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Par Camille Loty Malebranche

À l'échelle de l'homme, le bien ou le mal est d'abord dans la pensée qui est intention; et, en tant que telle, une pensée-action. Précisons ici qu'au niveau humain, le bien ou le mal connaît deux schèmes qui sont les deux principaux domaines du sens : la logique et la morale.

Le bien et le mal étant donc au départ dans l’intention, il s’agit en premier, du but juste ou méchant visé par le sujet pensant et agissant. C’est ensuite, à l’échelle du jugement au niveau téléologique de la responsabilité, que se situent bien et mal, puisque le sujet qui pense et agit, a pour devoir de se soucier des conséquences ultimes de ses actes. La bonne intention ne suffit donc pas, il faut aussi un adéquat jugement finalitaire procédant selon la justice, loin des mesquineries et excentricités méchantes de l’ego.

Sur le plan de la nature et de la structure, par exemple dans l'environnement ou au niveau d'un organisme naturel, d'un système  artificiel, le mal est ce qui empêche le fonctionnement normal et peut impliquer de graves conséquences pour ce qu'il affecte. Là, le mal est l'altération fonctionnelle et donc privation du bien qu'est le fonctionnement idoine, la marche normale des fonctions naturelles ou structurelles. Les choses, ainsi entendues, le bien dans la nature ou dans les structures d’un système - celui-ci fût-il l’organisme, le corps animal ou végétal - est simple question de fonctionnement, et le mal désigne les dysfonctionnements. Par contre, pour l’homme, en tant que sujet conscient à la fois pensant et agissant, le bien correspond à la justice, ce qui est acceptable voire souhaitable, alors que le mal est la cause ou la conséquence de l’injustice. Ici, il est clair que l’obligatoire inébranlable est le juste respect des principes de justice. Refuser l’injustice en s’en abstenant, est l’obligation première et fondamentale des obligations de l’homme.

Le mal humain renvoie au galvaudage du sens par le faux jugement, au mésusage des attributs humains de penser et d'agir pour vivre juste par l'usage éclairé de l'entendement. Car le bien suprême que Dieu nous donne, c'est d'apprendre à assumer notre attribut de pensée-action pour vivre en harmonie avec notre nature profonde qui est esprit, tout en projetant les valeurs de l'esprit dans nos rapports à nous-mêmes, à autrui, à la nature...

Le devoir de l'homme est d'être en congruence avec ses revendications de sujet conscient responsable et digne de supériorité par rapport au simple animal, à la simple réactivité organique et sociale. Il s'agit de rendre hommage à notre entendement en en usant avec justesse et justice. Le bien est culturel au sens strict en tant qu’il surclasse la nature par l’intervention humaine instituant le sens. Et, le bien est à la portée de notre volonté de comprendre au-delà de toute mesquinerie pendant que le mal est le renoncement à nous dépasser nous-mêmes par paresse intellectuelle, par lâcheté d'assimilé ou encore par méchanceté pure et simple.

Le Bien Absolu n'est possible qu'à l'échelle de Dieu, Façonneur supérieur du sens; notre bien humain, lui, se conçoit et se corse par notre attention à agir selon la juste acception du sens et l'usage sain des facultés et choses dont nous nous servons dans l'assumation de notre pouvoir de pensée-action.

Le bien est engagement, implication existentielle globale de l’homme. Le mal, n’est que le surgissement opportun de nos veuleries. Il n’y a pas de neutralité ni d’indifférence morale. Il n’y a que la dignité ou la mollesse des hommes face à l’obligation d’assumer leur humanité dans l’authenticité de sa nature.

L’indifférentisme moral ou logique est veulerie. Une veulerie spirituelle et intellectuelle qui abdique devant l’exigence du sens. Nous comprenons cette vaste veulerie et l’insanité de la posture des veules, quand nous constatons la géhenne d’anthropomorphes putréfiés que devient la civilisation en décomposition. Car si le mal est partout au monde, c’est que l’homme a tout simplement déserté l’exigence du sens de sa nature, c’est que l’humain, ce porteur de valeur par essence, a renoncé à la fermeté de signifiance propre au jugement, au point de devenir insignifiant par indifférentisme dans l’adhésion amorphe au cours des choses et des faits.

Le bien est la poursuite du juste et la consécration existentielle à la justice par quelques esseulés de ce monde. C’est l’appel du bien qui détermine la pugnacité des rarissimes volontaires et combattants de l’humain à créer par leur intervention et leur combat, des oasis d’humanité dans le désert des monstruosités sous-animales de cette espèce. Sans ces preux guerriers du bien qui ne rapporte pas face au mal qui paie, il y a longtemps que l’humanité serait totalement engloutie dans l’inexistence sans représentants ni prétendants sur cette planète paradoxalement dite terre des hommes!

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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