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Par Camille Loty Malebranche

 

La politique est par essence un ludique réflexif de prospective intellectuelle clairvoyante et agissante, en aucun cas, elle ne saurait se réduire au stade de jeu de réflexes pour instinctifs sans finesse.

 

Lorsque même au faîte d’une colossale fortune, un individu, de surcroît homme politique, croit devoir faire la reptation devant d’autres qu’il considère supérieurs par le simple fait de la propagande idéologique et civilisationnelle, il faut constater la pauvreté existentielle et toutes les misères mentales qui l’absorbent et l’effacent du schème de l’humanité. Et pour l’homme politique charriant le destin collectif de la nation dont il tient les manettes administratives par le pouvoir d’État, c’est toujours une catastrophe déviante. Un homme d’État digne de ce nom, doit savoir prévoir et comprendre avant de laisser place à l’assouvissement de ses complexes. Porochenko n’a pris le pouvoir que pour diriger l’Ukraine en entraînant l’État dans le sillage de la ploutocratie occidentale en rompant avec les liens naturels et géopolitiques de fait de son pays avec la Russie; Porochenko a choisi la voie de la guerre pour résoudre les problèmes ethniques, linguistiques et territoriaux en comptant sur ses alliés lointains dont la seule motivation est de faire de l’Ukraine une tête de pont stratégique, un satellite aux frontières de la Russie.

 

Tandis qu’après la combien juste annexion russe de la Crimée suite à l’Euro-Maïdan, le Donbass séparatiste est en passe d’infliger une raclée à l’armée de Kiev lancée contre une partie du peuple ukrainien désormais remontée à l’égard de l’État ukrainien, et pendant que les rebelles prorusses du Donbass pulvérisent les forces ukrainiennes, Porochenko, en pleine débilité délirante, oubliant que la Russie est détentrice de droit de veto au conseil de sécurité de l’Onu, se prend à rêver de l’envoi d’une force internationale pour superviser un soi disant cessez le feu qui lui laisserait le temps d’envoyer une autre armée à l’assaut du Donbass. Ne comprenant que jamais n’interviendront ni l’Onu car bloquée par la Russie, ni l’Otan parce que nul fou de l’occident n’oserait déclencher une guerre directe avec la puissance russe, Porochenko est une sorte de saltimbanque gigotant défiant tout bon sens politique voire toute logique élémentaire.

 

L’absence de rationalité et le misérabilisme de vision d’un politique au pouvoir ne sont pas qu’une faute mais un déni de personnalité, une expression d’incompétence manifeste entraînant le malheur des gouvernés par la culpabilité dÉtat du gouvernant incapable de voir et agir selon les vrais intérêts du pays et du peuple. Ce ne sont pas que de la niaiserie politicienne ni que des gesticulations ridicules et histrioniques nullement comiques, un peu à la manière d’un mauvais clown, mais de la catastrophe humaine enclenchée par le gouvernant inapte et inepte contre son peuple.

 

On satisfait une volonté, un désir, mais on assouvit des instincts. Car les instincts sont strictement pulsionnels, forces brutes animales en l’homme, et c’est l’intervention de la conscience transcendante et de sa volonté qui leur prête valeur, en quelque sorte, les humanise par son orientation. Le désir étant complice de la volonté, quelque malsain soit-il, tient de l’humain peu ou prou assumé. Porochenko inassumé quant aux conséquences de ses choix, aura donc montré au monde ses instincts de pitoyable frileux cherchant en vain une identité qu’il croit supérieure voire étalon de grandeur par le seul fait que ceux qui la détiennent savent utiliser la presse pour complexer les simples, circonvenir et ravaler les débiles.

 

À vouloir ignorer l’histoire, la proximité territoriale, le statu quo militaro-stratégique et les enjeux économiques, Porochenko, dans son appétence pro-occidentale sans lucidité, n’aura démontré que sa pauvreté de regard sans vision, sa tendance simpliste de taupe politicarde à faire la politique comme un aveugle jeu de réflexes plutôt que le ludique de prospective intellectuelle clairvoyante et agissante que la politique est par essence. L’on comprend qu’après la Crimée, le Donbass et son sous-sol riche en hydrocarbure va tomber dans le camp russe sous le drapeau de la Novorossia.

 

Nul dirigeant d’État ne peut bannir artificiellement l’histoire, la diplomatie idoine et la prise en compte des forces de proximité auxquelles son pays a rapport sans en payer le prix cinglant de l’échec personnel et de la ruine de l’État en question. 

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Tag(s) : #Dossiers spéciaux, #articles et vidéos, #Actualité
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