LE MÉDECIN ET LA MORT

Par Camille Loty Malebranche  

Le Médecin

Depuis les temps immémoriaux, je te fais reculer, mais éhontée et macabre, tu persistes dans ta course létale à décimer l’espèce.

La Mort

Je ne persiste rien de létal, je suis la loi du partiel qui délimite, mesure le réel et l’idéal.

J’exclus les démesures! J’indique et rappelle la nature éphémère du minéral et celle supérieure de la conscience.

Le Médecin

Ah! Tu es la muse de la sagesse! C’est vrai, nous n’avons ici-bas qu’en parties; et c’est pour elles que tout l’effort de l’homme prend ses gages et partis! Le mérite, le feu d’idéal, la projection sur le véritable qui constituent la marche de l'esprit, passent par les méandres du partiel, la grisaille des parties dans l'ici et le maintenant avec leur voile poussiéreux du fini. C'est dans le fini que l'infini et la Vérité prennent pour la conscience alerte, sens et essor!

Ô! Le partiel qui ponctue tout de cette vie, dit l'absoluité pressentie, affirme l'infinitude divine aux consciences éveillées; théophanie voilée qu'il est, d'où Dieu s'adresse aux esprits ennaturés!

La Mort

Oui, je ne fais que briser les illusions où des avortons errants jamais nés, se donnent à voir dans les tangibles évanescences terrestres dites réalité. Évanescences palpables, hélas, plus évidentes que la Vérité, d'ailleurs toujours cachée, où trônent les vrais vivants. 

Hélas! Ce monde est le nid des illusions où la multitude des figurants désubstantialisés, ignore que leur naissance et leur devenir se jouent au gré de leur niveau de conscience!  L'Homme est l'obstétricien de sa propre vie, accoucheur de son éternité dans le don qu'en fait l'Éternel à tous ceux qui la veulent.

Le Médecin

Le sort de l'homme en ce monde de voyage et d'impermanence, laisse, hélas, croire aux taupes somatiques, à toutes ces légions d'aveugles pitoyables du charnel que leur "vie" est cloisonnée dans la mort et la vanité! Mais l'opacité et l'égarement sont l'illusion de la nature humaine perdue à elle-même!

Ce monde fini est l'opportunité métaphysique de la marche consciente vers l'ailleurs, le devenir accompli pour les enfants de Lumière. Je l'atteste et le proclame: la vie est tremplin du pouvoir être pour l'esprit et ténèbre absurde pour les corps errants vainement animés! Et, comble de dons, l'esprit vivant vivifie le corps et lui communique la santé, c'est là, le principe établi par le Créateur, la Loi de Dieu pour ce corps fini. Moi, le soignant du corps, passionné de l'homme global pour la santé et la vie, je dis que l'être intérieur est à soigner par l'ancrage dans sa nature, sa vérité, tel est mon constat, ma certitude!

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION -  2013

Politique de Reproduction

Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.

Comments

[lobev]

Ceci dit, au passage je vous trouve vraiment inspiré. Au plaisir.

[lobev]

Oui vous avez raison, je pense.
L'idée consiste à extraire l'entité suprême de la chaîne des causes afin de ne pas confondre créateur et création. L'être supérieur place le premier domino (cause première) qui percutera les autres mais se distingue du jeu de dominos et constitue une personnalité à part entière qui ne souffre aucune identification avec son oeuvre. La définition que donne le Littré de DIEU abrite en effet un panthéïsme larvé qui conduit à une confusion du sens. Mais il y a tellement de systèmes explicatifs que l'on a tôt fait de tâtonner dans l'obscurité.

[lobev]

Je comprends mieux le sens de votre propos.
En effet, Principe = ce qui est à l'origine de quelque chose, qui en est la cause première. ex: Dieu est le principe de toutes choses.
Cette causalité ne définit pas l'esprit en réalité mais on peut percevoir sa présence par ses manifestations (causes). Dans notre monde physique, la perception des effets de l'activité de l'esprit nous renseigne sur sa présence mais sa capacité à modeler le monde matériel, à être la cause des manifestations ici bas ne suffit pas à le définir. On ne définit pas une essence par ses manifestations.
C'est une définition incomplète dans ce monde réel (personne-hypostase) et dans le monde spirituel elle est encore plus affaibli puisque c'est un monde essentiel.
Je me ravise sur l'expression "principe intelligent", considère que le terme "personne" est beaucoup plus approprié et propose pour la recherche sémantique le terme "entité".
Bien à vous

[CLM.]

Pour dire mieux, précisons que DIEU est Esprit et qu'en tant que Créateur, Personne Créatrice, il est à l'origine, au principe - (pas le principe) - de tout le créé, toute la Création. Là, pour être en congruence avec nos dires, c'est la création, l'acte de créer, la démiurgie, qui est le principe de toute chose, pas la Personne du Créateur, pas l'Être de DIEU. Car voyez-vous, le panthéisme a justement réduit DIEU à un pitoyable principe et cela est devenu une sorte de déicide, ce qui est une abomination.

[lobev]

Extrait de l'ouvrage que je viens d'évoquer :

Acception 1: "Selon les uns, l'âme est le principe de la vie matérielle organique ; elle n'a point d'existence propre et cesse avec la vie : c'est le matérialisme pur. Dans ce sens, et par comparaison, ils disent d'un instrument fêlé qui ne rend plus de son : qu'il n'a pas d'âme. D'après cette opinion, l'âme serait un effet et non une cause"

Acception 2: "D'autres pensent que l'âme est le principe de l'intelligence, agent universel dont chaque être absorbe une portion. Selon eux, il n'y aurait pour tout l'univers qu'une seule âme qui distribue des étincelles entre les divers êtres intelligents pendant leur vie ; après la mort, chaque étincelle retourne à la source commune où elle se confond dans le tout, comme les ruisseaux et les fleuves retournent à la mer d'où ils sont sortis"

Acception 3 : "Selon d'autres enfin, l'âme est un être moral, distinct, indépendant de la matière
et qui conserve son individualité après la mort"

On s'y perd avec toutes ces définitions différentes. Là chose se complexifie quand on sait que la définition adoptée change avec le système.

Quand je voulais parler d'âme je voulais parler d'esprit en tant que principe intelligent. Peut être que la fuite est la meilleure des solutions dans un cas de noeuds inextricables et que pour ne pas égarer le lecteur il conviendrait de parler de "principe intelligent".

[CLM.]

Attention à la confusion car l'Esprit n'est pas principe mais Personne, Personne-Hypostase, soit, car incarné à l'échelle de l'homme. L'Esprit est le Soi, le Sujet pensant agissant, la Conscience Supérieure qui nous fait Humain et sans quoi, nous ne serions que des animaux.

[lobev]

"Ce monde fini est l'opportunité métaphysique de la marche consciente vers l'ailleurs, le devenir accompli pour les enfants de Lumière"

La vie est un stage. Cependant elle est trop courte pour permettre d'atteindre l'épanouissement ultime de l'homme. Aussi, il est plus adéquat de la penser comme une transition, marchepied indispensable de l'élévation spirituelle. Ceci afin de ne pas rendre vain les desseins du créateur, car si la disparition du corps physique entraînait dans la foulée celle de l'âme, alors à quoi bon atteindre le progrès propre à une conscience éclairée si c'est pour perdre aussitôt les fruits de cette évolution avec la mort ? l'idiot entêté triompherait et aurait raison de se moquer de l'homme de science qui toute sa vie se serait consacré religieusement à son office au lieu de s'adonner aux plaisirs de la chair qui procurent satisfactions concrètes et immédiates.

[CLM.]

Cher Lobev

Mon Dieu, est une Personne actuelle avec qui j'ai un rapport, un entretien permanent selon ses grâces et sa présence accompagnatrice qu'est le Saint-Esprit, non un personnage mythologique ou historique. Il est le Dieu du bonheur et de ses joies tel que révélé par Jésus qui priait pour que ses disciples aient en eux, sa joie parfaite de Fils de Dieu. Jésus est pour moi, le Christ dont les mérites m'autorisent d'être avec Dieu, pur Esprit et Esprit pur, en enrayant à condition de ma foi, par son sacrifice, les obstacles de la peccabilité, cette servilité du péché par l'esclavage du tangible et des pulsions de la chair qui tendent à asservir l'esprit jusqu'à le dénaturer.

Pour l'âme, dans le contexte chrétien, c'est juste une extraordinaire énergie impersonnelle qui vivifie le corps, à ne pas confondre avec l'Esprit qui est une Personne sortie de Dieu et faite à l'image de Dieu, quoique incarnée. L'esprit a la vocation, s'il répond à sa nature divine originelle, de devenir éternel pour vivre la félicité avec Dieu. Je crois que c'est l'appellation d'âme appliquée à l'esprit qui pose problème. Bref, merci de votre intérêt, je suis toujours disposé selon mes disponibilités à tout échange enrichissant.

[lobev]

Cher Camille,
Tout d'abord merci de votre réponse. Il n'y a pas pire solitude que celle de pensées. L'échange permet à l'âme de trouver une certaine quiétude qui se sait ne pas être en prise avec la folie.
Mais l'âme est-elle réellement impersonnelle ? Permettez moi d'en douter. Je crois en effet qu'il entre dans les desseins du créateur de créer d'autres que lui, des compagnons de voyage exemplaires. Et que c'est vers cette exemplarité que nous devons tous tendre. L'atteinte de la sagesse ultime ne gomme pas les différences entre les individus et la présence du libre arbitre qui nous a été généreusement offert est là pour garantir la permanence des ressorts individuels.
Identité dans les vues de la sagesse ne veut pas dire indistinction entre les êtres.
En effet, pourquoi diable le créateur se serait-il échiné à créer toutes ces différences pour les voir aussitôt disparaître au final en un tout commun. Que de péripéties pour revenir au point de départ ! Serait-ce les jeux de Dieu ?
Je crois en un Dieu sensé.
Tout comme vous, je fuis les offices religieux, la ritualisation du divin en des procédés éternellement recommencés qui réduisent la chose divine à bien peu. Comme dirait Albert Einstein, "Je ne saurais croire en un Dieu qui ne sache danser".
Dieu manquerait-il d'humour et de joie de vivre à ce point pour obliger ses créatures à se réunir dans un local fermé, à lever les bras comme pour l'atteindre en prononçant un verbiage profane incompréhensible ?
Ceci dit mes recherches sur le net m'ont conduit à cet ouvrage particulièrement intéressant d'Alan Kardec que je partage aujourd'hui avec vous : http://www.spirite.be/livres/fr/allankardec-esprits.pdf

Si vous ne l'avez pas déjà lu, je vous invite tout comme moi à la plus grande prudence et au plus grand recul à la lecture de cet ouvrage. Il ne s'agit pas de basculer non plus dans la sectarisation mais de réfléchir sur des idées précieuses pour le prospecteur de vérités.

[CLM.]

C'est précisément pourquoi je parle de l'ailleurs, car l'esprit ne finit pas avec le corps. L'âme n'est que l'énergie supracharnelle du corps mais impersonnelle, un peu comme le courant électrique qui énergise vos appareils; mais l'esprit est la personne supérieure, le fils potentiel de Dieu qui doit évoluer pour devenir Fils de Dieu et éternel.