire de grandeur et d’arrogance bouffie qui porte le riche à utiliser autrui de n’importe quelle manière, ce que j’appelle une violence médiate; soit par aigreur et rage de dégoût poussant le pauvre à la violence directe immédiate et sans masque structurel. 

Seul un ordre où nul ne souffre cruellement de manque alors que quelques voyous érigés supérieurs par un mode socio-économique accumulent indécemment des sommes pharamineuses pour satisfaire leur pauvre ego vide, en mal de substance, atténuera les bêtises humaines méchantes dans l’interaction entre classes et entre individus. 

Seule la vraie justice sociale - c'est-à-dire un système économique où l’homme prime les intérêts financiers et où tous ont droit de vivre sans rien manquer du fait que le tout disponible est séquestré par quelques individus qui s’arrogent le droit de tout privatiser pour réifier les hommes - peut diminuer les malfaisances des deux côtés du clivage des conditions matérielles et sociales. Car après tout, dans un monde où le vendeur de boisson du temps de la Prohibition est devenu Kennedy le surhomme par la suite, ou le dealer de drogues interdites comme le trafiquant d’armes illégales, qui a fait fortune, est le bourgeois de demain, une fois son oseille blanchie et validée s’il a les bonnes accointances dans un système étatique et économique pourri jusque dans ses fondements, il n’y a que deux types de conditions humaines, celle de la richesse gigantesque des grands possédants et celle du reste, le grand nombre avec ses strates de travailleurs endettés, de chômeurs déguisés, de lumpen cravatés, de larbins et de reptiles par leur servilité idéologique, tous pauvres de types différents à des degrés divers. Donc pas vraiment de classes distinctes. Car la fille de grande famille qui se retrousse le nez devant l’homme de bien sans argent s’ouvre volontiers comme fleur au soleil à l’héritier d’Al Capone que le père de la belle, bourru en d'autres circonstances envers d'autres soupirants, salue avec déférence! Oui les masses avec leurs gens ordinaires sont plates et laidement malveillantes comme d’ailleurs les bourgeois malignement méchants mais faiseurs farauds et maniérés. Les hommes, hélas, drainent toutes les hideurs mentales et caractérielles, qui, ma foi, ne peuvent être vaincues que par un travail métaphysique de chacun sur soi-même. Hypothèse assez peu probable vu la programmation sociale des individus, qui les pousse encore plus aux plus bas en aggravant leurs défauts naturels. C'est pourquoi, en aucun cas, les impropriétés qualitatives des masses, n’autorisent nullement quelques oligarques, tout aussi mauvais que tous, sinon pires, d’accaparer ce qui est à tous pour donner libre cours, par l'accès et le pouvoir que leur confère l’argent, à toutes leurs débauches, leurs salissures en faisant souffrir les peuples et l'humanité dont ils volent légalement, selon leurs lois taillées sur mesure, les biens communs. 

Au nom de quoi quelques-uns se permettent-ils de sacrifier la planète et son contenu, à leur volonté crapuleuse et macabre en créant un ordre du monde par la corruption des politiciens et la séquestration des États via les politiques imposées, dictées par la finance?

Notre position claire déclare que la justice sociale est bafouée si l’équité globale est empêchée par les privilèges de quelques-uns qui engendrent d’innombrables malaises et misères évitables.

Toute misère humaine évitable provoquée directement ou indirectement par l’action de quelques-uns, est malignité criminelle et abomination d’injustice qui doit être imparablement combattue partout par tout homme le moindrement digne de soi. 

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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