Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Par Camille Loty Malebranche

 

Résultats de recherche d'images pour « montanhas e ceu azul »

 

 

L’idée en tant que perception finie érigée en conception, tout en étant accomplie en synthèse du sens, tout en étant un condensé d’acception, reste ouverte à des extensions. Elle est le centre de l’activité de l’homme comme juge établissant la signification à diverses échelles de la pensée et de l’action. L’idéal, quant à lui, est une transposition idéelle du désirable souhaitable perçu comme appel de l’inatteignable absolu (intemporel) de l’homme. Là, se profile la différence de l’idéal d’avec le rêve ou l’utopie qui reste un désir de choses ou de conditions généralement temporelles car le rêve et l’utopie respectivement restent pour l’homme de la conquête visée à venir, de la création projetée que le temps rendra, dans certains cas, effective. Le rêve et l’utopie ont un faciès d’extrinsèque alors que l’idéal tient du transcendant intrinsèque à l’évolution humaine, au progrès ontologique. 

 

L’idéal tend à la création du meilleur possible, nous l’avons dit ailleurs, c’est un ferment du mélioratif, une sorte de levain dans l’action humaine qui exprime la perfectibilité humaine. Toute idée du bien personnel ou collectif nourrie par un esprit sain selon une vision saine sera porteuse d’un idéal comme attraction finalitaire de la vision du penseur qui en accouche. L’idéal est la réponse de la conscience pensante et agissante à l’appel sinon de la perfection à tout le moins du pinacle et de l’absolu; c’est donc l’incarnation active et actuelle de la perfectibilité humaine. L’idéal est un tremplin pour toute activité temporelle ou spirituelle où l’homme veut exprimer son être en y inscrivant un sens au-dessus de l’ordinaire et de l’utilitaire de simple besoin ou de vil désir à assouvir. C’est aussi la manifestation du potentiel passant à l’acte, un regard du faisable au plus haut du possible vers le parfait inatteignable.

 

L’idéal est une idée ou une configuration idéelle transcendante qui dépasse le réel et ses limites, ses vicissitudes, ses misères, ses contingences. L’idéal doit cultiver sa base idéelle dans la pureté transcendante car il se dénature s’il reflète la bassesse des bas instincts et viles pulsions que son porteur fait mine de magnifier derrière les discours et les structures comme le font par exemple, les fondateurs d’empire!

 

Le monde se dénature par l’avachissement de l’idéal dans les rétiaires de l’intérêt vilement matérialiste. Un monde où l’action sans vrai idéal sinon les colifichets des pulsions de gain primitives sont telle une suie salissante, telle une ombre jetée par les caractères poissés et les tempéraments viciés d’innombrables hommes perdus à eux-mêmes.

 

L’idée tend à introduire dans le cours des choses, la clarté de l’intelligence humaine qui y projette comme une sonde, le regard interrogateur et définitionnel de la conscience humaine. C’est lorsque l’énoncé idéel d’une vision élevée transcende l’immédiat du faire individuel ou collectif, par des valeurs hautement souhaitables que se profile l’idéal dans sa splendeur comme horizon de l’action qui tend à y parvenir.

 

L’idéal, c’est l’idée supérieure du possible qui met en œuvre la perfectibilité humaine vers son horizon non à atteindre mais à poursuivre.

 

Alors que la culture est expression de la nature humaine en action, l’idéal se profile comme projection de la nature en deçà et au-delà de la culture.

 

L’idéal, quand il est véritable et qu’il apparaît dans toute sa clarté - loin des faux idéaux d’empire loin de la mégalomanie individuelle ou collective qui réifie l’autre ou subjugue son existence par les ignominies de l’égoïsme individuel ou collectif, les miasmes de la haine, les vilenies de l’injustice - sauve l’humanité de ce qui le déshumanise. Car très souvent c’est un idéal dénaturé et indu, devenu monstruosité, qui pousse à vouloir être soi disant élevé en détruisant l’autre, en annihilant autrui.

 

L’idéal authentique, celui que porte la vision saine des projections justes de l’ascension humaine loin des déviances et mégalomanies qui corrompent les idéaux et les altèrent en déchéance, est le phare des bonnes conquêtes, la tramontane des horizons de grandeur. L’idéal est loin de la chimère idéaliste car ancré dans la vérité des possibles sur le char des défis.  

 

S’il n’y a pas d’idéal sans idée, la réciproque est le plus souvent fausse dans un monde collé à ses platitudes, ses mesquineries, ses iniquités qui ravalent l’homme en triste animal anthropomorphe se mentant à lui-même, galvaudant son humanité ternie par les mésusages de son être à travers une criante inaptitude à bien assumer sa liberté, conspuant bêtement sa propre essence à accomplir.

 

Toute la valeur supérieure de l’homme passe et se corse dans la justesse agissante des idées spirituelles et morales par où l’homme s’efforce de se rapprocher des idéals à atteindre qu’inspire sa véritable nature par delà la chair et le sang. Et pourquoi dans un monde où l’idéal est galvaudé de matérialisme grivois et d’obsession de gain par toutes sortes d’appâts sordides et de convoitise morbides, la civilisation dont argue et se targue l’humanité n’accouche que de pathétiques, inhumaines barbaries.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION -  2019

Politique de Reproduction

Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.

Tag(s) : #Monde du Concept
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :